Une pause chez les fauves

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Après de longues heures de discussions autour d'un bon feu, nous sommes partis explorer l'île une nouvelle fois mais à ma manière.

Je devais tout leur raconter dans les moindres détails et leur montrer les traces de mon passé. Certain n'osaient même pas regarder, ils étaient terrifiés, ils ne savaient pas comment réagir face aux campements naufragés.

Rien ne semblait affecter Léo, peut-être était-il fou de rage compte tenu de mon mensonge, même s'il semblait au courant depuis un moment. Il était silencieux comme une tombe, jusqu'au moment où nous avons entendu un cri aux abords de la forêt.

Tous espéraient que c'était cet imbécile de professeur qui venait nous chercher finalement. Hélas ce ne fut pas le cas.

C'était un jeune Alien attaqué par les fauves, il était accidentellement tombé sur l'entrée de leur grotte.

Pauvre enfant, les fauves ne sont habituellement pas tendres avec ceux qui pénètrent dans leur grotte, c'est pire quand ils ont des petits.

J'étais perchée dans un arbre avec Léo, pendant que le reste de notre groupe retournait dans notre abri. Nous observions le déroulement des évènements pour savoir s'il fallait intervenir ou non (il peut aussi y avoir des miracles sur cette île).

Quand la mère à fait mine d'attaquer le jeune alien, Léo à bondi et s'est interposé, lame en face du prédateur, entre l'enfant et la femelle.

Il allait la tuer...

Mon sang n'a fait qu'un tour, je ne pouvais pas supporter de laisser quelqu'un priver des enfants de leur mère sans intervenir, quelque soit leurs espèce et même s'il s'agissait de mon pire ennemi.

J'ai sauté de la branche où je m'étais perché et me suis placée entre Léo et la femelle. Il n'a pas pu arrêter son geste à temps et le coup de couteau m'atteignit en plein ventre.

Avant de me rendre compte de mon état, j'ai emmenée les fauves dans une autre grotte, j'ai à peine eut la force de les emmener a leurs destinations finale car après ça je me suis effondrée d'épuisement. J'avais beau cicatriser plus vite que la normale, je n'étais pas indestructible.

Je venais à peine de reprendre connaissance, sans vraiment savoir où j'étais, je pouvais distinguer l'odeur et la silhouette des fauves.

Pendant qu'ils dormaient, j'avais tenté de sortir pour rejoindre mon campement. Je n'en avais pas la force je suis donc retournée parmi eux.

Il y avait quelques années, j'aurais pris mes jambes à mon cou et me serai enfuie malgré le fait que je puisse mourir. Les fauves étaient très amicaux envers moi, ça faisait un peu peur. J'ai crut comprendre que le père ne voulais pas me tuer pour le moment. Il ne voulait sans doute pas éliminer une proie sans défense pour montrer la noblesse de son geste à ses fils.

Mais d'une certaine manière, je ne me sentais plus humaine.

Je me sentais plus proche des fauves, qui avaient combattu pour survivre dans cet enfer venu d'ailleurs.

J'avais le ventre perforé par un couteau et pourtant je ne pouvais pas me sentir mieux.

Il fallait presque traverser l'île entière pour retrouver le camp, il m'était donc impossible de faire tout ce chemin. J'étais encore plus surprise de la distance que j'avais parcouru à pied avec une telle blessure.

Et il était surtout logique que mes compagnons de galère ne retrouvent pas la piste des fauves avant une petite semaine.

Je devais donc rester dans une grotte avec comme colocataires les meilleurs prédateurs de toute l'île.

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