17h. Le métro est bondé et je suis sûre que c'est une stratégie pour me tester. Me donner rendez-vous à 18h est le meilleur moyen pour me forcer à affronter la foule et à m'assumer. Mais je suis assez forte et je peux y arriver. Bon je n’en mène pas large sous ma longue veste qui dieu merci protège ma tenue inappropriée des regards indiscrets.
Le choix n'avait pas été simple. Je voulais quelque chose de sexy sans être vulgaire. Un ensemble qui me mette en valeur, mais je n'avais pas le droit d'être trop couverte. Et lorsqu'on a pas de seins, non vraiment pas de seins au point qu'un œuf au plat est plus volumineux, mais une belle croupe, il faut s'habiller intelligemment.
Je me demande comment me regarderaient ces gens dans le métro s'ils savaient. Comment réagirait cet homme célibataire qui rentre du travail en pensant à la bière qu'il va partager avec ses potes. Changerait-il ses plans, essayant de satisfaire son membre qui se dresserait timidement? Et cette jeune femme au style plutot strict...me prendrait elle pour une trainée ? Ou aurait-elle envie de partager un moment de passion et de venir goûter le plaisir qui m'humidifie l'entrejambe. Merde il faut que j'arrête sinon je vais être obligée de me rafraichir avant mon rendez-vous.
Mon cœur s'affole. L'entrevue...elle se rapproche aussi vite que les stations de métro défilent. Je suis anxieuse...mais j'ai tellement hâte. Et je refais le point mentalement pour être sûre d'être prête.
Une fois que j'aurais passé cette porte je ne pourrais plus faire marche arrière. Mais j'en ai si souvent rêvé qu'il serait incohérent d'abandonner maintenant. Voila mon arrêt je me faufile à travers la foule. Je crois distinguer quelques mains baladeuses qui profitent du manque d'espace pour s'égarer sur mes formes mais ça n'a que peu d'importance. Je suis trop stressée pour y prêter attention.
Les claquements de mes talons retentissent sur le carrelage malgré le brouhaha ambiant. Ce rythme me donne la force d'assumer... elle est cachée mais je la porte fièrement ..cette tenue qui me plait tant.
Je marche quelques centaines de mètres dans la rue avant de m'arrêter, hésitante. Je ne m'attendais pas à ça. La bâtisse imposante aux aires d'hôtel particulier trône fièrement en face de moi. Je vérifie encore une fois le numéro que j'ai enregistré dans ma tête...c'est bien ici. J’inspire profondément pour me donner du courage et avancer vers la porte coulissante. Le tapis couleur lie de vin absorbe le bruit de mes talons, dieu merci, car je pénètre dans un hall si calme que je suis sûre qu'aucune mouche ne vol. Cette entrée est magnifique, toute cette architecture soignée me coupe le souffle. Mais pas le temps d'admirer, il ne faut pas que je sois en retard. Mes yeux se posent alors sur ce comptoir qui doit être l'accueil. Mes poils se dressent lorsque je vois la bimbo blonde au décolleté plus que plongeant qui me regarde fixement avec son sourire façade. “Bienvenue madame. Vous êtes un peu en avance, c'est parfait. Veuillez me suivre.” Alors comme ça, elle sait qui je suis. Heureusement que je n' ai pas donné mon vrai nom. Elle m'entraine alors par la double porte donnant sur un long couloir mais surtout un petit vestiaire. Là, une de ses collègues, nous attend. Sa tenue, beaucoup plus légère, me fait comprendre qu’il est temps pour moi de me séparer de mon seul vêtement qui m'accordait une tenue décente. “Mettez-vous à l’aise.” Ce n'est pas l'expression que j'aurai utilisée. Je me fais violence et ôte ma veste timidement. “Vous êtes très élégante. Je pense que vous allez beaucoup plaire.” Le rouge me monte aux joues mais j'espère qu'elle a raison et que mon choix était le bon. Une petite robe noire est certe un habit très traditionnel mais son côté moulant et court met parfaitement en valeur le galbe de mes fesses rehaussé par les talons aiguilles. Les décolletés avant et arrière sont traversés par de petites chaînettes qui viennent masquer mon manque cruel de poitrine. Le métal froid a tendance à réveiller deux petits coquins qui se dressent à travers le tissu. Mon accompagnatrice me propose de me rafraîchir avant de franchir La porte. J'accepte avec joie, la vie sans culotte n'est pas pratique, surtout quand madame est humide. Une fois présentable, je jette un dernier regard dans le miroir et prends une grande inspiration. Il est temps...
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L'entretien
RomanceLes claquements de mes talons retentissent sur le carrelage malgré le brouhaha ambiant. Ce rythme me donne la force d'assumer... elle est cachée mais je la porte fièrement ..cette tenue qui me plait tant.