Bad Crush

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Chapitre 6

— Projet secret et potins

Clémentine

Je sens de légères secousses contre mon corps. Qui veut me faire sortir d'un si beau rêve ? J'étais sur le point d'embrasser Marty et ça allait être un moment magique. D'ailleurs, le cadre était fun. Mon imagination a envoyé du lourd, avec la méga fête foraine et son fabuleux feu d'artifice en arrière-plan.

Les secousses s'intensifient. Je grimace, tout en laissant partir ma main et mon bras, dans un geste sec. J'entends une plainte. Tout de suite, j'ouvre les yeux. Progressivement, j'arrive à voir le responsable de cet horrible réveil, et je manque de peu de finir en fou rire. Athée se tient la joue, les sourcils et la mine froissés.

— Tu te sens bien ou quoi ?

Elle se frotte doucement la joue. Le choc a dû être assez violent parce que sa peau est vraiment rouge.

— Tu as une sacrée force, ma parole, grogne-t-elle.

Cette fois-ci, je ne tiens plus. Mon rire m'échappe et j'en viens presque à me faire pipi dessus. C'est tellement hilarant de la voir comme ça, la mine renfrognée et la joue droite — uniquement — rouge comme une tomate. Mais pourquoi elle s'est approchée si près de moi, aussi ? Et pourquoi me réveiller ?

— Rigole bien Clémentine, fais-toi plaisir ! Mais il va falloir te bouger parce que tu as exactement cinq minutes pour te préparer. Il faut qu'on soit à l'heure pour cette fichue réunion des dernières années.

Athée soupire tandis que je commence à enregistrer ce qu'elle me dit. Mes yeux s'écarquillent. Elle a raison, on ne peut pas rater cette putain de grosse réunion des dernières années, parce qu'elle est bien trop importante. Certains diraient qu'ils se contentent de rabâcher des sujets qu'on connaît déjà par cœur, mais moi, j'aime savoir ce qui m'attend sur toutes les lignes. Et puis, ça me donne des étoiles dans les yeux, quand ils nous parlent des nombreuses interventions qu'on va avoir auprès de professionnels du métier. Cette année, elles vont réellement avoir lieu, c'est la différence avec les autres années, où on nous fait rêver de ces moments-là sans qu'ils ne soient à notre portée.

— Qu'est-ce que tu fais encore dans ce canapé, bordel ?

Je me mets au garde-à-vous, une main posée contre mon front. Je n'imagine pas l'allure que je dois avoir, mais fort heureusement, c'est Athée qui se trouve en face de moi, pas quelqu'un d'autre. Et par quelqu'un d'autre, vous savez que je pense à Marty.

Ce délicieux rêve auquel ma meilleure amie m'a arraché sans scrupules.

Je plisse les yeux en l'observant.

Vilaine.

— Dépêche-toi, Clem ! Je ne plaisante pas.

— Très bien, très bien chef.

Je passe en tout deux minutes à m'habiller, deux autres à me coiffer et à me maquiller légèrement. Il me faut une minute de plus pour enfiler mes baskets et attraper une pomme au passage. Nous voilà ensuite installées dans la petite voiture d'Athée. Elle conduit à une allure folle, un air de K-pop en fond. C'est une grande fan. Et malgré moi, elle m'a entraîné dans le mouvement. Je dois avouer que c'est plutôt agréable à écouter, que ça soit du coréen, du chinois ou alors du japonais. En plus, les artistes savent bouger comme jamais. Et là, je reconnais Happy Without Me de Monsta X. Je fredonne.

Athée sourit et fredonne à son tour.

Nous ne tardons pas à arriver sur le parking du campus. Kamālia et Léo arrivent en même temps que nous.