Passage aux choses sérieuses

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Me voici dans les toilettes du bar, pas franchement propres, et peu spacieux, en train d'enlever ma petite culotte. Pour lui, pour lui prouver mon envie de devenir sienne, de lui appartenir. Je ne connais rien de lui, mais tous mon corps s'en fiche. Tout ce qu'il veut c'est obéir à cet homme. Je comprime mon sous-vêtement dans ma mains et sors des toilettes. Mon cœur s'accélère sous la montée d'adrénaline qui me saisit. Je me place debout à coté de lui, et m'accroupis pour glisser ce petit bout de moi dans sa poche, le fixe quelque seconde des yeux, puis me relève et retourne à ma place. 

Quelque chose dans son regard me fait frissonner. Il a le contrôle et il le sait. Et tout au fond de moi j'ai hâte qu'il commence à exercer son pouvoir. Il me demande alors de terminer mon verre afin de le suivre ailleurs. Heureusement qu'il ne restait pas grand chose, je le termine d'une traite, guidée par mon impatience. Je suis surprise de voir qu'une voiture nous attend devant la sortie. Il m'ouvre la portière pour me faire comprendre que c'est bien pour nous. Mon cœur s'emballe, j'espère que mon instinct a eu raison de faire confiance à cet homme. Le court trajet se fait en silence. Je prend le temps d'observer minutieusement la voiture et remarque une petite carte de visite qui dépasse d'une poche du siège devant moi. Le club. Mais bien sûr, cette voiture appartient au club, et c'est notre destination. Je me détends un peu. Son petit sourire en coin me laisse deviner qu'il a remarqué mon stress. C'est donc sans surprise que la voiture s'arrête devant le somptueux bâtiment. 

"Je dois régler quelques affaires avant de vous rejoindre. Les filles sont déjà prévenues de notre arrivée et vont s'occuper de vous. Je vous dit à tout de suite. " Et il me tend la main pour m'aider à sortir de la voiture, et se volatilise dès notre arrivée dans le hall. Amanda, fidèle au poste m'appelle pour que je la suive. Pas de passage au vestiaire pour ce soir. Je n'ai rien à y déposer et visiblement mon maître n'a pas exigé de tenue spéciale. Nous prenons des escaliers discrets afin d'accéder à un étage. Nous arrivons dans un long couloir donne accès sur plusieurs portes, comme une succession de chambres. Nous entrons dans l'une d'elle. Mon accompagnatrice me demande alors d'attendre sagement et dignement mon maitre, puis elle se retire. J'observe un peu la pièce que l'on pourrait prendre pour un bureau. Un fauteuil en cuir noir est logé dans un coin tout près d'une cheminée. De l'autre côté de la pièce se trouve une table en bois et seulement une chaise. Et devant la cheminée un tapis...Je m'agenouille alors sur ce tapis, regard baissé, les mais sur les genoux et le paumes ouvertes vers le plafond. J'attends.

Tout est très calme, je ne distingue aucun bruit venant du couloir ou des pièces voisines. Y a-t-il quelqu'un? Les pièces sont elle insonorisées pour le confort des adhérents? C'est peut-être utile lorsque un maître punie sa soumise, lorsque son cris de douleur et de plaisir déchire la pièce, lorsque le fouet rougit sa chair tendre alors qu'elle compte docilement le nombre de supplice. Suis-je prête à abandonner mon corps à cet homme? Je ne connais même pas son prénom. Je sursaute légèrement lorsque j'entend le cliquetis de la porte. Je me fige, retenant mon souffle. Je distingue des pas se déplacer dans la pièce mais tout se passe hors de mon champ de vision. Je me bat pour ne pas relever les yeux. Un bruit de liquide que l'on verse dans un verre m'apprend que la personne qui est avec moi dans cette pièce se serre à boire pour apprécier le spectacle pleinement. Les pas se rapprochent alors de moi. j'aperçoit maintenant clairement ses chaussures. Il est posté là devant moi et m'observe. Je sens ses doigts frôler mes cheveux, la seule barrière qui me permet encore de me cacher. Mais ce n'est pas à son gout. Il se place alors derrière moi, lentement, saisit tous mes cheveux et les noues délicatement en arrière afin de dévoiler mon visage. Puis je l'entend s'éloigner et s'installer dans le fauteuil situé dans le coin de la pièce en face de moi. Les minutes passent, il déguste son verre, et j'attend calmement. Enfin en apparence. Tout en moi bouillonne mais je me force à rester immobile.

Un petit raclement de gorge vient briser le silence. 

"Le spectacle que vous m'offrez est très plaisant. Votre caractère, vos fantasmes, vos formes, tout chez vous m'attire. Je veux découvrir cette partie de vous que vous cachez si bien. Je veux la dompter et l'emmener encore plus loin. Mais je ne veux surtout pas vous blesser et pour cela vous devrez être franche avec moi. A partir de maintenant, si vous accepter les règles du jeux je vais devenir votre dominant. Vous vous abandonnerez alors corps et âme à mes envies, et mes caprices. Hannya, si vous le voulez bien rapprochez vous de votre maître." Ce nom me fait frissonner. Et je le porte fièrement lorsque je me glisse à quatre pattes tout près de lui. C'est alors qu'il glisse sa mains sous mon menton pour me relever le visage. Ses pupilles dilatées révèlent ses envies. Il termine sont verre et garde le glaçon entre ses lèvres. Lorsqu'il se rapproche de moi mon cœur s'emballe. Il est si proche que je sens son souffle sur ma peau. Son regard plongé dans le miens, je me sens tellement nue. Il vient alors glisser le glaçons entre mes lèvres sans contact direct avec sa bouche. Puis il l'enfonce avec son pouce dans ma bouche, en profitant pour redessiner le contour de ma bouche. 

Trois coups retentissent à la porte et d'instinct je rabaisse le regard, comme un geste de pudeur.

"Je vois qu'Hannya n'est encore pas tout à fait parmi nous. Peut-être qu'il est trop tôt pour que vous acceptiez de me la présenter et je comprend. Laissez moi vous guider vers la suite de notre rencontre." Il me tend alors la mains et m'aide à me relever en même temps que lui. Mes jambes engourdies par les longues minutes pliées au sol montre de petits signes de faiblesse mais il me maintient fermement. Ce sentiment de sécurité est si étrange envers quelqu'un que je connais à peine...Il m'entraine alors au fond de la pièce et je distingue maintenant une porte dissimulée par un trompe l'œil. Elle donne sur un petit couloir qui devait probablement servir au personnel à une autre époque. Un Bandeau noir vient alors masquer ma curiosité. Sa voix me souffle tout prêt de l'oreille : 

"Vous vous posez trop de questions, est-ce une tactique pour repousser vos désirs?"

Ses paroles me déstabilisent. M'habituerais-je un jour à sa clairvoyance? Il m'entraine alors dans une autre pièce. j'écoute attentivement les bruits pour me situer, essayer de comprendre. Qu'a-t-il derrière la tête? Il me plante là debout et s'éloigne. A ses bruits pas je devine qu'il fait le tour de la pièces, mais la moquette qui semble recouvrir le sol ne me facilite pas la tâche. Je ne l'entend plus. A-t-il quitté la pièce? je n'ai pourtant pas entendu de porte. Est-il en train de m'observer? 

"Chuuuuut!" je sursaute il est juste derrière moi

"Détendez-vous, je ne vous ferais que du bien aujourd'hui, à moins que votre corps ne me réclame autre chose..."  Sa main se posa alors sur mes reins, et il me guida un peu plus loin, me fit faire demi tour et me poussa subitement. Je perdis l'équilibre et retint un cris lorsque je sentis mon corps partir en arrière. Privée de la vue, j'avais peur de heurter le sol violemment et me fracasser le crane. Puis je compris qu'il y avait quelque chose de confortable pour amortir ma chute. Peut-être un lit. 

" Je vous rappelle qu'une telle relation est basée sur la confiance. Il est tout à fait normal que pour l'instant celle-ci ne soit pas présente. Mais je tâcherais de vous aider à me l'accorder le plus vite possible." Je le sens saisir ma cheville et l'attacher à quelque chose de légèrement froid, peut-être du cuir. Il fait de même avec mon autre cheville. Je le laisse faire sans bouger. 

"Je saurais vous donner ce dont vous avez besoin, sublimer ce corps qui en réclame tellement, il est temps de penser à vous et d'assouvir vos fantasme les plus inavouables." Il me saisit maintenant les poignets et leur fais subir le même sort. Me voilà prise au pièges, totalement offerte à lui. 

"Etes vous prête Hannya?

Oui, monsieur"


L'entretienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant