Un lundi presque comme les autres...

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Bip bip bip bip... ooooh putain de réveil. J'ai pas envie de me lever. J'ai pas envie d'aller bosser. Voir tous ces gens insignifiant qui remplissent le rôle de collègues. Ils vont envore me raconter leur week-end barbant du repas chez la grand-mere avec leur mômes insuportables qui font que des conneries. Mais si t'es pas content fallait pas en faire. Et le boss qui va encore arriver 1h après tous le monde. Et il va nous dire que ça va être une semaine chargée et toi tu passes ton temps à essayer de t'occuper devant ton ordinateur parce que tu as déjà fini tout ce tu avais à faire. Et surveiller la pendule inlassablement priant pour que ce soit enfin l'heure de se tirer. Mon week-end était tellement hors du temps ... j'aurais voulu que jamais il ne s'arrête. Après la cérémonie, il était temps de se dire au-revoir, le cœur lourd. Et biensur je n'ai pas pu retenir cette larme qu'il a tout de suite essuyé de son pouce avant de le lècher, son regard plongé dans le miens provoquant une chaleur intense dans le bas de mon ventre. Son pouvoir sur mon corps m'effraie. Et d'un baiser à couper le souffle nous mettions fin à tout ça.
Merde je vais finir par être en retard. Je saute du lit, gratifiant mon réveil d'un coup de point bien placé pour qu'il se rendorme jusqu'à demain. Lorsque je passe devant le miroir pour essayer de donner un peu de fraicheur à ce visage bouffit, mon regard se fige. Ce collier. Un frisson me parcourt. Il était si délicat tout en me rappelant son emprise sur moi.
Allez stop bouge toi pas le temps de rêvasser. Chemisier, jupe, talons, oups un foulard pour masquer tout ça et éviter les questions relous. On est parti!
Métro bondé. Mais contrairement à d'habitude je n'ai pas envie de me laisser emmerder. Fière, le regard sûr j'écarte les coudes pour que ces envahisseurs respectent enfin mon espace vital. Étrange cette soudaine confiance en moi. Mais qu'est-ce que ça fait du bien! J'arrive au travail pile à l'heure. Ça vaut bien un thé pour fêter ça! Après tout on est lundi matin alors doucement...
Et s'enchainent les traditionnels "ça va? Tu as passé un bon weekend" mais est-ce que ça les intéresse? Non tout ce qu'ils veulent c'est que tu leur demande à eux comment était leur week-end pour qu'ils enchainent sur 1h d'anecdotes super barbantes. Alors je décide de leur répondre simplement "oui, merci" A leur regard surpris je souris intérieurement d'avoir gagné.

Bon au boulo! Ordinateur paperasse c'est parti pour 8h de de présence pour 3h de travail sérieux. Alors que je m'assoie derrière mon PC, une petite douleur me rappelle que mes fesses ont bien besoin de repos après la correction de ce week-end. Je rougis au souvenir de ce moment...très agreable. J'ai vraiment hâte de vivre notre prochain rendez-vous. Pour l'instant pas de date fixée mais j'espère que mon téléphone mettras fin au suspens avant vendredi.
Ah tiens le patron qui arrive, vite fait semblant de travailler dur.
Et c'est ainsi que la matinée passe lentement. Ma concentration très perturbée par tous ces souvenirs.

Je surveille l'horloge ; Il est enfin midi et nous partons déjeuner au petit restaurant du coin avec mes collègues. Les discussions vont bon train, finissant les dernieres anecdotes du weekend, discutant des dernières news peoples, bref des discussions de bureau. C'est à ce moment-là qu'un groupe d'hommes bruyants aux charisme certain, entre dans le resto. Le genre de mecs seuls au monde et macho qui sont comme chez eux. L'un d'eux s'arrête tout près de moi. Je me fige, n'osant même pas lever les yeux. Il glisse alors deux doigts le long de ma nuque sous mon foulard. Un frisson me parcourt. Il se penche alors pour me murmurer "Je n'aime pas quand tu caches ce collier". Puis il rejoint son petit groupe. Mes joues deviennent écarlate. Je relève les yeux vers mes collègues qui m'interrogent du regard. "Les gens sont étranges ici..." dis-je d'un ton mal assuré. Ils ne sont pas dupent mais je pense qu'ils ont compris que je ne leur dirais rien. Ils ne posèrent pas plus de questions et de toute façon il est l'heure de retourner travailler. J'avale une grande gorgée d'eau pour aider mon corps à retrouver un rythme cardiaque normal et nous quittons les lieux.

L'après-midi fût interminable. Non pas qu'il n'y avait pas de travail mais occuper un poste qui ne nous convient pas n'est pas la meilleure solution pour s'épanouir. Et ce texto reçu n'avait fait qu'empirer les choses. "Ce soir, je te prouverais que cette écharpe qui masque ton appartenance à ton maître, n'est bonne qu'à t'attacher." J'avais tellement hâte de le retrouver. Et l'humidité qui s'était installée entre mes jambes en était la preuve. Voilà comment mon temps de travail s'est transformé en bataille avec moi-même pour effacer ces images excitantes dans ma tête et en duel avec la pendule pour qu'elle se dépêche à écouler ces longues minutes. 17h, c'est fou de souhaiter que le temps passe plus vite alors que la vie défile à une allure étourdissante au point que l'on aimerait parfois qu'elle ralentisse. Enfant on rêve d'avoir 18 ans pour devenir adulte et trouver la liberté. A l'école on a hâte d'entrer dans le monde du travail. Puis le moment arrive enfin et le délai est très court avant que l'on ne s'aperçoive de l'arnaque et regrette ces années d'insouciance où l'on avait toute la vie devant nous. On regrette alors de ne pas en avoir assez profité, d'avoir voulu grandir trop vite. 17h15, bon le temps de passer aux toilettes, ça me fera toujours gagner 5 minutes... 17h22, je commence à fermer un peu tous ces dossiers sur mon bureau pour mieux les retrouver demain...17h28, la souris est prête à cliquer sur "éteindre". 17h30, la libération. Je salue mes collègues et me presse vers la sortie. Enfin! Je rejoins la foule de moutons qui s'empressent dans le métro pour retrouver leur chez eux. Je ne suis qu'une goutte d'eau supplémentaire dans un océan de petits ouvriers payés à coup de lance pierre. Tous aimeraient retrouver leur liberté et dirent ce qu'ils pensent à leur supérieur mais la réalité des factures à payer les en empêche, tout comme moi. L'odeur des corps transpirant qui envahit mes narines dès l'ouverture des portes témoigne des efforts que chacun fournit pour garder sa place. Et je m'engouffre dans cette foule morte où l'échange social à disparu. laissant place aux craintes des femmes de tomber sur un inconnu aux mains baladeuses.

Mais comme ce matin j'affronte les regards prend ma place et défis quiconque ose... C'est à ce moment-là que je sentis l'homme derrière moi se rapprocher beaucoup trop près. La meilleure chose à faire étant de l'ignorer je me fige tout en feignant l'indifférence. Je prie pour que mon agresseur ne soit qu'une personne aux mouvements maladroits. Malheureusement ses mains deviennent plus insistantes, palpant le galbe de mes fesses mis en valeur par ma jupe un peu trop serrée. C'est alors qu'il se rapproche encore, au point de me faire sentir son érection à travers ce contact si humiliant. Je suis en sueur. Une voix dans ma tête me crie de l'arrêter. Mais au nombre de jambes que je vois sur le sol je sais que je ne peux m'échapper. Soudain je sens mon écharpe s'échapper, probablement tirée par la main de cet homme. Je tourne alors la tête pour essayer d'apercevoir son reflet dans la vitre d'en face mais la rame est bondée et je ne vois rien à travers tous ces corps entassés. Mon pouls s'accélère et mes jambes sont sur le point de se dérober lorsque je sens l'inconnus me saisir les bras pour les nouer dans mon dos à l'aide de mon écharpe. "Je t'avais prévenue" me susurre alors cette voix que j'aime tant à l'oreille. La chaleur monte en moi tel un volcan qui se réveille. Son souffle dans mon cou me fait frissonner. Mon corps est soulagé de reconnaître l'homme qui le taquine depuis tout à l'heure. Et je m'abandonne à cette emprise que j'ai tant désiré cet après-midi. Mais le temps veut sa revanche et ne me laisse pas profiter de ce moment, notre arrêt est déjà là. Mes bras se libèrent comme par magie et nous nous échappons de ce fleuve sans vie. Je me dirige,frustrée, vers la sortie mais ses bras me stoppent net et m'attirent dans un recoin à l'abri des regards indiscrets. Je me retrouve plaquée contre la paroi glacée de ce couloir sombre, ébahie devant ces yeux brillants d'une lueur d'excitation intense. D'un geste doux, il dessine le contour du collier que je porte fièrement à mon cou, symbole de mon appartenance, à lui, à ses envies, à ses désirs. Soudain sa main se referme sur mon cou, et ses lèvres viennent dévorer les miennes. Sa passion mon dévore, J'oublie tout ce qu'il se passe dehors et j'en veux plus encore. Mais il sait me faire languir et aime jouer avec mes désirs. Il met donc fin à ce petit plaisir. "Notre chambre nous attend ma douce Hannya".




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