Le regard braqué droit sur le plateau télé ou Jimmy Fallon est en train de faire sa transition, je laisse un technicien brancher mon micro et le raccorder au petit boîtier accroché à l'arrière de ma ceinture.
Je joue nerveusement avec mes doigts en observant le public que j'arrive partiellement à apercevoir de la ou je suis placé dans les coulisses. Le stress monte en flèche, comme à chaque fois que je dois monter sur un plateau de télévision. Pourtant, à force, je devrais être habitué.
Je ne connaissais rien de tout ceci il y a encore quelques mois, avant la sortie de mon tout premier single, We made it.
En fait, je ne m'attendais pas du tout à tout ça. J'écris et compose depuis des années dans mon coin, j'ai des dizaines et des dizaines de chansons enregistrées dans mes fichiers, sur mon ordinateur. J'aime ça. C'est une passion depuis l'adolescence, c'est une manière de me vider la tête, de m'exprimer comme je le veux vraiment. En chanson, je suis capable de dire tout haut ce que je pense habituellement tout bas. Je suis capable de m'ouvrir, d'être sincère, et sans ça, je ne pense pas être capable de le faire.
Depuis quelques années, j'alimente une chaîne YouTube de quelques démos. Je n'ai jamais eu énormément d'abonnées, mais mes quelques centaines de « fans » m'ont toujours suivi et soutenu, encouragé et conseillé.
C'est il y a presque deux ans que tout s'est bousculé. Après le décès de ma mère, j'ai écris et enregistré une chanson. J'ai eu énormément de mal à la poster sur ma chaîne, de peur de trop me dévoiler, mais finalement, après des semaines d'hésitation, j'ai fini par me lancer.
Honnêtement, encore aujourd'hui, je pense sincèrement que le destin n'y est pour rien dans ce qui m'est arrivé ensuite, et que toutes choses positives qui me tombent dessus sont grâce à une seule et même personne : Ma mère.
Elle m'a donné un petit coup de pouce, et j'en resterais persuadé à vie.
Après quelques jours, le nombre de vues sur la démo s'est mis à monter en flèche, attirant sur ma chaîne de plus en plus d'abonnés. Les commentaires se sont aussi mis à grimper en flèche, et c'est un lundi soir que tout s'est accéléré pour moi.
Bien naïvement, en créant ma chaîne, j'avais pris la décision de créer une adresse mail pour les contacts « professionnel », comme indiqué dans ma biographie.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque ce soir la, un mail est finalement arrivé dans ma boîte de réception pour la première fois après des années.
Une maison de disques, une demande de rendez-vous.
J'ai eu énormément de mal à accepter, à répondre. La peur d'être déçu, certainement. C'est mon meilleur ami, Michael, qui a finalement réussi à me convaincre. Michael est moi nous connaissons depuis l'enfance, et en plus d'être mon ami le plus proche, il est aussi celui qui m'accompagne à la guitare sur toutes mes chansons.
Je sais jouer moi même, et j'adore ça, mais j'aime encore plus partager ces moments avec lui.
Le rendez-vous avec la maison de disque a été un grand succès, et à l'âge de vingt quatre ans, j'ai enfin eu la chance de réaliser mon plus grand rêve :
Signer un contrat dans une maison de disque afin de sortir mon premier album.
Les choses se sont enchaînées très rapidement après ça. Nous avons sélectionné certaines de mes chansons déjà écrites pour les faire apparaître sur l'album, et j'ai été amené à en écrire de nouvelles. Huit mois d'un travail acharné pour arriver au plus grand des aboutissements : Mon album.
Il y a eu la sortie de mon tout premier single : We made it. Le moment le plus stressant de ma courte vie.
Et les choses sont devenues hors de contrôle. En quelques jours, mon single est devenu viral, écouté par le monde entier, partagé sur les réseaux sociaux et même diffusé à l'antenne de quelques radios nationales.
