Chapitre 5

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Installés dans le canapé de Marc, mes pensées divaguent. Je sais que j'ai du mal à être serein ces derniers jours, enfin plus que d'ordinaire, mais j'ai juste l'impression que ça devient de pire en pire. Épuisé et agacé à force de tourner en rond, j'ai décidé de rendre une petite visite à mon meilleur ami, afin de me remettre d'aplomb. Hélas, il n'est pas vraiment de bon conseil. Mon humeur du moment n'est en plus, absolument pas arrangée par le fait que Norah me manque et que je me sens coupable de chercher du réconfort auprès de la compagnie de Marc en sachant que je n'ai pas été très présent pour lui ces derniers jours dans ses recherches.

— Hugo, ça fait quinze jours que tu te vénères pour rien, il serait temps de te calmer un peu, tu ne crois pas ?

Je lui adresse un regard noir. Le pire, c'est qu'il a raison. Je sais qu'il dit ça pour m'aider, mais quelque part, ça me met hors de moi. Depuis quand est-ce qu'il me demande de me calmer ?

— Tu te rappelles quand on s'est rencontré ? lance-t-il, une lueur joyeuse dansant dans son iris.

Je maugrée.

— Je suis pas d'humeur à la nostalgie, grogné-je.

— Tu es d'humeur à rien. Écoute, ce n'est pas sain de faire la gueule comme ça.

— Elle m'a pris pour un con.

Le sentiment est d'autant plus insupportable que je meurs d'envie de la revoir. Même si c'est pour lui hurler dessus ou bien l'entendre me hurler dessus.

— Ce n'est pas la première.

— Bah c'est la première fois que j'en ai quelque chose à foutre dans ce cas, je rétorque du tac au tac.

— Tu sais, si ça t'embête tant que ça, tu devrais aller lui parler. Parce que broyer du noir et être d'une humeur de chien, ça ne t'aidera jamais.

— Tu donnes des conseils de gonzesse, j'ai l'impression d'entendre ma cousine.

— Bah, c'est ta meilleure amie non ? Ce n'est pas elle qui te connaît si bien ? Celle avec qui tu ne te prends jamais la tête ?

— C'est parce qu'elle sait quand est-ce qu'elle doit fermer sa gueule, ça.

Il hausse un sourcil circonspect. Je lâche un soupir. Je me sens misérable et je me déteste de me sentir comme ça. Finalement, je ne veux même pas voir Marc, même s'il est prêt à me remonter le moral. Je ne lui ai pourtant rien demandé. Je voulais juste faire la gueule, et qu'on me fiche la paix. Ou alors, taper dans un sac. Ça me ferait sûrement du bien, ça, comme je ne peux frapper personne et encore moins lancer des maléfices au premier venu.

— Dis, tu veux pas qu'on aille faire un truc de ouf ?

Marc me jauge du regard.

— Un truc de ouf ? relève-t-il, l'air confus.

— Genre, un saut dans le vide.

— T'es malade !

— Allez ! Ils ont des supers sortilèges d'amortissements maintenant, on ne sentira rien !

Plus fort que moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant