Épilogue

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Une semaine s'est écoulé depuis que nous avons clos l'enquête et arrêté Tyler Boyle. Malgré cela, je n'arrive pas à être satisfait. Je dois repartir en Angleterre, ma mutation n'a pas été acceptée. On aime trop mes talents pour s'en débarrasser. Je suis chez Norah pour lui dire au revoir, et la tension est tellement palpable dans la pièce que je pourrais la découper avec un putain de couteau. Je ne me rappelle pas avoir été un jour aussi morose, pourtant, je fais bonne figure, et j'évite de la regarder en face.

— Hugo, je ne veux pas que tu t'en ailles, confesse-t-elle soudain.

Norah plante ses yeux bleus dans les miens sans me demander mon avis. Est-ce qu'elle sait l'effet qu'elle me fait ? Est-ce qu'elle a un minimum conscience d'à quel point ses yeux sont envoûtants ? Elle n'a peut-être pas de pouvoirs magiques et Norah n'est peut-être pas une sorcière mais elle me donne toujours l'impression que quelqu'un vient de me jeter un sort. Un sort très agréable.

— Ah, enfin, on en arrive au moment où elle me supplie de rester ! fais-je dans une tentative avortée de plaisanterie. Écoute, je suis sympa, je t'épargne l'humiliation de te mettre à genoux pour m'implorer. Tu peux directement me demander en mariage. Non, tu sais quoi, sautons toutes les étapes et allons passer notre nuit de noces sur-le-champ, raillé-je.

J'essaie de rester amusant pour lui cacher le fait que je n'ai pas du tout envie de partir sans elle. Mais l'enquête est finie, Marc a fini par trouver des bureaux et des investisseurs. Plus rien ne me retient en Irlande. Ou presque. Peut-être que cette minuscule et insupportable Moldue peut changer la donne. Peut-être.

— Je suis sérieuse.

— Moi aussi. Tu n'a pas idée à quel point je rêve de te voir toute nue.

Elle se mord la lèvre. Putain qu'est-ce qu'elle est bonne. On dirait qu'elle se retient de dire une connerie. Rien ne peut me préparer à ce qui suit. Je n'ai pas eu le temps de cligner des yeux qu'elle s'est mise sur la pointe des pieds et m'a rapidement embrassé. J'ouvre la bouche, hébété. L'audace. Le culot, même ! Je n'arrive pas à croire qu'elle a fait ça. Absolument tout mon sang quitte mon cerveau pour se retrouver dans une partie très précise de mon anatomie. Oui, je parle bien de ma bite pour ceux qui n'ont pas suivi.

Je ne réfléchis pas une seconde de plus et fonds sur elle pour l'embrasser à pleine bouche. C'est encore mieux que tout ce que j'avais pu imaginer. Ses lèvres sont douces, Norah bouge sensuellement sa langue contre la mienne. J'ai des frissons dans tout le corps et pourtant je suis écrasé par la chaleur. Je n'ai jamais ressenti une chose pareille auparavant. Notre baiser s'intensifie, nous respirons le même air, je la soulève pour rapprocher son corps du mien. Ses jambes s'enroulent naturellement autour de mes hanches, comme si elles avaient toujours été faites pour ce contact et je me dirige vers la chambre.

— C'était...

Norah laisse sa phrase en suspens. Elle n'a pas besoin de la finir, je sais déjà ce qu'elle veut dire de toute façon. C'était incroyable. Il n'y avait rien du genre « nous connaissions déjà le corps de l'autre blablabla ». C'était complètement différent. Hors du temps. Je n'ai jamais ressenti autant de choses différentes en niquant auparavant.

En niquant... Est-ce vraiment ce qui vient de se passer ? Je commence peut-être à comprendre les conneries que James raconte en permanence.

Plus fort que moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant