Chapitre 6 - Callisto

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Une fois arrivée chez moi, je m'affale sur le canapé. Alice s'installe à mes côtés.

‒ Alors cette journée ?

‒ Plutôt ennuyeuse.

‒ Tu as l'air en colère. Il y a deux gros plis entre tes sourcils, dit-elle en riant.

Il suffit d'un rire de la part d'Alice, pour que ma colère s'estompe.

‒ Ah je te préfère comme ça. Tu me racontes ?

‒ Rien de particulier. Je suis tombé sur un abruti qui s'amuser à sauter des immeubles.

‒ QUOI ? Lance-t-elle incrédule.

Je me marre à mon tour.

‒ Oui oui tu as bien entendu. Je jetais un truc dans les poubelles, quand j'ai vu un groupe de cinq ados puérils tomber du ciel. L'un d'entre eux a atterri sur la poubelle et a faillit me tuer au passage, dis-je en râlant.

‒ C'étaient des ados ? Ils devraient pas être en train de faire leurs devoirs plutôt que de gambader sur les toits de la ville pff...

‒ Non, j'exagère en disant des ados. Ils doivent avoir a peu près notre âge, mais cela n'enlève rien au fait qu'ils sont complètement perchés.

‒ Perchés dans les airs en plus, dit Alice.

On se regarde d'un air complice, puis on rit.

‒ Bien trouvé.

‒ Pourquoi font-ils ça ? Le jour où ils se péterons une jambe, ils riront moins...

‒ Il m'a dit que ça s'appelait du «Parkour».

‒ Qui ça il ?

‒ Un des garçons.

‒ Celui qui t'est tombé dessus ?

‒ Oui.

‒ Il est comment ?

‒ Comment ça ? Physiquement tu veux dire ? Banale, pourquoi ?

Elle me sourit. Elle penche la tête sur le côté et fait bouger ses sourcils en mode pervers.

‒ Alice, je t'arrête tout de suite. Si tu pense que je vais m'amouracher d'un garçon qui prend quotidiennement le risque de se tuer, non merci.

‒ Mh... Tu n'as pas tort. Je voulais juste savoir s'ils étaient beaux gosses. On ne sait jamais...

‒ On ne sait jamais quoi ? Répliqué-je.

‒ Bah je sais pas, on ne sait jamais, dis-t-elle tout sourire. Et je ne t'ai pas demandé, mais c'était bien le baby-foot vendredi ? Désolée de t'avoir lâchée au fait...

‒ Le baby-foot ? Et t'inquiète pas, vous avez bien fait de rentrer à l'appart.

‒ Bah oui, tu as dis que tu préférais descendre faire une partie de baby-foot.

‒ Ah oui oui. Et bien...

Je n'hésite pas longtemps et lui dit la vérité. Je ne supporte pas mentir et en plus cela ne servirait à rien.

‒ Finalement je ne suis pas descendu. Je suis resté dans la cage d'escaliers et j'ai lu. Pour être tout à fait honnête, je n'avais pas envie de vous voir complètement défoncés et soûles.

‒ J'avais compris. Ne t'en fais pas, ça ne se reproduira pas.

‒ Non non, ne changez pas vos habitudes pour moi.

‒ Ce ne sont pas dans nos habitudes de nous bourrer la gueule. Ce soir là, je ne sais pas pourquoi mais on s'est un peu lâchés. Mais je te rassure, on ne compte pas recommencer, dit-elle en riant.

This Unforgettable NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant