Chapitre 11🌹

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Son cri retentit dans la pièce alors que son sang coulait un peu plus.

_ S'il vous plaît ! J'ai une famille ! Deux petites filles ! Une des deux a seulement trois ans ! Ma femme m'attend !

Le bruit de la claque contre sa joue le fit taire et l'homme cracha le sang qui s'était accumulé sur sa langue.

_ La mafia avant la famille, non ?

J'étais assise à califourchon sur une chaise retournée, les yeux fermés. La petite salle dans laquelle nous étions était en réalité un débarras de l'hôtel que le directeur nous avait cédé sans poser trop de questions. En même temps, qui hésiterais devant une liasse de billet ?

La pièce était humide et sentait le renfermé, mais nous avions su cacher cette odeur en la couvrant d'une autre, plus ferme, plus acre, celle du sang.

La seule lumière présente provenait d'une petite ampoule pendue à un fil électrique que Maud tenait rivée sur le visage de l'homme, l'éblouissant et l'empêchant de voir notre visage.

_ Je vous en supplie...

_ Tant que tu ne répondras pas à mes questions, nous continuerons, trancha Maud d'une voix sans émotion.

L'homme était assis au centre sur une chaise. Celle-ci, précédemment bleue clair, était recouverte de ce liquide rouge.

_ Je répète, souffla Maud agacée, qu'est ce que Skyscrapers fait aux Etats-Unis. Qui fuient-ils ?

Cela faisait plus d'une heure que les questions s'enchainaient, les réponses n'intervenant toujours pas. Le mafieux avait commencé par nous insulter, à se débattre, puis il s'était muré dans le silence, ne criant même pas lorsque la lame tranchait doucement sa peau. Ensuite, ses forces avaient commencées à s'épuiser, le faisant pleurer. Nous en étions à l'étape où il nous suppliait de le laisser partir en utilisant la carte de l'empathie.

Règle 7 : Lorsque la torture doit être mise en place, les émotions ne doivent pas interférer dans le processus.

C'était une de nos règles d'or. Mais comme certaines d'entre nous avaient encore du mal avec ces méthodes, Maud et moi devions nous relayer pour lui faire avouer.

_ Je n'en peux plus, souffla la rousse en s'approchant de moi, tu pourrais prendre le relais ? Je vais aller me chercher un café.

Je regardai ma montre et rigolai.

_ Un café à deux heures du matin ? dis-je sarcastiquement. C'est pas très bon pour la santé tout ça.

_ Je pense que l'on en a pour la nuit, alors il vaut mieux que j'arrive à tenir.

Je soupirai et confirmais d'un mouvement de tête.

_ J'en veux bien un moi aussi, un très fort.

La leader sortit de la pièce en prenant soin de fermer la porte à clé.

Je me tournai vers notre otage en souriant.

_ Bonsoir ! dis-je guillerette. Alors je me présente, je suis celle qui va mettre fin à ta vie ! On peut dire que je suis ta faucheuse ducoup, tu ne crois pas ?

Le visage de l'homme devint encore plus blanc qu'avant et il se mit à bégayer :

_ T-Tu ne peux pas me tuer ! Ta cheffe veut des informations ! Si tu me tues, tu ne les auras pas !

_ Certes, mais vois-tu, j'ai sommeil, et quand j'ai sommeil je suis très facilement irritable. Alors, que je t'explique la situation...

Je m'abaissai accroupie devant lui pour le regarder de bas.

Infinity : Retour aux originesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant