Je relis le papier où est inscrite l'adresse donnée par Owen pour être sûre d'être au bon endroit. Je souffle bruyamment tout en marchant vers les portes pour les traverser et ainsi atterrir en plein milieu du hall. Je lève les yeux, je regarde le bâtiment. Les murs sont en vieux bois vernis, d'une couleur cuivrée. Le sol est un parquet grinçant, montrant l'âge avancé de celui-ci, sans pour autant nous dévoiler toute son histoire. Je me retourne, sentant quelque chose de pesant derrière moi. Il est là. Pour une fois, je fais le premier pas et m'avance jusqu'à lui. Il se trouvait près des escaliers également en vieux bois, mais le vernis s'est effacé peu à peu. Il n'en reste que des morceaux, brillants par endroits. Je regarde le panneau. « 1er étage : Anne Frank ». Mes yeux se posent ensuite sur Owen.
-Un musée ?
Il sourit. En y réfléchissant, je l'ai toujours vu sourire. Ou, lorsque ses dents ne se montraient pas, ses lèvres n'étaient jamais droites. C'est une partie que j'aime chez lui. Rien n'a l'air de l'atteindre. Pourtant ça doit être le cas. C'est toujours le cas, peu importe la personne.
-Une histoire a bien un genre. Aujourd'hui nous allons découvrir l'histoire d'Anne Frank, à travers l'histoire.
-Donc nous sommes sur un roman historique ?
Il sourit de plus belle. Je ne peux empêcher un sourire de se former sur mon visage. C'est contagieux finalement, la joie.
-Tu penses vraiment que mon histoire est historique ? Je n'ai rien à accomplir qui va rester gravé, elle si.
Je montre la photo d'Anne Frank d'un geste du menton. Nous sommes au premier étage. Il n'y a qu'une seule pièce. Elle n'est pas très éclairée, il n'y a pas beaucoup de fenêtre. Sur les murs se trouvent des photos, des citations, des extraits de sa vie...
-C'est notre première étape. Quel est le genre de ton roman Hope Maylon ?
-Je te l'ai déjà dit, il s'agit d'une tragédie. Nous n'avons rien à faire ici.
-Nous sommes toujours quelque part pour quelque chose. Je ne pense pas que la tragédie doit être le style de ton histoire. Historique non plus d'ailleurs, mais il faut tester plusieurs solutions.
Je secoue la tête négativement. On s'avance vers un cadre, dans lequel se trouve une page rédigée par Anne Frank. Son écriture est maladroite mais soignée.
-Je ne veux pas que mon histoire soit historique. Je ne peux pas l'écrire comme ça. Je ne veux pas qu'elle soit connue du monde entier. Je veux qu'elle soit lue par peu de gens, mais qu'elle les bouscule.
-Alors j'ai ce qu'il te faut. Rendez-vous demain, 15h30, près de la place.
Je me tourne vers lui en bégayant. Il est déjà au niveau des escaliers. En quelques secondes il disparaît. Je me tourne alors vers le fond de la pièce. Je décide de continuer la visite, après tout, même si mon histoire n'est pas destinée à être comme la sienne, j'ai envie de découvrir qui est Anne Frank, au-delà de la lecture obligatoire de son livre au collège.
Le lendemain fut tout aussi agité. Nous avons passé l'après-midi au théâtre, où j'ai compris que jamais je ne ferais de mon histoire une pièce. Certes, j'ai adoré regarder cette drôle d'interprétation de la guerre de Troie, où le cheval était une minable peluche dans laquelle se cachait une bombe. J'ai rigolé plusieurs fois malgré l'idiotie de l'auteur. Owen aussi. Je n'avais encore jamais remarqué qu'il avait un rire aussi doux que ses gestes. Je lui ai lancé plusieurs regards furtifs durant toute la durée de la pièce. Ses yeux étaient rivés sur les acteurs et son sourire restait plaqué sur son visage. Sa voix était prête à rigoler à chaque seconde, tandis que ses poumons gonflaient son torse de façon régulière. J'aimais cette vue, encore plus que la pièce de théâtre qui se jouait face à moi.
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Mon histoire mal écrite
Romance"Alors je plaide coupable. Tu sombres avec moi dans mon procès. Car c'est de ta faute si mon chapitre se transforme en romance à l'eau de rose. En plus, c'est de ta faute si mon point se retarde sans arrêt, puisque c'est de ta faute si j'ai encore e...