Chapitre 9
— Le dimanche familial
Clémentine
J'avance vers la porte d'entrée de mes parents, la démarche furieuse. Pourquoi j'ai accepté de monter dans sa voiture, merde ? Je savais pertinemment que les mauvaises habitudes ne partent pas si facilement. Ou qu'elles ne s'effacent pas, tout simplement. Mais bon, son attitude m'a intrigué d'une certaine façon, et j'ai observé une brèche dans laquelle je me suis faufilée sans problèmes.
Comment sait-il que j'aime cette chanson ? Pourquoi avoir cet album en particulier dans sa voiture ? Serait-ce une coïncidence ? Bien sûr, il existe un paquet de monde sur Terre qui aime ce titre et ce groupe aussi, tout comme moi. Tout de même, je ne pensais pas avoir un jour, des goûts en commun avec Alec Wilson. Si j'ai de vagues souvenirs du primaire et du collège passé à ses côtés, dans les mêmes classes ou alors différentes, les frasques du lycée ne sont pas parties aux oubliettes. C'est à ce moment qu'il a commencé son comportement odieux à mon égard. Ça, en plus du divorce de mes parents, il m'a fallu bien plus que la musique pour tenir bon.
Certaines chansons m'ont aidé pour retrouver un équilibre dont celle du fameux groupe a-ha. Une instru magnifique et des paroles qui touchent en pleine poitrine.
— Clémentine !
Sa voix suave se répercute dans chacun de mes membres, comme des aiguilles qui s'enfoncent à même la peau. Soudain, je me retourne vers lui, prête à en découdre. Le moment qu'on a passé dans la voiture m'a mis sur les nerfs. Si tout se passait bien au début, il a fallu que je pose cette question débile et qu'il renchérisse.
Ma mine doit clairement faire peur à voir parce qu'il éclate d'un rire franc. Ses yeux se plissent, presque à se fermer, tandis qu'il se tient le ventre à l'aide de son bras gauche. Durant ce laps de temps, je l'épie. Comme la dernière fois, lors du concert à la soirée d'Emilia, une vague de chaleur passe dans ma poitrine pour faire accélérer mon cœur.
D'où tu viens toi ?
Pour aujourd'hui, il a choisi une tenue assez simple avec sa chemise blanche légèrement ouverte sur le dessus de son torse, son jean slim noir et ses Nike. Je remarque même une chaîne pourvu d'une croix, — symbolique d'une appartenance religieuse —glisser sur sa peau laiteuse à l'intérieur de son vêtement, et des bagues qui habillent plusieurs de ses doigts. Un look plutôt prononcé qui lui va bien, je dois avouer. Cela dit, je ne le dirais jamais tout haut. Aucune envie de voir le plaisir que cet aveu pourrait lui procurer.
— Tu peux ranger les armes. J'accède à ta demande de vendredi soir, tu sais.
Ses yeux bleus sont figés dans les miens, et j'y ressens la sincérité de ses paroles. Il a plutôt l'air détendu en disant ça, mais je remarque une de ses mains crispée sur le tissu de sa chemise fluide. Est-ce que ça l'irrite tant que ça ? Je ne vois pas ce que ces joutes verbales avec moi, lui apportent au fond. Peut-être cela fait-il partie de ce qu'il aime faire ? Si ça s'avère véridique, alors oui je confirme, il est bien pervers sur les bords.
— Très bien.
Méfiante, je reste quand même à ma place, devant la porte d'entrée. Alec me sourit.
— Dans ce cas, je crois qu'on peut passer par le jardin, j'entends du grabuge.
Je tends l'oreille, rien que pour le titiller un peu. En effet, moi aussi, j'arrive à entendre quelques voix résonner vers nous. Mon beau-père a dû allumer le barbecue. Quoi de plus logique, puisqu'il fait encore un beau soleil pour le mois de septembre.
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Bad Crush
RomanceAu sein de l'université WestUSA, où la créativité prend vie, dans la petite ville de Salem. Clémentine Do Santos est tombée amoureuse de Marty Portman, dès qu'elle a posé le regard sur lui, en première année de faculté. Son talent et son amour de la...