Infinity : Retour aux origines

Prologue

Il était à peine quatorze heures passées, pourtant, le ciel était si couvert que l'on avait l'impression que le temps s'était arrêté. L'hiver avait le don de nous plonger dans un espace-temps différent, qui sortirait presque de l'ordinaire. Ce temps que les français qualifiait de "grisonnant", rendait l'atmosphère plus lourde, malgré la température presque nulle.

_ Nous sommes le sept février 2028, chers habitants de Montpellier, et vous écoutez Radio Mont en ce bel après-midi d'hiver.

Le son d'une petite radio grésillante sortait de la boulangerie au coin de la rue, d'où s'échappait une bonne odeur de pain chaud, certainement préparé durant la pause méridienne. Un vieil homme tenait cette boulangerie, et cela depuis des années, alors de nombreux habitués prenaient du pain chaque matin dans ce lieu.

Mais cette petite boutique n'était qu'une parmi la multitude de bâtiments alignés devant cette grande route. C'était le plus grand problème des métropole comme Montpellier, il y avait tellement d'éléments, que personne n'y faisait attention, étant trop concentré sur notre salaire du mois, ou sur ce que nous allions manger le soir même. Les montpelliérains se dépêchaient pour ne pas avoir du retard, ne faisant pas attention à ce qu'il y avait autour d'eux.

C'était l'une des raisons du pourquoi, lorsqu'il se produisaient des événements sortant de l'ordinaire, les personnes qui étaient sur place répondaient : " Non, non, je n'ai rien vu.". C'était aussi pourquoi les crimes, vol et injustices étaient aussi présentes et restaient impunies.

Cette grande route débouchait sur une magnifique place couverte de gravillons blancs, souvent très fréquentée. Au centre de cette place se dressait une énorme fontaine de pierre blanche et aux sculptures finement dessinées. On pouvait la comparer à une pièce montée, la fontaine comprenant une dizaine d'étages et se finissant par une pointe dorée bien aiguisée.
La place était entourée de grands hôtels qui comptaient quelques étoiles chacun. Lorsque l'on avait les moyens de se procurer une des chambres les plus hautes, dès notre arrivée, nous nous précipitions sur le balcon de marbre qui avait la capacité d'être si avancé que l'on pouvait plonger directement dans la fontaine si l'envie de traverser une vingtaine d'étages en volant, nous prenait.

Ce jour-là, un enfant jouait autour de la fontaine, s'approchant dangereusement de l'eau lorsque sa mère, assise sur un banc un peu plus, détournait le regard de sa personne. Ce petit blond, qui ne devait pas avoir plus de cinq ans, était déjà assez débrouillard et savait parfaitement lorsqu'il pouvait plonger ses petits doigts dans l'eau glacée.

_ Léo, enlève tes mains de l'eau, le sermonna une nouvelle fois sa génitrice, je ne te le répéterai pas une nouvelle.

Le petit hocha la tête en affichant un sourire innocent avant de reprendre ses activités. L'eau claire caressait ses mains et lui piquait la peau, mais le petit était trop obnubilé par la multitude de pièces au fond de cette fontaine. L'eau transparente lui permettait de voir ces petits disques briller.

Mais soudainement, l'eau se troubla et prit une teinte inquiétante. Le liquide devenait petit à petit rouge sombre ce qui paniqua l'enfant qui se mit à pleurer. Sa mère accourut et prit son petit dans ses bras en regardant avec horreur la fontaine qui crachait ce liquide rouge sang.

En levant les yeux vers le haut de la fontaine, la femme poussa un cri qui retentit sur la place.

Un homme, habillé de noir, était planté sur le haut de la structure, la pointe dorée transperçant son dos et immergant par son ventre. Ses yeux exorbités étaient dénués de vie et sa bouche grande ouverte ne laissait plus échapper le moindre air. Son sang coulait à flots sur la fontaine.

On pouvait clairement voir un énorme trou là où devait être son cœur, qui avait visiblement été arraché. A la place de cet organe vital, avait été plantée une belle rose dont les pétales avaient été éclaboussés du sang de la victime. Tout de même, on pouvait correctement distingué la couleur de ces pétales, d'un noir parfait.