Chapitre 15

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À Alféa, Sky n'avait pu se résoudre à garder le silence et avait tout raconté à son père qui, désormais, était mort d'inquiétude. Son épouse était allée rejoindre Rosalind dans la forêt, il en était certain. Elle voulait toujours régler les problèmes elle-même, mais en allant au cimetière, elle s'était jetée dans la gueule du loup. Elle était bien trop épuisée pour espérer gagner un affrontement contre la fée blonde.

Le directeur des Spécialistes saisit son épée et la rangea dans son dos, bien décidé à aller lui porter secours.

Tandis qu'il sortait de son bureau et qu'il traversait le couloir, pour rejoindre la sortie, il sentit son cœur se déchirer, et un vide innommable l'envelopper. Il était arrivé quelque chose de très grave à Farah, car il était incapable de ressentir leur lien. Il s'était rompu, Rosalind l'avait peut-être tuée, et la douleur qui s'empara du corps de Saul à cet instant était effroyable. Il accéléra le pas et se mit à courir, dans l'espoir qu'il arriverait peut-être à temps pour la sauver, qu'il n'était pas trop tard.

- Farah..., murmura-t-il, haletant, des larmes commençant à rouler sur ses joues.

Vite, la retrouver ! Plus rien d'autre ne comptait, et il était prêt à enfoncer son épée dans le ventre de Rosalind comme il l'avait fait à Andreas.

Sauf qu'il ignorait que ce dernier était en route avec la Reine.

Saul sortit en trombe du château, haletant, en panique, espérant rejoindre la forêt le plus rapidement possible, mort d'inquiétude pour sa femme.

Il n'eût pas le temps de faire quelques pas que plusieurs voitures noires aux vitres teintées s'arrêtèrent devant lui.

La Reine sortit de l'une d'elle, toujours élégante, accompagnée de policiers, qui encerclèrent le directeur, menaçants.

- Saul Silva, vous êtes en état d'arrestation pour tentative d'assassinat, annonça-t-elle sur un ton glacial.

Le Spécialiste fit un pas en arrière, confus. Tentative ? Mais alors, cela signifiait que...

À cet instant, Andreas sortit d'une autre voiture, l'air nonchalant, et surtout, satisfait de l'effet de surprise.

- Andreas !

Le géniteur de Sky marcha vers son ennemi, le menton relevé, un sourire moqueur aux lèvres.

- Et oui, c'est moi, j'ai survécu, tu n'as même pas réussi à me tuer, pauvre tâche, railla-t-il. J'ai hâte de transmettre mon savoir aux étudiants, et surtout, à Sky.

Saul serra les poings et grogna, très énervé, furieux de le voir à nouveau en face de lui après ce qu'il avait fait.

- Laisse mon fils tranquille, après ce que tu as fait endurer à ma femme, je te conseille de ne pas l'approcher, répliqua-t-il en le fixant dans les yeux. Et bientôt, tout le monde sera au courant de ce que tu as fait à Farah, et tu paieras.

Andreas pointa méchamment l'index sur sa poitrine, irrité.

- Sky est mon fils, pas le tien, et tu n'as aucune preuve pour me faire condamner !

Saul ne se laissa pas impressionner et riposta :

- Il suffit de faire un test ADN et on verra qui sont ses parents...

- Sauf que ce n'est pas une preuve, il me semble que ta chère épouse est en congé sabbatique, je n'aurai aucun mal à soutenir le fait qu'elle était consentante, rétorqua-t-il en savourant la souffrance de son ancien ami.

À ce moment-là, le sang du mari de Farah ne fit qu'un tour, il était certain qu'il savait quelque chose par rapport à ce que Rosalind avait fait, ou ses intentions.

- Tu as eu des contacts avec Rosalind, je me trompe ? Elle avait l'intention de tuer Farah, c'est ça ?! s'exclama-t-il en s'agitant, prêt à se battre contre lui.

Son ennemi continuait de lui rire au nez rien que pour le faire enrager; même s'il n'avait pas eu besoin de demander à la fée blonde de tuer son ancienne étudiante, pour lui, c'était une sorte de vengeance dont il se délectait tout particulièrement. S'il voulait voir Saul souffrir, il savait que s'en prendre à son épouse était le meilleur moyen pour arriver à ses fins.

- Ne t'en fais pas, ta chère Farah est en de bonnes mains, et puis, apparemment, elle est forte, elle saura lui tenir tête, sauf si elle est très fatiguée, bien sûr, ricana-t-il en insistant sur la dernière partie de la phrase, sachant que la directrice était particulièrement épuisée.

- Tu es vraiment une sacrée pourriture ! cracha le directeur des Spécialistes, prêt à lui sauter au visage.

Des agents de police l'en empêchèrent, le maintenant fermement et lui passant les menottes.

- Papa ! s'écria Sky en se ruant vers lui, désemparé, et suivi de Beatrix, qui semblait bien calme.

Andreas se retourna et le jeune homme se figea, choqué de voir son géniteur en vie, ici, à Alféa.

- Bonjour, mon fils, le salua celui-ci, le sourire aux lèvres.

L'adolescent serra les poings de rage. Comment pouvait-il s'adonner à de telles familiarités après toutes les horreurs qu'il avait commises ?!

- Toi ?! rugit-il en évitant de s'approcher. Tu oses encore m'appeler de cette façon, après ce que tu as fait endurer à ma mère ?! Tu aurais mieux fait de crever, tu n'es qu'une erreur de la nature !

Son géniteur s'avança vers lui, l'air autoritaire, et croisa les bras sur sa poitrine.

- Je te conseille de me parler sur un autre ton, parce que tes chers parents ne seront plus là pour te protéger, maugréa-t-il, sarcastique.

Méfiant et hors de lui, Sky le contourna pour se placer auprès de son vrai père, sous le regard dur de Luna, avant d'invectiver l'imposteur.

- Et que comptes-tu leur faire ?! De toute façon, je vais te crever, trou du cul, les lâches comme toi devraient être éradiqués, et j'aurai ta peau.

Saul et son fils échangèrent un regard à la fois rempli de tristesse et de douleur. Le mari de Farah pouvait voir combien le jeune homme souffrait à cause de ce géniteur, et il s'en voulait de ne pas avoir réussi à le tuer. Rien ne s'était passé comme il le fallait, tout avait mal tourné. Il n'était pas mort, allait prendre sa place, et Rosalind, libérée de sa cellule, avait décidé de tuer la femme qu'il aimait. C'était un vrai cauchemar.

Tout d'un coup, la voix de la Reine retentit, très sèche, peu aimable.

- La directrice Dowling est partie en congé sabbatique pour une durée indéterminée, Rosalind la remplacera. Quant à Saul Silva, et bien, une cellule l'attend dans la prison de Solaria, et c'est Andreas qui prendra la tête des Spécialistes, déclara-t-elle, formelle.

- Sauf votre respect, Majesté, vous ne pouvez pas mettre cet individu à la place de mon père, pas après ce qu'il a fait à ma mère, protesta le copain de Bloom, dont la colère ne redescendait pas.

- Stop, je ne veux rien entendre ! le rabroua-t-elle, énervée, avant de se tourner vers les agents de police. Emmenez-le !

En entendant cette phrase, Sky fondit en larmes, et Saul le serra une dernière fois contre lui, caressant tendrement ses cheveux blonds, le cœur brisé.

- Je suis désolé, Sky, je n'ai pas pu sauver ta mère...je dois y aller, et j'aimerais que tu ne fasses pas de bêtises, murmura-t-il, ému. Reste avec tes amis, avec Bloom, avec Ben, et serrez-vous les coudes. Je t'aime, mon fils.

- Je te le promets, Papa. Je t'aime.

Mais Sky était prêt à remuer ciel et terre pour le sortir de cette affaire, et pour sauver sa maman. Pas sûr qu'il tiendrait promesse. Ils restèrent un moment front contre front, la main posée sur la nuque de l'autre.

Saul fut emmené de force dans l'une des voitures, qui démarra, avant de s'éloigner progressivement du château, le laissant seul avec son chagrin et sa douleur.


SECRETS - Fate : La Saga Winx (Saison 2 Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant