Épris 1 : Belle Anny

112 19 17
                                    

Je peux le faire.

Je joins mes deux doigts, l'index et le majeur droit, à mes lèvres pour y déposer un baiser profondément intense.

La satisfaction ne m'envahit que lorsque ma langue humidifie mes doigts de salive. Déterminé à accomplir ma mission du jour, je sors rapidement de la salle d'arts qui me servait de refuge.

Dans le grand couloir rempli d'élèves, mes yeux repèrent rapidement une chevelure brune, une chevelure de princesse différente des autres, entourée de filles.

Obsédé par l'idée de m'approcher de cette personne unique qui m'intéresse le plus, pour poser mes doigts sur ses lèvres de princesse, je fonce sans me soucier des autres présences humaines.

Anny. Belle Anny.

Mon cœur se mêle à mon courage pour tenter de me déstabiliser, comme toujours. Mais je tiens bon en sachant que je ne suis qu'à quelques pas d'elle.

Mon but est de lui donner un baiser furtif, et comme excuse, je lui dirai : « Désolé, j'ai glissé ». Elle ne sera certainement pas fâchée, et moi je serai aux anges ce soir.

Oui, j'y suis presque... Je réalise enfin la moitié de mon rêve.

Tout en gardant mon baiser furtif bien caché, j'esquive du mieux que je peux les passants. C'est comme une partie de jeu vidéo où je dois éviter les obstacles pour atteindre ma princesse. Si jamais je me fais toucher...

- Ah Gayen, heureusement que je tombe sur toi. Apporte-moi ces feuilles au délégué, m'interrompt le prof de maths en me donnant des tas de feuilles.

Apparu soudainement, il disparaît derrière la porte d'une salle, me laissant perplexe.

Je n'avais pas prévu ce genre d'incident. D'ailleurs, pourquoi est-ce moi qu'il choisit pour donner ces feuilles ?!

Une réalisation soudaine me donne envie de jeter lesdites feuilles par la fenêtre près de moi. Mais je me retiens pour le bien de mon avenir.

Le baiser... Il l'a complètement effacé !!

Ma malchance grandit en poussant les filles, y compris ma belle Anny, à se diriger vers les toilettes des filles.

Je retiens amèrement une larme en serrant les papiers que j'ai en ma possession.

Pourquoi moi ?

C'est dans un état second que j'entre dans ma salle de classe, évitant de justesse une porte qui se referme violemment sur un élève.

Même après avoir galéré pour ouvrir la porte, le délégué ne prend même pas la peine de reprendre les feuilles ni même de me remercier avant de me demander de les distribuer.

Je lui lance un regard assassin alors qu'il quitte la pièce, les mains dans les poches.

C'est à cause de ce délégué de malheur que mon plan, intitulé "faire un baiser à Anny", a échoué !

Je lance également le même regard à la sous-déléguée qui se plaît à bavarder, assise sur le bureau avec les filles les plus bruyantes de la classe. À quoi sert-elle donc ?

Comme si je pouvais y changer quelque chose.

En soupirant lourdement et désespérément, je pose d'abord les feuilles sur un bureau et en prends négligemment une pour lire le nom sans prêter attention à la note. Ça ne m'intéresse pas.

Bien sûr, personne ne prend la peine de m'écouter ou même de me considérer. Je rassemble donc mon courage pour passer de bureau en bureau pour les distribuer. Je ne manque pas de me prendre un coup de Yoko, une fille super qui m'a malheureusement connu en sixième. Depuis, je suis devenu son objet.

Love Is WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant