un amour indescriptible

Chapitre 10

Dans les profondeurs de mon être, je ressens un tourbillon d'émotions contradictoires. L'idée de rester, de céder enfin à cette envie ardente qui m'anime, est à la fois terrifiante et irrésistible. Je sais au fond de moi que je veux rester plus que tout, pour être là..... avec lui, dans ce moment fragile où la vie semble tenir au serrement de nos mains.

Pourtant, alors que je m'abandonne à cette pensée, une boule se forme dans le creux de mon ventre, grandissant lentement jusqu'à devenir une masse pesante de stress et d'inconfort. C'est ce même sentiment désagréable qui m'a poussée à garder mes distances, à me protéger contre les tourments de l'attachement.

Au cœur de ce drame tragique, une vérité émerge avec une clarté saisissante. La vie, capricieuse et impitoyable, nous donne une leçon brutale : rien n'est garanti, rien n'est sûr. Le temps est un cadeau  éphémère, chaque instant passé ensemble et chaque souffle partagé deviennent une précieuse offrande à ne jamais sous-estimer.

C'est une réalisation puissante, une vérité qui résonne dans mon écho intérieur. Peut-être est-il temps de transcender cette peur, ce stress, cet inconfort qui m'ont retenue si longtemps. Peut-être est-il temps de se laisser aller, de se perdre dans l'incertitude de l'amour, de prendre le risque d'être vulnérable pour goûter à la plénitude de l'existence.

Je me suis rassis en silence, laissant les mots en suspens entre nous. Emir se redresse sur son lit, sa main tenant fermement la mienne, et  continu à me fixer intensément droit dans les yeux. Malgré ma capacité habituelle de maintenir le contact visuel, cette fois-ci, quelque chose en moi a vacillé. Incapable de soutenir son regard, j'ai dévie mes yeux vers le plafond et les coins de la chambre.

-Euh... l'heure des visites touche à sa fin, je devrais partir. Je reviendrai demain... après le travail... dis-je, essayant de paraître aussi confiante que possible.

- Ne peux-tu pas passer la nuit ici ? susurra-t-il, ses iris sombres empreints d'une supplication muette.

Je suis prise au dépourvu par cette proposition, mes pensées tournant en spirale autour de cette requête inattendue.

- "Pourquoi donc ?", osai-je enfin, tentant de dissimuler mon étonnement sous un voile de retenue.

- j'aspire simplement à ce que nous partagions la même couche. Je désire ardemment te sentir à mes côtés, enveloppée dans mes bras, et capturer le doux parfum de ta présence. Il s'écoule tant de temps depuis notre dernière rencontre. Me dit-il d'une voix à la fois rauque et envoûtante alors que je sentais mon souffle se couper.

Dans l'étreinte chaleureuse de ses paroles plein d'amour, je me sens fortement gênée. Incapable de trouver mes mots, je reste là, figé, tandis que mes pensées s'embrouillent. Son regard plein d'espoir semble attendre une réponse que je peine à formuler. Dans cette atmosphère chargée d'attente, je cherche fébrilement une issue, une échappatoire à cette conversation qui me met si mal à l'aise.

- Je ne crois pas que le règlement de l'établissement me le permettra. dis-je finalement 

Un sourire en coin étira ses lèvres :

- Cet Hospital est l'un des propriétés familiales. si tu consente de rester nul n'oserait défier mon autorité ou envisager de te congédier. Toutefois, je t'invite à suivre ton cœur, à agir en toute liberté, sans contrainte. Rester malgré toi  m'importunerait bien plus que tu ne peux l'imaginer.

A ce moment là, une lutte intérieure s'engage entre deux forces opposées : celle qui me pousse à demeurer, et celle qui m'incite à partir..."Comme toujours d'ailleurs".

Pourtant, après m'être engagé plus tôt à faire preuve de courage, je choisis de rester. C'est là une décision dictée par les murmures persistants de mon cœur, défiant ainsi les conseils rationnels de ma raison.