Nos mondes ennemis - Les liens du sang

Chapitre 18 : Le cadeau de Daphné

~~12 Square Grimmaurd~~

Harry n'en revenait pas. Le mot de Daphné qu'il venait de relire au moins trois fois encore dans la main, il fixait le portrait qu'elle avait fait de lui, sans pouvoir en décrocher ses yeux. Il était magnifique. Daphné avait assurément un don pour le dessin. Et elle lui avait envoyé un cadeau, à lui. Il ne savait plus quoi en penser. D'abord tous les deux s'étaient rapprochés et avaient passé tellement de moments de complicité ensemble. Mais ensuite quand il avait pris conscience de ses sentiments et qu'il pensait que ceux-ci étaient réciproques pour Daphné... celle-ci s'était sauvée. Alors qu'ils étaient sur le point de s'embrasser, elle l'avait laissé là, seul dans la Salle sur Demande. Elle lui avait simplement dit "je ne peux pas" sans trop lui donner d'explication. Le fait qu'elle eut utilisé 'pouvoir' et pas 'vouloir' avait laissé à Harry quelques espoirs mais après avoir entendu Malfoy l'inviter à son stupide bal devant tout le monde pendant le cours de Métamorphose, il n'était plus sûr de rien. Son refus était-il dû au fait qu'il n'était pas très populaire en ce moment ? A part pour les membres de l'A.D, il savait qu'il devait paraitre délirant ou en manque d'attention pour certains. Daphné avait prétendu le croire...mais peut-être que son image aux yeux des autres élèves et surtout auprès de ses amis avait plus d'importance. Ou serait-ce le fait qu'elle s'intéressait à Drago et qu'elle ne voulait pas ruiner ses chances avec lui pour quelqu'un comme lui ?

Ce mot semblait indiquer qu'elle tenait à lui, ou en tout cas à leur amitié. Oui 'amitié' était le mot qu'elle avait choisi. Était-ce donc une manière de lui faire comprendre qu'elle ne le considérait que comme tel ? Harry était confus. Mais une chose semblait de plus en plus évidente pour lui, il était amoureux de Daphné Greengrass. Après ce dernier jour dans la salle sur demande, ce qu'il avait ressenti quand ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et le tiraillement qu'il avait perçu dans sa poitrine alors qu'elle s'était éloignée de lui, il en était maintenant certain.

Seulement, il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait à présent. Valait-il mieux rester amis ? Ou bien garder ses distances avec elle ? Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à la question que Ron lui attrapant le dessin des mains.

-Mais qu'est-ce que c'est que c'est que ça mon vieux ? Pas mal le portrait ! Plus ressemblant que celui de Dobby, ricana Ron en faisant référence à la peinture que l'elfe lui avait fait comme cadeau de Noël. De qui vient-il ?

-Ça ne te regarde pas Ron, dit Harry contrarié. Allez rend le moi s'il te plait, dit-il en tendant la main vers son ami, tout en gardant le mot de Daphné bien serré dans son autre main.

-Alors comme ça monsieur est cachotier ? Très bien, si c'est comme ça que tu traites ton meilleur ami, répondit Ron d'un ton dramatique.

-Que se passe-t-il ? demanda Hermione intriguée par le tournant qu'avait pris leur conversation.

-Rien, dit Harry d'une façon qui ne trompa pas Hermione.

-Harry préfère garder pour lui qui lui a envoyé ce dessin, pointa Ron en brandissant le portrait avant de le montrer à Hermione.

-Il est vraiment bien réalisé en tout cas, cette personne a beaucoup de talent.

-Rooh ce n'est pas la question Hermione ! Ce qui m'intéresse par-dessus tout c'est son identité.

-Peut-être que la réponse se trouve sur ce bout de papier que Harry tient fermement dans la main, suggéra Hermione.

Il suffit d'un regard entre lui et Ron pour que Harry comprenne qu'il valait mieux se dégager. Il se leva d'un bond alors qu'au même instant Ron se précipitait sur lui pour le lui dérober. Heureusement pour lui, Ron faisait quelques centimètres de moins et en tendant le bras en l'air, il réussit à le garder hors de portée de celui-ci. C'était malheureusement sans compter les jumeaux qui venaient d'entrer dans la pièce et qui mesuraient une bonne tête de plus que lui. En un rien de temps, Fred attrapa le bras de Harry alors que George s'emparait du mot.