Nos silences.

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Le soir ou tu es mort, je n'ai pas pleuré. Je n'y ai pas cru. Pour moi, ça n'était qu'un rêve, ou plutôt un cauchemar. Je t'aimais, mais enfin, je t'aime encore. Quand ta mère m'a appelé, elle était effondrée. Sa voix se brisait, couverte du bruit de ses pleurs. Quand j'ai raccroché, je me suis assise sur mon lit. J'ai pas pleuré, j'étais juste silencieuse.
Puis j'ai fait la seule chose qui me paraissait logique à ce moment. Je me suis penchée en avant pour prendre les cigarettes et le briquet que tu avais oublié. Mes mains tremblaient.

Alors je me suis levée, avec cet " héritage ". Je suis sortie sur ma terrasse. J'ai regardé le paquet et le briquet. J'ai sortie une clope et l'ai allumé. Son bout rougeoyait dans la nuit qui commençait à tomber. Je l'ai porté à la bouche et ai tiré une bouffée. J'ai fait ressortir la fumée par ma bouche, lentement, en essayant de ne pas trembler. Puis je suis allée me coucher.

Le lendemain, je suis ressortie. J'ai pris une clope. A la première bouffée, j'ai fermé les yeux et là, j'ai pleuré. J'ai senti les larmes percer sous mes paupières pour aller couler sur mes joues. Maintenant, je fume tous les jours, parce que t'étais ma bouée et que t'es plus là.
Mais moi j'ai besoin de quelqu'un... Tu veilles sur moi de là haut ? Parce que je regarde tous le jours le ciel, en espérant que tu sois bien là, que tu veilles encore un peu sur moi dans ton bonheur. Souvent je ferme les yeux pour que ton image me revienne en tête. Je me bats tous les jours, parce que je sais que c'est ce que tu voulais. Mais c'est dur, très dur, sans toi.

Je t'aime, mon amour.

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Fumée noire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant