CHAPITRE DEUX : ROUGE COMME LE SOLEIL

25 2 25
                                    

Hola, camarade, c'est le chapitre deux, qui pour une fois, sort assez rapidement. Il fait 25 pages, je pense qu'une partie de moi vous déteste honnêtement. Il se passe beaucoup de trucs dans ce chapitre et en même temps pas grand chose quand on y pense. Y a des bagarres, des révélations, trop de réflexions métaphysiques comme d'habitude. Bonne (longue) lecture /o/

TW : violence, sang, mention de meurtre


Anasthase, 10 Janvier

Bientôt une semaine s'est écoulée depuis que Ange a forcé une connexion entre psyché lié. Tobhias est déjà rentré, sans avoir croisé ses frères, n'ayant jamais cherché pendant ces quatre jours où il était en ville à les contacter, prendre de leurs nouvelles ou être un minimum intrigué par ce qu'ils font de leur vie, comment ils vont ou au moins pour leur parler factuellement de l'organisation de son mariage. Ça ne surprend même plus Anasthase. Il trouve même que les choses sont mieux ainsi. Il retient surtout de ces derniers jours la prouesse d'Ange. Il sait que Raven et Hyacinthe y arrivent très bien, trop bien même. Mais ils ne l'utilisent pas pour aller dans ce « cube blanc », seulement pour échanger de corps. Ange a poussé l'expérience à un autre niveau. Louis et lui sont les premiers détenteurs du psyché. Ils sont les originels en quelque sorte. Raven s'est greffée à la dernière minute. Anasthase voulait tenter l'expérience juste parce que ça l'amusait. C'est fou ce qu'on peut être con quand notre vie manque d'adrénaline.

« Le haut est en bas. »

Anasthase a envie de faire une petite visite surprise à Louis, ou Hyacinthe peu importe dans le fond, alors qu'il se doute très bien de l'issue de cette rencontre, étant donné que Louis parle encore moins que son frère jumeau. Il piétine dans ses recherches, autant celles sur Aglaë que celles sur Maggie. Son cerveau brûle dès qu'un fragment d'elle se loge dans ses neurones. Il faut qu'il parvienne à reproduire la prouesse d'Ange. Il doit retrouver son psyché lié. Et Anasthase se moque d'être l'esclave de cette impulsion. Quand il se décide à rentrer dans la chambre où se trouve Raven, il se sent plus déterminé que jamais, plus impliqué qu'il ne l'a jamais été dans toute son existence teintée d'indifférence, de déni et de laisser couler. Raven n'a aucune réaction. Elle ne tourne même pas la tête vers son frère. C'est une jeune femme prostrée, un regard qui ne fixe rien, elle incarne parfaitement le gâchis d'être née dans cette famille, gâchis d'intelligence, gâchis de courage, gâchis de curiosité pour le monde. Tout comme Tobhias, c'est une rature dans l'aura angélique des blonds aux yeux bleu et ironiquement, comme une référence à leur couleur de cheveux et d'iris, ils ont rapidement toujours été considérés comme les moutons noirs des Rightway. Raven d'une façon différente de Tobhias. Au moins, lui est un homme. Il n'est pas une fille à la santé fragile, une fille à qui on n'a toujours dit de ne pas montrer ses émotions pour ne pas passer pour hystérique, faible, trop fille. Elle n'a jamais joué avec des poupées, jamais porté de rose, ni de bijoux à strass ou à paillettes, chaque histoire, dessin animé, bande dessinée avec des histoires de princes et de princesses lui étaient interdits. Pour sa mère, avoir une fille était un fardeau. Pas de chance, elle en a eu trois. Joan avait réussi à se forger sa propre personnalité, sans jamais rentrer dans un cercle de colère contre sa mère. Elle la comprenait. Elle a vite compris ce que c'était d'être une femme dans ce monde. Elle a pris les bons côtés de son éducation et a sensiblement modifié les autres pour devenir une femme dont elle est fière. Raven a bu les paroles de leur mère pendant des années. Elle travaillait plus dur que les autres pour être parfaite, elle coupait ses cheveux, cachait sa poitrine à l'adolescence pour ressembler le plus possible à un beau garçon. Rendre maman moins triste qu'elle ait donné naissance à un tel échec. La rassurer. Anasthase ne s'est rendu compte que bien trop tard qu'il n'y en avait malgré tout que pour lui, sa victoire, son ainé, son fils unique. Il pouvait frapper, glander, refuser de reprendre l'entreprise familiale : sa mère le féliciterait toujours.

MOLOCH PARTIE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant