Vegas et Pete s'aiment ça c'est sûr mais la vie n'est pas aussi simple. Tiraillés entre leur passé douloureux, leurs fortes personnalités, leurs familles envahissantes et les réalités de leur vie de gangster ils essaient de construire leur relation...
- Allo ? Une voix douce et mélodieuse me répondait.
- Bonjour. On ne se connait pas je suis New, mon maître m'a demandé de venir vous rencontrer.
- Comment on ne se connait pas ! New mon fils m'a tellement parlé de toi.
Un sanglot s'étranglait dans sa voix.
- J'aurais tellement aimé te rencontrer plus tôt mon petit, quand Chan était encore parmi nous.
- Je serais chez vous dans deux jours, ça vous va ? Comme ça nous pourrons parler de lui.
- Oui je t'attends, j'ai tellement de choses à te dire. À bientôt mon petit New.
Sa voix était tellement douce et tendre que je me languissais de la rencontrer. Chan avait dû m'envoyer vers elle car il savait qu'elle trouverait les mots pour me consoler.
Je revenais m'asseoir en face de Macau.
- Alors c'est réglé ?
- Oui, on aurait pu y arriver en une journée mais je voudrais m'arrêter dans un temple dont on m'a parlé. Et puis on pourrait traîner à la plage, on se baignerait, on mangerait des coquillages et on dormirait sur le sable, ça serait sympa non ?
- Bonne idée ! Profitons de ces quelques jours pour prendre des vacances. Viens j'ai vu qu'il y a un marché juste à côté, allons y faire un tour.
Il attrapait ma main et me tirait pour sortir du café. Depuis qu'on était parti il était comme ça, enjoué, riant de tout. Je me sentais bien, avec lui tout était facile.
- Regarde. Dit il en me mettant un porte clé avec un chat noir devant les yeux.
- Il te ressemble, il a tes yeux noirs et un air buté comme toi.
- Eh bien puisque tu le critiques tu auras le rose ! Il est pâlichon comme toi ! Je l'attrape en riant et y accroche les clés de la moto puis je le secoue devant son visage.
- Miaou Merci. Je lui lance en fermant ma main pour imiter la patte d'un chat.
Nous passions le reste de la journée sur la moto, à sillonner des paysages magnifiques, nous arrêtant dès qu'un endroit ou un monument attirait notre regard.
Le soir, nous avions trouvé un petit restaurant sur la plage et nous faisions griller des coquillages. La conversation tournait autour de nos jeux préférés. Après manger nous allions nous asseoir au bord de l'eau et regardions les vagues nous lécher les pieds.
Macau me demandait soudain :
- Pourquoi tu as voulu devenir garde du corps ?
- Je n'avais pas décidé ça au début. C'est quand Chan est mort que j'ai réalisé que je l'avais toujours admiré parce qu'il s'occupait de moi mais aussi à cause de son métier. Il imposait le respect où qu'il aille, les gens n'osaient pas le regarder dans les yeux ou élever la voix devant lui. Il était complètement dévoué à son métier, d'ailleurs ce n'était pas un métier pour lui c'était un mode de vie. Les gens croient toujours qu'il y a le bien d'un côté et le mal de l'autre, que les gangsters sont juste mauvais. Mais souvent ce sont des gens qui n'acceptent pas le système corrompu dans lequel nous vivons et qui se rebellent à leur façon. Je crois qu'au fond de lui il pensait faire ce qui est juste. Enfin bon je parle trop...
- Non je pense que tu as raison ! Et d'ailleurs je dois t'avouer quelque chose...
- Vas y je t'écoute.
- En fait je me suis rendu compte que j'avais vécu comme un égoïste jusque là. J'ai été un peu trop couvé par mon frère alors je suis devenu un enfant capricieux et prétentieux. Mais depuis que je t'ai rencontré je veux changer, d'ailleurs au moment où tu m'a demandé de partir j'avais déjà pris ma décision. J'allais demander à mon oncle de m'intégrer dans le programme de formation des gardes du corps. Je veux partir de cet échelon pour m'endurcir et apprendre à me débrouiller tout seul. Et puis...
- Et puis ?
- Je veux être avec toi !
Je ne répondais rien, l'émotion me serrait la gorge. Dans ce moment où nous avions partagé nos rêves et nos espoirs, je n'avais pas le courage de le blesser encore en racontant des mensonges.
- Je sais, tu m'as dit que tu voyais quelqu'un mais c'est avec moi que tu es parti ! La dernière fois tu m'en as empêché mais je dois te le dire maintenant. Je t'aime et pas comme un ami. Je sais que c'est un amour à sens unique mais tant pis. Passer du temps avec toi m'a fait réaliser à quel point tu étais quelqu'un de bien, j'aime tout chez toi, ton caractère, ton respect des autres, la chaleur de ton amitié. Quand on a commencé à se voir en dehors de situations dramatiques j'ai découvert le vrai New qui est chaleureux et ne supporte pas l'injustice. Mais si je te dis cela aujourd'hui ce n'est pas pour te mettre mal à l'aise. Je veux que tu comprennes qu'être à tes côtés me suffit. Tu peux tout me dire, même me parler de la personne que tu aimes parce que quoi qu'il arrive je veux rester ton ami pour toujours.
- Ferme les yeux, je ne veux pas te regarder pour le dire.
Macau
Il ne me regarde pas, je ne sais pas s'il est gêné ou fâché à cause de ma déclaration. Allez Macau c'est le moment d'être courageux.
Je ferme les yeux. Je sens son visage tout près du mien, son souffle caresse ma joue.
- Celui que j'aime c'est toi Macau.
Et il pose ses lèvres chaudes et douces sur les miennes.
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