Je lève la tête vers lui et le dévisage de haut en bas. Il est plus grand que moi, de corpulence assez ferme sans pour autant être très imposante. Ses cheveux d'un bruns foncés ont des beaux reflets dorés. Il porte un sweat à capuche noir, des baskets de la même couleur et un jogging gris. On dirait qu'il revient de la salle de sport... ou alors de la laverie.
‒ Oui, repondé-je simplement.
Il appuie sur le bouton 0, puis se remet à sa place. Loin de moi. Mon cœur bat rapidement, et mes mains tremblent. Je serre mes avant bras de toute mes forces, en espérant calmer ma colère. Je déteste cette situation, c'est si frustrant. Je déteste l'alcool. Je déteste le voir transformer les gens de cette manière. L'homme à mes côtés ne bouge pas, ne parle pas. Comme s'il était statufié. Je n'entends même pas le son de sa respiration. Quand nous arrivons au rez-de-chaussée, je m'avance. Puis, je vois tout ce monde éparpillé dans le hall, entrain de rire et s'amuser, cela me stresse encore plus. Il y a trop de bruit, trop de lumière, trop de gens, pour un seul et même endroit. Soudain une main apparaît sur ma droite à quelques centimètres de mon visage. Je sursaute et recule. Le mystérieux brun vient de m'éviter de me faire broyer par les portes de l'ascenseur.
‒ Tu sors ou tu remontes ? Dit-il dans le plus grand des calmes. Il doit me prendre pour une cinglée.
‒ Je remontes, dis-je simplement.
‒ Quel étage ?
‒ Le sixième.
‒ Je pensais que tu habitais au cinquième.
Je me retourne et lui fait face. Il doit bien faire quarante centimètre de plus de moi. Je n'aime pas trop ça. Je préfère les hommes de petite taille, ou du moins égale à la mienne. Ses yeux marrons chocolat me fixe sans ciller. Il n'a pas l'air méchant, au contraire plutôt patient. Mais tout de même un peu froid. Ses cheveux mi brun mi doré lui retombent légèrement sur le front. Il hausse les sourcils, signe qu'il attend ma réponse.
‒ On s'en fiche de où est-ce que j'habite. Je le contourne et appuie moi-même sur le bouton du sixième. Il ne dit rien, et se colle à la rambarde. Arrivé à l'étage, je sors et il en fait de même. Je me dirige vers les cages d'escaliers tandis que lui s'arrête à l'appart 55. Je l'entends souffler bruyamment.
‒ Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour que tu sois dans cet état, et je n'ai pas à le savoir. Mais, est-ce que tu as besoin d'aide ? Tu veux que je contacte quelqu'un ? La police ? Un numéro d'urgence, j'en sais rien...
‒ Dans quel état je suis ?
‒ Quoi ?
‒ Tu as parlé de mon état. Pourquoi mon état te fait penser que j'ai besoin d'aide, dis-je froidement.
‒ Peut-être parce que tu es blanche comme un cadavre. Que tu trembles tellement que tes bras sont rougis par la poigne de tes mains. Et que tu me regardes comme si tu allais me tuer.
Je ne réponds rien. Qu'est-ce que je pourrais bien dire de toute façon.
‒ Écoutes, reprend-t-il. J'ai bien compris que monsieur propre t'avais fait flipper. Et vu comment tu réagis, j'ai l'air de te faire flipper tout autant Mais rassure toi, je ne vais rien te faire. Je ne voudrait juste pas passer à côté d'un truc grave. S'il t'a fait du mal, ou... qu'il te bat ou je ne sais pas quoi. Je vais direct lui casser la gueule et on va à la police.
Je crois que ma bouche forme un O de surprise. Monsieur propre ? Mais de qui il parle bon sang ?
‒ Monsieur propre ? Il a l'air décontenancé par ma réponse.
‒ T'es sérieuse là ? Après tout ce que je viens de te dire, la seule chose que tu retiens c'est «monsieur propre» ?
‒ Oui. A ce que je sache, je n'étais pas accompagné d'un chauve au crâne brillant et aux sourcils blancs.
‒ Vu sa calvitie, il en est pas loin du crâne chauve brillant ton pote... Nan mais je parlais de son t-shirt moulant tout blanc, de son jean parfaitement repassé et de son gel hydroalcoolique autour du poignet, dit-il d'un air méprisant.
C'est plus fort que moi, j'éclate de rire. Il me regarde avec des gros yeux. C'est sûr, il me prend pour une folle dingue. Puis, petit à petit, je sens les larmes monter et mon rire s'efface lentement. Je renifle et baisse les yeux.
‒ C'est gentil de t'inquiéter. Mais non, il ne m'a pas fait de mal. Et je ne subis pas de maltraitance auprès de qui-que ce soit non plus.
Il hoche simplement la tête.
‒ Je sais que tu n'habites pas au sixième. J'y habite et je ne t'y ai jamais vu. Pourquoi ne rentres tu pas chez toi ?
‒ Tu n'as pas entendu tout à l'heure ? Ils continuent la fête chez moi. Et comme tu l'as si bien remarqué, je ne me sens pas bien. Et je n'ai aucune envie de continuer à faire la fête avec eux.
‒ Alors tu vas tu vas camper dans la cage d'escaliers ?
‒ Ce que je vais faire, ne te regarde pas.
‒ J'essaie juste de t'aider.
‒ Je sais.
Il ne fait rien de mal. Mais je ne peux pas m'empêcher de me braquer.
‒ Oui, je vais rester un peu dans les escaliers le temps qu'ils se calment. Je vais lire en attendant. Je te rassure je ne compte pas dormir dans le couloir.
‒ Ok. Si jamais tu as un souci, ma port c'est la 55.
‒ Merci, mais je n'aurai pas de souci.
‒ Tu veux pas que je te passe un pull ou une veste au moins ? Il caille ici.
‒ J'accepte pour le pull.
Il enlève le sweat qu'il a sur lui et de où il est me le lance. Je le rattrape et le sent.
‒ T'es sérieuse ? Tu me prends vraiment pour un crado ou quoi ? Il est tout propre.
‒ Merci, dis-je simplement en me retournant.
Je l'enfile et m'assoie sur les marches. J'allume la liseuse et ouvre «A Fate of Wrath & Flame» de K.A. Tucker. Je ne lis que en VO maintenant. Quand j'étais au lycée, mon niveau en anglais était proche de celui d'un dinosaure. Et puis un jour, Dia ma petite sœur est arrivée dans ma chambre en me parlant de «From Blood and Ash». Elle me l'a prêté en VO, au début je n'ai rien compris. Mais au fur et à mesure je me suis adaptée à la plume de l'auteure, j'ai compris son univers, et cela a été plus facile. Au bout d'une heure, je commence à avoir mal aux fesses. Et puis il avait raison, ça caille ici. Même si je suis calmée, or de question que je retourne à l'appart tout de suite. Je déteste ce genre d'ambiance et encore plus quand c'est avec des personnes que je fréquente. Je me demande bien comme Arthur s'en sort. Je repense au garçon du sixième. Je sais que je n'ai pas été très cool avec lui, mais quand je suis flippée comme ça, je me mets en mode connasse hautaine. Plus loin des hommes je suis, mieux je me porte. Peut-être que je devrais aller faire un tour en bas. Quoi que.... Il est minuit, c'est à cette heure là que la fête bat son plein comme on dit. Il avait raison, ce n'est pas un crado, son sweat sent vachement bon.
‒ Alors comme ça, ça me rembarre mais ça sniffe mon sweat en cachette, dit-il blagueur.
Oh merde. Mais qu'est-ce qu'il vient faire là encore.
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This Unforgettable Night
Romance𝑼𝒏 𝒔𝒐𝒖𝒓𝒊𝒓𝒆 𝒂𝒏𝒈é𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆, 𝒑𝒆𝒖𝒕 𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒖𝒓𝒈𝒊𝒓 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒗𝒐𝒔 𝒑𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒅é𝒎𝒐𝒏𝒔... Callisto, jeune femme indépendante et engagée décide de refaire sa vie à plus de 700km de chez elle. Vivre quotidiennement dans la...