II - 25 Si tu n'existais pas

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Tu n'existes pas Pete. Donc tu n'as jamais été fait prisonnier et torturé pas Vegas.

Vegas

- J'en ai marre ! 

J'étais en train de travailler au corps l'espion envoyé par la famille principale. Au bout de 5 minutes les pinces l'avaient convaincu de tout me dire. Maintenant il pleurait comme un bébé m'implorant de le laisser en vie et je commençais à m'ennuyer ferme. Il émanait de sa personne une odeur mêlée de transpiration et d'urine qui me donnait envie de vomir.

Faisant signe à un de mes gardes de nettoyer la place, je quittais la pièce sous les hurlements de l'homme stoppés net par le bruit de l'arme qui l'abattait.

J'allumais une cigarette en marchant. Les relations avec mon père étaient pires que jamais depuis que j'étais ciblé par la famille principale pour avoir touché au petit chouchou de Kinn. Du coup l'entretien allait sans doute mal se passer. Je me préparais déjà dans ma tête à la pluie de coups qui m'attendait. 

En entrant dans la pièce je serrais instinctivement les dents tout en m'approchant du bureau de mon géniteur. Dans mes pensées  il ne méritait pas le nom de père car même s'il était celui qui m'avait engendré, son rôle de figure familiale s'était arrêtée là. Nos  discussions étaient tendues et, de nos disputes, où je perdais toujours car je n'osais pas le toucher, je sortais frustré et un peu plus écœuré par ma vie.

- Alors tu l'as fait parler ?

- Oui il est envoyé par la famille principale pour installer des mouchards dans la maison et un logiciel espion dans notre ordinateur.

Je sentais la fureur s'emparer de mon père alors qu'il tapait du poing sur son bureau. Il se levait et s'approchait de moi d'un pas agressif et, quand j'étais à sa portée, il m'assenait un coup de poing.

-  C'est ta faute si la relation avec mon frère s'est dégradée ! Tu étais obligé d'agir encore une fois comme la sale petite pédale que tu es ! Tu n'es bon qu'à ça ! Baiser tout ce qui bouge.

- Tu me reproches ce que je suis ? Pourtant ça ne te gène pas quand tu me demandes de baiser les fils de tes clients ! C'est joli d'être "gay friendly" dans le business et homophobe dans l'intimité !

Chaque fois que j'avais le malheur de me rebeller à ses insultes le résultat était le même ; je prenais encore plus de coups et aujourd'hui ne faisait pas exception.

Après un tel traitement mes lèvres et mon nez étaient en sang et des larmes de rage coulaient de mes yeux.

- Tu m'utilises toujours pour faire ton sale boulot, sexe, torture, tout ce que tu ne donnerais même pas au pire de tes sous fifres. Pourquoi tu me détestes comme ça ?

Il me regardait et dans ses yeux je ne lisais rien d'autre que de la haine. Il ne s'excusait jamais après coup pour tout le mal qu'il me faisait. Au contraire j'avais l'impression qu'il m'en voulait chaque fois un peu plus.

- Tu me rappelles trop ta mère. Elle avait les même yeux que toi. Chaque fois que je te regarde je pense à elle. Elle ne disait jamais un mot mais il suffisait d'un regard pour être jugé et condamné. Quand je te tape c'est son regard que j'essaie de faire disparaître mais tu es toujours là comme un reproche vivant.

- Il faut quoi, que je meure pour que ton sentiment de culpabilité disparaisse ? Elle est morte à cause de toi mais ça ne te suffit pas, tu veux en finir aussi avec moi ?

Il balayait mes mots d'un revers de main et changeait de sujet comme si de rien n'était.

- Nous devons agir dès ce soir. Tu iras jusqu'au night club, Kinn doit s'y trouver, je veux juste un petit tête à tête entre toi et lui. Tu vas juste lui conseiller d'arrêter de nous envoyer des espions sinon le nombre de ses hommes va finir par baisser dangereusement ! Juste un avertissement, n'en venez pas aux armes et surtout ne me fais pas perdre la face devant la famille principale.

Je me déteste de répondre simplement : - Je ferais comme tu veux père.

La boîte est bondée, Jay arrive en courant pour m'accueillir.

- Vegas ! Ça fait un bail. Tu es venu pour me voir ?

- Peut être un peu plus tard. Kinn est là ?

- Oui. Ne me fais pas attendre trop longtemps sinon j'irai voir ailleurs.

Je repère Kinn et ses hommes dans l'espace VIP et m'approche d'eux.

Je me laisse couler sur le canapé à côté de Kinn et passe mon bras autour de ses épaules.

- Tiens mon cher cousin ! C'est toi que je cherchais.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Je viens de passer un bon moment avec ta petite saloperie d'espion et il m'a tout dit de tes manigances. Je te préviens gentiment, arrête de mettre ton nez dans nos affaires sinon ça va mal finir.

- Je ne vois pas de quoi tu parles mais je te préviens, touche à un des mes hommes et tu es mort.

- Oh, oh, oh j'ai peur. Tu m'excuseras mais j'ai un petit cul tout humide qui m'attend alors restons en là. Je  ne me répèterais pas, toi et ta famille de traitres occupez vous de vos affaires.

Je me lève pour monter jusqu'au bureau de Jay. Il m'attend, allongé nu sur son canapé. Je ne perds pas de temps en préliminaires et baisse mon pantalon.

Après avoir pris mon plaisir, je m'assieds sur le canapé et allume une cigarette. Jay fait mine de poser sa tête sur mon épaule et je le repousse violemment.

Il me dégoute, je me dégoute, tout cela n'a aucun sens. Ma vie est comme cela. Chaque journée passe sans que j'aie la moindre idée de ce que je veux, rien de me rend triste, rien ne me rend heureux, je n'existe juste pas. Je pourrais aussi bien sortir mon arme et tuer toutes les personnes présentes ou me mettre une balle en pleine tête, ça me serait égal. Est qu'il y a quelque chose ou quelqu'un sur cette terre qui pourrait me donner l'envie de vivre ?





Vegas et Pete - C'est pour ça que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant