Le premier pas

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C'est lorque la porte se referme et que je me retrouve seule, en dehors de son emprise, que je réalise. Comme si je revenais à moi. Que c'était-il passé? Qui est cet homme? Pourquoi tout mon corps semble vouloir lui obeir? Sa volonté de vouloir me connaître avant d'aller plus loin est vraiment rassurante. Après, tout ça ne m'engage à rien. Je vais le découvrir et s'il ne me convient pas tout s'arrêtera là, même si tout mon corps me crie que la deuxième option n'est pas envisageable.
Je suis tirée de mes craintes par Amanda qui entre dans la pièce avec une pile de vêtements.
"Je vous l'avais dit que vous feriez forte impression." Me glisse-t'elle. "Choisissez ce qu'il vous plaira. Tout est neuf, acheté pour les 'au cas où' comme aujourd'hui. " Je la remercie juste à temps avant qu'elle ne s'éclipse. Je fouille la pile de vêtements, surprise de trouver tout ceci à ma taille et à mon gout. Peut-être que le questionnaire servait aussi à ça. J'opte pour le joli corset rouge et noir. Malgré ma poitrine inexistante j'adore ce vêtement qui a au moins le mérite de mettre ma taille de guêpe en valeur. Je l'accompagne d'un pantalon moulant d'une matière synthétique très agréable et, dieu merci, d'un shorty noir en dentelle. Une petite veste de blaser noire pour finir et je suis prête.

Je récupère la pile de vêtements en trop et me dirige vers la porte. Mais je me fige. Les autres seront-ils toujours là? J'essaye d'écouter à la porte...pas un bruit. Allez ma grande soit forte. Le brun ténébreux t'attends.  Je me décide enfin et à ma grande surprise la salle est vide. Je presse le pas de peur que quelqu'un surgisse et fil aux toilettes avant de retrouver Amanda et lui rendre les affaires. "Venez je vais vous montrer votre casier personnel." Je la suis dans une pièce derrière le vestiaire où une enfilade de meubles occupent les murs. "Voici votre espace personnel. J'y ai déposé votre veste tout à l'heure et vous pouvez y retrouver quelques affaires sélectionnées par nos soins suivant vos goûts. Je vous confie la clef!" Je la remercie, range les affaires et me dirige vers le hall.
Je m'arrête net dès que j'aperçois  mon cavalier en pleine discussion avec la bimbo de l'accueil. Ma mâchoire se serre. La voilà la réponse à la question de la jalousie de tout à l'heure. Là il perd des points! Moi qui pensait qu'il était différent de tous les autres me serais-je encore trompée ? Il remarque alors ma présence. Son regard s'illumine lorsqu'il parcours très discrètement ma tenue du regard. Son petit sourire en coin m'apprend que je lui plais. Il me demande de le rejoindre pour régler quelques détails administratifs car il ne peut pas signer à ma place. Alors comme ça il a déjà rempli toute la feuille et je n'ai plus qu'à signer. Monsieur semble avoir une passion pour le contrôle total des situations. Je prend le temps de tout relire et ressens son air amusé dans mon dos. Une simple formalité pour signaler au club que pour l'instant l'un comme l'autre ne cherchions plus de partenaire. Je signe, consciente qu'il vient de me prouver mon exclusivité. "Bonne soirée " dis la bimbo qui n'avait d'yeux que pour mon partenaire.

"Je vois que vous n'avez pas changé d'avis. Alors allons-y. Et si vous le voulez bien je souhaiterais vous emmener dans un restaurant tout proche à la cuisine traditionnelle mais raffinée.
- Je vous suis"

Comme dans le petit salon tout à l'heure il place sa main dans le creux de mes reins. Immediatement un frisson me parcours l'échine. J'imagine l'effet que pourrait me faire sa bouche au creux de mes cuisses... Oh non il faut pas que je pense à ça sinon je vais perdre tout mes moyens. L'air frais de la soirée me ramène sur terre. Nous marchons quelques minutes silencieusement jusqu'à notre arrivée devant un restaurant discret dont la salle semble bien remplie. Nous entrons et le serveur nous propose une petite table dans un coin. Voilà qui est parfait. Il me surprend lorsqu'il tire ma chaise afin de m'aider à m'installer. Quelle galanterie j'espère quelle est réelle et ne cache rien. Il commande directement une bonne bouteille de vin, rouge bien entendu puisqu'il a lu ma description. C'est de la triche!

"Je n'y peut rien, vous l'avez précisé. Mais ne vous inquietez pas, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas à votre sujet et que j'ai hâte de découvrir. Et vous avez le droit de rattraper votre retard en me posant toutes les questions que vous souhaitez "
- j'ai l'impression que vous pouvez lire mes pensées
- ce n'est pas compliqué quand vos yeux les crient." Mince, je baisse les yeux.
"Ah non! ne vous cachez pas, j'aime voir ces yeux si expressifs. C'est là tout votre charme. Et rassurez-vous je ne les ai pas décrypté.  Je sens une part de mystère, quelque chose de différents. Quelque chose de sombre. Et j'espère qu'un jour vous me direz ce que c'est.
- Mais qui êtes vous pour déceler tout ça ?
- Peut-être quelqu'un qui sait ce qu'est la vie.
- Elle n'est pas la même pour tous le monde.
- Oui mais visiblement la votre, tout comme la mienne, ne vous a pas fait que des cadeaux." Je prends le temps de me perdre dans ses yeux et comprend que la lueur qu'il voit dans les miens est la même qui m'attire chez lui. Le serveur nous apporte le vin et prend notre commande. N'ayant pas eu le temps d'ouvrir la carte et n'ayant pas vraiment faim je teste cet homme si mystérieux.
"Comme vous en savez pas mal sur moi je vous laisse choisir à ma place.
- Ah je comprend mieux le côté joueuse que vous avez souligné plusieurs fois." Je rougis en lui adressant mon sourire d'enfant amusée. Il rit et nous commande un assortiment pour grignoter. Aurait il lui aussi faim de tout autre chose que de la nourriture?

" Je suis désolé de vous poser cette question mais comment se fait-il qu'un fleur comme vous soit seule?" Je pouffe de rire. " Ne riez pas je sais que c'est une question bateaux! Mais elle mérite quand même une réponse.
- Disont que je n'ai pas encore croisé le bon.
- Ah oui question bateau réponse bateau
- Pardon mais elle résume plutot bien ma situation. J'ai eu quelques histoires d'amour mais certains étaient trop innocents et d'autre ne supportaient pas mon manque d'attention. J'ai beaucoup de lacune sur la vie amoureuse. Je donne peu d'amour au sens commun du terme je ne sais pas faire les calins bisous et autres vanille dans ce genre.
- peut-être ne l'avez vous jamais appris.
- Certes. Mes parents n'étaient pas démonstratifs de leur sentiments. Ni entre eux, ni envers nous.
- Je comprend, leur génération ne vivait pas comme nous. Mais aimez vous en recevoir des attentions?
- Ca dépends des moments...parfois oui ...quand je suis dans ma bulle non...oui, je suis une fille quoi! avec le bon caractère de merde qui va avec.
- je préfère avoir une femme en face de moi qui a du caractère et qui sait ce qu'elle veut plutôt qu'un corps vide sans avis...sans ambitions.
- Vous allez être servi!
-j'ai hâte de découvrir ça! Mais avec du caractère il n'est pas facile d'obéir.  Ça ne vous a jamais posé de problèmes pour assouvir vos désirs?" Je rougis et reprend une gorgée de vin pour avoir le temps de réfléchir à la réponse. Et peut être me donner la force d'être honnête.
Lorsque je replace mes yeux dans les siens quelque chose a changé et il l'a remarqué tout de suite.
" Grâce à mon caractère, et dans les conditions d'une confiance totale en mon dominant je repousse mes limites toujours plus loin. Je joue de ma désobéissance pour tester mon partenaire, jouer avec sa patience, et ses limites à lui aussi, mettant parfois notre relation en danger."
A son tour il finit son verre de vin. Peut-être pour calmer l'envie que j'ai vu apparaitre dans ses yeux pendant que je me devoilais.
"Mais ne vous inquietez pas je sais aussi être docile et obéissante.  Je ne joue pas souvent avec le fil rouge.
- je l'espère pour vous sinon vous passeriez à côté de quelque chose de très important dans ce genre de relation. Tous n'est pas que violence. Les moments de calme peuvent être aussi intenses que les punitions. C'est fou ce que l'imagination peut entraîner comme réactions sur le corps.
- vous prêchez une convertie. Le délice d'une séance où la soumise est aveugle est incomparable. Je suis quasi sûre qu'une jouissance serait possible sans le moindre contact dans ces moments là. Le stress de chaque bruit, le chuchotement inattendu dans les oreilles, le souffle d'air qui joue avec chaque partie érogène...
- il serait intéressant de tester tout ça. Mais pour l'instant nous devons abréger notre conversation car je crains que le restaurant ne ferme." En effet nous sommes maintenant seuls dans le restaurant. Captivée par nos conversations je ne m'en était même pas rendu compte.

L'entretienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant