and they were roommates [ kaveh x al haitham ]

Douceurs

Au final, la routine avait finie par s'installer.

Routine était tout de même un grand mot, surtout avec ces deux-là qui semblaient avoir un faible pour les disputes et les drames. Al Haitam était cependant retourné travailler et rentrait tard, pendant que Kaveh s'était concentré sur un futur projet architectural. 

Souvent, même s'ils ne l'avoueraient jamais,  l'un pensait à l'autre. Qu'était-il en train de faire ? Se sentait-il seul ? Al Haitam savait qu'une fille avait commencé à travailler avec son colocataire et cette idée lui était tellement insupportable qu'il évitait sa propre maison pour ne pas tomber par mégarde sur quelque chose qu'il ne souhaitait pas voir. C'était idiot. Il était bête. Tellement bête qu'il avait lui-même commencé à parler avec les femmes pour rendre l'autre blond excessivement possessif jaloux.

Il regarda l'horloge de la bibliothèque et souffla. 23h. Il pouvait enfin rentrer chez lui. Il avait fini son travail depuis au moins 20h mais encore une fois par fierté, il rentrait tard. Ah, qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour cacher ses émotions...

Al Haitam rangea ses affaires rapidement et se leva pour prendre la route de sa maison. Les lumières étaient éteintes. Il enfonça les clés dans la serrure et entra dans son salon. Il soupira en voyant que Kaveh avait encore laissé traîner ses affaires. Il attrapa le tas pour entrer dans la chambre du garçon, où on aurait dit qu'une bombe avait explosée. En ronchonnant il fit un peu de nettoyage, décidément son colocataire était vraiment son opposé, lui qui était si soigné. Un sourire vint adoucir les traits de son visage lorsqu'il tomba sur des croquis de l'architecte. Il y avait de tout, des animaux, des objets, des plantes, des cristaux, il reconnut des recoins de Sumeru... Des portraits de personnes... Et des autoportraits. Qui étaient bizarrement tous rayés ou déchirés. Il reposa le tout délicatement et sortit de l'intimité du blond à pas lents.

Le scribe ouvrit la porte du " laboratoire - bureau- on- ne -sait -plus - vraiment " de Kaveh dans l'espoir de le trouver. Ses vœux furent exaucés puisqu'il le trouva en train de marmonner, à côté d'une maquette et de tasses de café éparpillées un peu partout.

- Ouh, tu as eu une grosse journée, toi.

Les iris écarlates du jeune blond croisèrent un instant les siennes avant qu'il ne s'étire en bâillant comme un chat.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres ?
- C'est pas comme si tu t'ennuyais sans moi. lâcha t-il d'un ton empli de sous-entendus.
- Tu es mal placé pour me juger, dois-je te rappeler que ta secrétaire te regarde comme si tu étais un morceau de viande appétissant ? répondit -il d'une voix acerbe.

Il esquissa un sourire suite à cette remarque.

- En même temps, qui pourrait lui en vouloir ?

Kaveh leva les yeux au ciel.

- Commence pas. Comme tu l'as dis, j'ai eu une longue journée. J'ai pas la tête à t'entendre parler de cette cruche.
- Je ne comptais pas le faire, de toutes les façons.

L'architecte ne répondit rien et s'affala sur ses feuilles, et Al Haitam put remarquer à quel point il avait l'air épuisé. Il s'en voulut un peu, s'il avait été là à le surveiller et à s'occuper de lui, il ne serait sans doute pas aussi fatigué.

Une idée germa aussitôt dans son esprit. Il s'approcha du jeune homme et enleva les feuilles de travail pour les ranger, mit un peu d'ordre dans la pièce sous le regard teinté de curiosité de Kaveh et releva ce dernier par les épaules, pour l'amener dans la cuisine.

- Qu'est-ce que tu fais ? le questionna t-il, curieux.
- Des cookies. Pour commencer notre semaine de vacances.
- Hein ? Depuis quand on est en vacances ?
- Depuis très exactement dix minutes.