La soirée au bar se passe plutôt pas mal, malgré un mal de tête qui ne passe pas, mais surtout je suis contente, pas de Léo à l'horizon pour l'instant. On a discuté vite fait avec Nina de la soirée d'hier soir, je ne l'ai pas mise au courant de mon retour à l'appart, j'ai trop honte ! Par contre, elle m'a bien interrogé sur Jon ! Mais je n'ai pas pu en dire trop, juste qu'il voulait enfin me parler ...
Je lui ai raconté les nouvelles pour ma soeur, elle est vraiment contente pour elle et pour moi aussi. On va pouvoir tourner la page, enfin essayer !
J'espère pouvoir aller de l'avant avec Jon aussi. J'aimerais qu'il me parle assez vite. Aujourd'hui, nous en avons pas eu tellement l'occasion, parce que d'autres choses en tête !!! Je frissonne rien que d'y repenser.
Il y a beaucoup de monde ce soir, comme si tout le quartier s'était donné rendez-vous ici. Et y'a une ambiance de folie, faut reconnaître que c'est surtout grâce à Nico, notre ambianceur avec ses cocktails ! La plupart du temps il est entouré de jolies jeunes filles qui le regardent avec beaucoup d'envie.
A deux heures, mes pieds commencent vraiment à me faire mal, j'ai piétiné toute la soirée. Mais j'en ai plus que pour une heure, c'est rien.
Une demi-heure plus tard, je suis assise sur des cartons dans l'arrière pièce en train de me masser les pieds, en bâillant !!
- Hé bien ! Tu m'as l'air épuisée Milla ! Me dit Nina.
- Ouais c'est clair, j'aimerais bien être dans mon lit !
- T'auras qu'à demander un bon massage à ton beau brun !
- Je pense pas, non, je vais rentrer chez moi toute seule, retrouver mon Sacha.
- Je n'en serais pas si sûre à ta place, ricane-t-elle en se dirigeant vers le bar.
- Hé dis donc, pourquoi tu dis ça, toi ? Lui criais-je.
Pour seule réponse, elle soulève ses épaules.
Qu'est-ce qu'il lui prend ?
Je renfile mes chaussures et me dirige vers le bar, bien déterminée à ce qu'elle m'en dise plus.
- Dis donc toi, pourquoi ces mystères ? Je suis obligée de lui hurler dans l'oreille, Nico a augmenté le volume de la musique, vu qu'il prépare un cocktail enflammé, c'est le cas de le dire puisqu'il s'apprête à y mettre le feu.
Elle ne me répond pas mais me fait un signe de tête en direction d'une des fenêtres. Il est là, adossé à sa voiture, une jambe appuyé contre son pneu, il est sexy au plus haut point. Il m'attend.A 3 heures tous les fêtards ont quitté le bar, je me retrouve seule avec Nina et Nico. Encore un quart d'heure et je pourrai être dans ses bras.
- File ma belle, me dit Nina, je m'occupe de la fermeture avec Nico.
- Oh non, je vais vous aider quand même !
- File je te dis ! Dépêche toi ! Il ne faut jamais faire attendre un beau brun si sexy ! Ricane-t-elle, en me mettant un coup de linge sur les fesses.
- Ok merci Nina.
Je l'embrasse et la prend dans mes bras et me retourne pour faire la même chose à Nico, qui est en plein rangement de ses épices.
- Elle a raison Milla, va vite le retrouver, de toute façon on n'en a pas pour longtemps. Et après je ramènerai Nina, ne t'inquiètes pas.
- Merci beaucoup Nico, lui dis-je en le serrant aussi dans mes bras.
- Pas trop longtemps le câlin, parce que le beau brun va faire la gueule sinon, nous crie Nina.
Je me décolle de Nico et l'embrasse sur la joue.
- À demain, Nico.
- À demain, Milla, tâche de te reposer un peu quand même, me lance-t-il avec un clin d'œil.
Je termine vite ce que je faisais et en un rien de temps je me retrouve dehors sur le parking.
- Salut toi, me dit-il.
Je ne lui réponds pas, je m'approche juste de lui, de sa bouche surtout et y dépose un léger baiser.
- Qu'est-ce que tu fais là Jon ?
- Je suis venu pour te ramener Milla, il est tard et une magnifique jeune fille comme toi, ne devrait pas rentrer seule à 3h du matin !
- Ah merci, c'est gentil !
- Et puis, il me semble que l'on a pas terminé ce qu'on a commencé dans la voiture Bébé, ricane-t-il en m'ouvrant la portière et en me faisant un clin d'œil.
J'en ai instantanément les frissons dans tout le corps, je m'imagine au lit avec lui et ma respiration s'accélère direct. Je ressens déjà mon entrejambe qui me tire, je suis obligée de serrer mes deux jambes l'une contre l'autre pour essayer d'atténuer l'effet qu'il me fait.
En entrant dans sa voiture, il s'en aperçoit et ne peut s'empêcher d'avoir un petit sourire au coin des lèvres, il pose une main sur la mienne puis le reste du voyage se fait dans le silence, mais pas du tout pesant, on est juste bien tous les deux ensembles.
En arrivant en bas de mon appart, il me demande si je l'invite à monter. Rien qu'avec mon sourire il a compris, mais alors que je vais pour descendre de sa voiture, il me prend la main :
- Milla, je veux t'expliquer, je suis prêt ...
- Et moi, prête à t'écouter aussi, allez viens... je lui dis en désignant l'entrée de mon immeuble.
Il va enfin me parler, tout m'expliquer Betty, sa soeur ...
Mais juste avant d'arriver devant la porte de mon immeuble, son téléphone sonne. Je suis étonnée parce qu'il ne cherche pas à savoir qui c'est !
- Tu ne réponds pas ? c'est peut-être important à cette heure ci ...
- Non, laisse tomber Milla, c'est rien ! Me sort-il un peu trop sur la défensive à mon goût.
Je le trouve soudainement très bizarre. J'ouvre la porte de mon appart, mais je suis sur mes gardes, qu'est-ce qu'il me fait là ?
Je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas ! Puis quand il ferme la porte, son téléphone sonne de nouveau. Je l'interroge du regard.
- Jon, ce n'est pas rien si on t'appelle à plusieurs reprises à 3 heures du mat !! Je hausse un peu la voix, parce que je veux qu'il réponde ou qu'il regarde au moins qui c'est.
- Je sais qui c'est Milla !
- Ah bon, et ?
Je vois tout de suite qu'il est mal à l'aise et moi je commence à monter en pression :
- C'est quoi ce bordel Jon ?
Après une petite hésitation, il m'annonce :
- Betty.
- Quoi Betty ? C'est elle qui appelle, c'est ça ?
- Oui.
- Mais putain, pourquoi Jon ?
- Elle a besoin de moi.
- Tu te fous de ma gueule, là !!! Elle veut juste que tu la baises, c'est tout !
- Arrête Milla ! C'est pas ça !
- Alors quoi ? Dis moi, je t'écoute...
- C'est plus compliqué.
- Je suis pas conne Jon, je peux comprendre tu sais ...
- Je sais Bébé, me dit-il en se rapprochant de moi.
Il lève une main pour me caresser le visage, je fais instinctivement un pas en arrière, y'en a marre je veux qu'il m'explique maintenant.
Il baisse son bras et la tête en même temps, puis me sort :
- Betty, c'est plus qu'une amie pour moi ...
- Ah ouais, ben tu sais quoi Jon, tu vas vite dégager de mon appart et de ma vie, parce que moi les plans culs à trois c'est pas mon truc et encore moins un triangle amoureux, alors dégage... maintenant, je hurle en me dirigeant vers la porte pour lui ouvrir, mais il m'intercepte avant.
- Calme toi Milla, c'est pas ce que tu penses !
Je me dégage, je n'ai plus du tout envie qu'il me touche maintenant. C'est fou comme tout peut changer en l'espace de cinq minutes.
- C'est comme une soeur ...
- Ah ouais, c'est ça, je croyais que tu en avais déjà une de soeur. Justine, il me semble !
Je lui crache ça à la figure puisque je veux qu'il me parle de sa vraie soeur, celle dont Julie m'a parlé !
Il ne me répond pas mais une douleur intense passe à travers son regard. Si je m'écoute je lui saute dessus pour le réconforter. Mais maintenant, stop, je veux la vérité. Je l'ai poussé dans ses retranchements pour qu'enfin il se livre.
Son téléphone sonne de nouveau, je lui ordonne de répondre. Il refuse, il veut m'expliquer.
- Tu es au courant pour Justine, qui ?
- Julie ! l'autre soir au Club ! c'est pour ça que j'étais montée dans ton bureau, je voulais des explications, avant de croiser cette pute de Betty dans les couloirs, qui m'a annoncé qu'elle venait de te faire une pipe ! Je monte dans les aigus, j'ai la rage.
- Non, Milla, elle n'a rien fait du tout ! Elle voulait juste t'énerver, elle me veut pour elle toute seule, mais c'est pas possible. Je lui ai parlé de toi, mais elle n'arrive pas à comprendre que notre relation, entre elle et moi, doit changer. Parce que je ne veux pas te perdre Milla, tu comptes plus que tout.
Sans un regard pour lui, je pars m'asseoir sur le bout de mon lit en soupirant et en attendant la suite.
- Et oui ... j'avais une soeur, Justine.
Il baisse la tête, je sens son désespoir quand il parle d'elle.
- Elle est décédée dans un accident.
- Oh mon dieu, Jon.
Il s'approche et s'installe à côté de moi. Il se prend la tête entre les mains et se frotte le visage, comme pour essayer de faire disparaître toute cette souffrance.
- Elle avait quatre ans de moins que moi, nous étions très proche tous les deux, très complices, très fusionnels.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Jon ?
- C'est mon père ...
- Ton père qui quoi ?
Mais il ne me répond pas, son téléphone sonne de nouveau, dans un geste désespéré mais ultra rapide, je lui pique dans sa poche arrière de pantalon, mais au moment de décrocher, je me stoppe et le regarde :
- C'est Scott !
Il se lève et le reprend.
- Oui Scott ... Non chez Milla ... Oui ben comme d'hab ... Je ne peux pas, pas maintenant ... Putain ... Ok, j'arrive.
Il raccroche et se retourne.
- Tu dois partir c'est ça ? C'est pour elle ?
- Oui, elle ne va pas bien du tout, je dois y aller.
- Je viens aussi !
- Non, Milla, reste chez toi, dès que j'ai fini je reviens, ok ?
- Non Jon, je viens et c'est non négociable.
Je me dirige vers la porte, je suis déjà prête puisque je n'avais pas enlever ni chaussures ni veste.
- Très bien mais tu restes dans la voiture.
- On verra.
Et voilà, qu'à 3 heures et demie, nous sommes de nouveau dans sa voiture direction son Club apparemment.
Je suis choquée en arrivant devant le Club, où il se gare en travers, des gyrophares de pompiers partout. Scott est devant la porte principale. Jon se tourne vers moi :
- Reste dans la voiture Milla, je reviens très vite, d'accord ?
J'acquiesce de la tête. Je n'ose rien dire, je ne sais pas ce qu'il se passe. Est-ce que c'est Betty ? Est-ce qu'elle a essayé de se suicider ? Il sort de la voiture en trombe. Je le vois parler à Scott qui fait de grands gestes, il semble paniqué et l'entraîne à l'intérieur.
Je ne comprends rien, des pompiers sont en face de moi, ils courent pour chercher des affaires dans leurs camions, d'autres sont au téléphone.
Je reste là un moment, sans trop réagir !
Mais qu'est-ce qu'il se passe, bordel ?
J'en ai marre qu'il me mette toujours à l'écart, s'il veut que je fasse partie de sa vie, il va falloir qu'il m'y intègre !
C'est décidé, j'ouvre la portière et me dirige à l'intérieur. Je me faufile à travers la horde de pompiers mais j'essaie de me faire toute petite, pour ne pas interférer dans leurs travails.
Et là, je vois un corps allongé par terre, je le reconnais immédiatement, c'est Betty.
Ses yeux sont révulsés, elle a des convulsions, les pompiers s'affairent autour d'elle, pour l'aider à s'en sortir.
Et puis l'horreur, ses convulsions s'arrêtent, mais un pompier hurle quelque chose, se poste à côté d'elle et entame un massage cardiaque.
C'est la panique et je m'en veux, j'aurais dû rester dans la voiture, parce qu'au moment où je balaie la pièce du regard, à la recherche de Jon, c'est sur « papi » que je tombe. Il m'a vu entrer dans la pièce et ne me lâche plus du regard. Jon est à ses côtés, il semble lui hurler dessus. Le « papi » ne l'écoute plus, il me fait un signe de tête. Il me dégoûte mais je suis comme hypnotisée, je n'arrive plus à faire quoi que ce soit ! Jon détourne le regard pour voir à qui il fait signe et me voit, son regard est froid mais aussi triste.
Puis il reporte son attention sur Betty et les pompiers à côté d'elle, son coeur est reparti, mais j'entends l'un d'eux dire qu'il est faible, qu'il faut vite la transférer à l'hôpital.
Je ne me rends pas compte que « papi » s'est approché.
- Salut Lolita ! Ça faisait longtemps ! Me dit-il en me caressant le bras.
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Indirect guilty
RomanceMilla est submergée par la culpabilité. Sa vie n'est plus la même depuis 3 ans. Elle n'a qu'un objectif : réparer son erreur pour sauver sa soeur, mais tout est chamboulé quand Jon fait irruption dans sa misérable vie. Elle essaie de le repousser...