• Chapitre 6 •

30 2 1
                                    

Sun-hi

En me réveillant ce matin, j'ai encore la nausée.
Depuis deux jours, je ne me sens carrément pas bien.
Après ce que j'ai dit à Lisa, je suis rentré dans mon appartement et j'ai vomi de dégoût.

« Je regrettes d'avoir couché avec toi. »

Menteur.

Je ne regrettes absolument pas, au contraire.
Je pensais qu'elle regrettait.
Je pensais lui faire comprendre que moi aussi, je regrettais.
Je ne m'attendais simplement pas à ce qu'elle me dise ça.

« Je ne regrettes pas. »

Plus le temps passe, plus elle me semble sincère.
Elle n'a pas l'air de vouloir me nuire, vu comment elle m'esquive sans arrêt.

Depuis qu'elle est arrivé, depuis trois jours donc, elle m'a esquivé au moins une vingtaine de fois.

Je pense que mes mots l'ont vraiment blessé.

De plus, elle a énormément changé.

Lorsqu'elle m'a vu dans son salon, tout chez elle indiquait qu'elle avait peur.
Son corps tremblait, ses yeux étaient écarquillés de terreur et ses mains ne voulaient pas lâcher son couteau.

Je peux comprendre qu'elle ait eu peur de me trouver chez elle, mais je sais qu'elle cache quelque chose.
Quelque chose de bien plus important.
Quelque chose qui n'était pas là quand on s'est rencontré il y a deux ans.

N'importe qui trouvant quelqu'un dans son salon en plein milieu de la nuit paniquerait.
Cependant, même en me voyant, elle a continué à paniquer.

Quelque chose de très grave s'est produit, et je n'ose pas lui demander ce que c'est.
Ça ne me regarde pas.
Elle est mon passé.

En attendant, je vais continuer de me la sortir de la tête.
Je ne peux pas me permettre de flancher.
Je dois la détester.

Je me lève donc de mon lit, fonce prendre une douche et m'habiller avant de sortir de mon appartement, sans manger, le ventre noué de culpabilité.

Après avoir fermé ma porte à clés, je rejoins l'ascenseur et appuie sur le bouton.

Les portes s'ouvrent sur une magnifique jeune femme aux cheveux d'ébènes : Lisa.

Elle est très jolie et bien habillée, comme à son habitude, mais je remarque une nouvelle fois sa peau pâle et ses cernes.
Elle ne dort pas ou presque pas.

Elle s'apprête à sortir lorsqu'elle me remarque.

Je m'attends à ce qu'elle me parle, qu'elle m'insulte ou qu'elle me crie sa haine, mais rien.

Elle passe le plus loin possible de moi et part à grandes enjambées chez elle.

Elle sort ses clés, déverrouille sa porte et rentre dans son appartement.

J'attends devant l'ascenseur, ne sachant pourquoi je ne peux pas simplement monter dedans, et la vois ressortir quelques secondes plus tard avec un sac de course qui semble bien rempli.

Elle trottine jusqu'à moi, et elle lève ses yeux sombres vers les miens.

Elle me dévisage, mais aucun son ne sort de sa bouche.
Elle ne m'adresse plus un mot.
Plus depuis ce fameux soir.

Je préférais quand elle se moquait de moi.

Elle rentre dans l'ascenseur et je la suis.

Elle appuie sur le bouton du rez-de-chaussée et se met dans le coin opposé au mien.

L'amour est la plus forte des faiblesses Où les histoires vivent. Découvrez maintenant