Infinity : Retour aux origines

Chapitre 12

_ On est maintenant sûrs que Skyscrapers est bien impliqué dans le meurtre de Katell, résuma Clara, mais nous ne sommes ni sûrs qu'ils l'aient tué, ni du mobile.

_ C'est exact, confirma Maud en se frottant les tempes.

La pièce fût plongée dans le silence, le seul bruit des machines nous entourant, le troublant.

_ Qu'elle est la suite de ton plan alors ? demanda Marine à notre leader.

Celle-ci souffla avant de prendre la parole.

_ Je ne pensais pas en arriver là aussi vite, mais c'est la seule chose qui puisse nous sortir de cette impasse. Il va falloir affronter Skyscrapers de face.

_ Mais cela veut dire...commença Maëlle.

_ Que l'on va devoir nous dévoiler, finit Maud. Oui, mais pas tout de suite. J'ai un plan que j'avais préparé à l'avance. Dans trois semaines, à Paris, a lieu un grand gala. Durant cette soirée vont se réunir les personnes les plus influentes de France. Evidemment, Infinity aurait été invité si le pays ne nous pensait pas mortes ou dissoutes. Nous allons nous y rendre. Je veux un comeback digne des plus beaux films hollywoodiens.

Ses propos nous fîmes toutes sourire.

_ On rentre quand alors ? demanda Anaïs enthousiaste.

_ Dans deux semaines, indiqua Maud, nous allons faire profil bas pour l'instant. Je vous rappelle que les mafias russes et japonaises sont toujours aux trousses de Maëlle et Leïca là bas. Alors on va éviter d'y retourner trop tôt. Une fois que la reformation de Infinity sera connue de tous, cela devrait suffire à les faire fuir. Je l'espère en tout cas.

_ Qu'est ce que l'on fait pendant ces deux semaines alors ? demandai-je.

Maud sourit.

_ On profite.

_ Gagné ! hurla Maëlle en voyant le mot "Jackpot" affiché sur l'écran devant elle.

Je soupirai en voyant que le jackpot était l'équivalent de seulement cinquante euros.

_ C'est une arnaque ton truc, dis-je.

Maëlle me frappa au bras en piaillant que c'était le début de la richesse, ou quelque chose comme ça.

_ Regarde Cassy ! J'ai attrapé une girafe !

Leïca vint vers moi en trottinant, une énorme peluche girafe dans les bras. Je connaissais bien son amour pour les animaux, mais les yeux noirs de l'animal , placés sans symétrie, me provoquèrent des frissons. 

_ Je ne suis pas sûre que ça passe dans l'avion, constata Lucie à mes côtés. Tu va devoir le laisser là. 

_ Oh la la ! s'exclama Maëlle. Deux rabat-joie ! Viens Leïca, on va chercher un jeu à faire !

_ Tu crois que je veux jouer avec toi ? la provoqua Leïca. Dans tes rêves !

_ C'était pas mon intention, répliqua l'autre. Plutôt perde mon nouveau téléphone que de passer quelques secondes avec toi !

_ Pétasse !

_ C*nnasse !

Les deux s'éloignèrent en se disputant concernant le prochain jeu qu'elles allaient faire.

Je les regardais, le sourire aux lèvres, heureuse de les avoir retrouvées. Lucie me fit signe qu'elle les rejoignait pour les surveiller, lorsqu'un mouvement étrange attira mon attention.

Entre deux machines, dans l'obscurité, se tenait une personne couverte par une cape à capuche noire. Elle regardait mes amies s'éloigner.

J'attendis un peu que Lucie soit plus loin en me décalant pour ne pas être dans le champ de vision de cet individu. Une fois mes trois amies hors de portée, la silhouette se mit dos à moi, prête à aller dans la direction des autres. J'avança alors fluidement et discrètement jusqu'à elle 

Au dernier moment je lui sautai dessus la tirant en arrière.

La porte derrière nous s'ouvrit soudainement et nous tombâmes au sol dans ce qui semblait être une salle de rangements. L'ombre me mit un coup de coude dans le nez qui se mit à saigner, et roula pour se dégager. Je réattaquai en lui sautant dessus. A califourchon sur lui, je dégainai mon couteau de ma taille et lui plantai sous la gorge. J'arrachai rageusement sa capuche mais son visage était couvert d'une cagoule. Je m'approchai pour le lui enlever mais il me mit un coup de tête qui m'étourdis assez pour le laisser s'échapper.

Sans attendre, je lançai mon couteau qui atterrit dans son mollet droit. Cela le ralentit et je pu courir jusqu'à lui pour le plaquer ventre contre le mur. 

_ Qui es-tu ? lui crachai-je.

Il s'agitai, visiblement paniqué. Je me rendis alors compte que ce "il" était en fait une femme, assez petite, portant des bottes à talons. 

_ Tu as toujours une poigne aussi forte.

Je fronçai les sourcils et me déconcentra à peine une seconde. Une seconde qui lui suffit pour m'assommer avec le manche de son couteau.

Je titubai en arrière, voyant ma vision se flouter dangereusement. Mon adversaire retira le couteau pour le tendre en ma direction. 

_ Ne t'approches pas. 

Je me mis en position de combat, face à elle, mais encore dans le flou. J'attaquai moins rapidement mais réussi à la désarmer. Elle me mit un coup de genou dans le ventre et moi un coup de tête. Avec vitesse, elle reprit le couteau en le tenant par la lame et l'assena sur ma tempe. 

Je tombai au sol et la vit s'enfuir. 

Je sombrai dans l'obscurité

_ Hey ! Cassy !

J'ouvrai les yeux et vis trois têtes penchées sur moi.

_ Tu fais la sieste ? me demanda Maëlle pendant que Leïca m'aidait à me lever.

_ T'es bête ou quoi ? la gronda cette dernière. Tu as le nez qui saigne quand tu dors toi ? Tu t'es battue Cassy ? Avec qui ?

_ Je ne sais pas, soufflai-je en m'essuyant le nez. Elle avait une cagoule. Je la trouvais bizarre à vous regarder de loin, caché derrière une machine.

_ Surement une perverse, dit Lucie en haussant des épaules, une perverse avec une bonne droite vu l'état de ton nez.

_ Il est très bien son nez, me rassura Leïca. Allez, on rentre. Je n'aimerais pas qu'avec tes bêtises tu fasses sauter tes points de suture à la cuisse.

Une perverse ? Une perverse ne serait pas avec tant d'agilité et précision.. Et puis cette phrase : "Tu as toujours une poigne aussi forte". On aurait dit qu'elle me connaissait depuis longtemps et qu'elle se remémorait un passé commun. 

Je mettais tout ça dans un coin de ma tête, me rappelant mentalement que je devais en parler à Maud. Une française qui semble me connaitre aux Etats-Unis, avec des compétences dignes des meilleurs mafieux, c'était plus que louche.