Plus fort que moi

Chapitre 4

Je me laisse tomber dans le canapé de Marc en poussant un énorme soupir. Quelle journée de merde. Il s'approche de moi avec une bouteille de bière décapsulée avant de s'affaler à mes côtés.

— Comment c'était, à Londres ?

— Un bordel sans nom. Tu as franchement rien loupé. Buckley était incontrôlable. Je peux vraiment pas le saquer putain. Enfin, au moins, j'ai réussi à être muté ici le temps que l'enquête soit résolue, ça devrait me permettre de t'aider dans tes démarches.

Marc plisse le nez. Je devine qu'il y a un truc qui cloche.

— Quoi ?

— Je ne sais pas si je trouverais quelque chose, avoue Marc.

Je pince les lèvres. Ça me gonfle. Je ne sais pas quoi dire alors je bois une autre gorgée de ma bière.

— Norah a vraiment été intriguée par le hibou.

— Elle t'a posé des questions ?

— Pire que ça. J'ai bien senti qu'elle était flic. C'était insupportable, j'étais à deux doigts de t'appeler pour l'oublietter.

Mon cœur se met à battre à toute allure dans ma poitrine et je me redresse d'un coup sur la banquette.

— Tu allais vraiment le faire ?

Il me toise.

— Non. Je lui ai juste dit que ton boss avait une lubie très bizarre avec les chouettes.

Je hausse les épaules. Je m'attendais à bien pire. La façon dont il en parlait avait un léger côté tendancieux, comme s'il s'était agi d'un drame.

— Tu ne saisis pas, Hugo. C'est une fois que je lui ai dit ça qu'elle s'est mise à me harceler, déclare-t-il en roulant des yeux en utilisant un ton alarmé. « Oh c'est intéressant ! Depuis combien de temps en élève-t-il ? C'est impressionnant qu'ils peuvent transmettre du courrier comme ça ! C'est tellement original mais vraiment pas pratique, c'est tout de même étrange que ses patrons n'aient pas cherché à le contacter par téléphone, c'est tellement plus rapide. Dis, tu voudrais bien me donner le numéro de Hugo ? Il a dû partir très vite, j'ai à peine eu le temps de lui dire au revoir. Oh et est-ce que tu crois qu'il y aurait moyen que je revois le hibou un de ces jours ? C'est vraiment trop mignon comme animal. Je suis vraiment impressionnée par les capacités de son patron. Est-ce que Hugo a des frères et sœurs au fait ? »

Pour toute réponse, je reprends une gorgée de mon breuvage.

— Je crois que tu lui plais, annonce Marc après une pause.

J'esquisse un sourire en coin.

— Bien sûr que je lui plais, j'enchéris avec un léger rire gras.

— Tu lui as dit que tu étais de retour en Irlande ?

— Pas encore. Avec l'enquête, j'ai été pas mal occupé depuis que je suis arrivé. Mais tu sais quoi ? Demain, je crois qu'elle a entraînement, je pense que je vais me pointer et l'inviter à manger quelque part.

— L'inviter à manger ?

— Bah faire du rugby, ça doit donner faim, je dis en haussant les épaules, nonchalant.