Chapitre 9

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Le message de Mila m'interpelle soudainement, empreint d'une urgence que je ne saurais ignorer en cette heure matinale. Mes doigts se précipitent sur l'écran de mon téléphone, composant avec célérité le numéro de Mila. Chaque sonnerie semble étirer l'attente, mon cœur battant une cadence précipitée.

« Allô ? » répond Mila d'une voix empreinte d'inquiétude.

« Mila, qu'est ce qu'il y a ? »

Une pause s'installe, révélant une hésitation à peine dissimulée de l'autre côté de la ligne avant qu'elle ne s'exprime avec précipitation : « Rose, Emir... il a subi un accident. »

Mon cœur manque un battement. « Un accident ?!! est-ce qu'il va bien ? »

- « Il a été transporté d'urgence à l'hôpital. On ne sait pas encore grand-chose. »

Un abîme de terreur semble s'ouvrir sous mes pieds alors que je m'effondre sur le bord de mon lit. Emir, touché par un malheur aussi soudain ? C'est comme si l'univers entier s'effritait sous mes yeux. Les pensées les plus sombres m'assaillent, alimentant mes craintes les plus profondes.

la nouvelle m'a arraché à ma torpeur, et mes paroles, prononcées d'une voix tremblante mais sonore, ont résonné dans la chambre, tirant Alice de son sommeil. Ses yeux se sont ouverts brusquement, imprégnés d'une inquiétude immédiate en voyant mon expression tendue. Après lui avoir expliqué en hâte la situation, nous avons rassemblé nos affaires en un instant, les gestes s'accélérant dans une urgence silencieuse mais palpable.

Emir... un nom qui résonne dans les méandres de ma conscience avec une intensité déconcertante. Cet homme, que je ne connais que depuis quelques mois à peine, s'est montré d'une patience et d'une attention à mon égard que je ne saurais ignorer. À chaque fois qu'il a fait un pas vers moi, j'ai instinctivement reculé, érigeant des remparts autour de mon cœur, insensible à ses avances. Mais aujourd'hui, alors que l'incertitude quant à son sort persiste, je ressens une inquiétude si profonde, qu'elle me tord les entrailles. C'est comme si toutes ces barrières que j'avais érigées commencent à se fissurer, laissant entrevoir la vulnérabilité que j'ai tant tenté de dissimuler. Les souvenirs de nos interactions, aussi fugaces soient-ils, affluent dans mon esprit, révélant une connexion que j'avais jusqu'ici refusé de reconnaître. Et maintenant, confrontée à l'incertitude quant à son état, je me trouve submergée par un tourbillon d'émotions contradictoires. La culpabilité de l'avoir repoussé, l'angoisse de ne pas savoir ce qui lui est arrivé, et un mince fil d'espoir qui refuse de se rompre. Emir... que tu sois loin ou près, que tu sois en danger ou en sécurité, une chose est sûre : tu as réussi à percer les défenses que j'avais érigées autour de moi.... 

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Une fois à l'hôpital, nous avons été accueillies par une assemblée familière, chargée d'une aura de préoccupation et de réconfort.  Mila, nous a accueillies avec des yeux rougis par les larmes contenues et une étreinte empreinte d'un mélange de désespoir et d'espoir nous serrant dans ses bras avec une force qui témoignait de son besoin de soutien. À ses côtés se tenait Nael, dont les traits semblaient marqués par l'attente et l'anxiété.

« Merci d'être là », souffla Mila d'une voix émue, ses mains cherchant un réconfort dans les nôtres.

Nous lui avons adressé un sourire muet, comprenant que les mots étaient bien peu de chose face à la douleur qu'elle devait ressentir.

C'est alors que nos regards se sont posés sur Joséphine, Ileana et Raiponce, qui semblaient déjà être là depuis un certain temps. Alice a trouvé un réconfort dans les bras de sa mère, tandis que je suis restée aux côtés de Mila, offrant un soutien silencieux mais solide.

un amour indescriptibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant