Chapitre 16 : Où est-elle ?!

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Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien, que vous vous préparez doucement à cet hiver, et que les québécois n'ont pas trop froid. Je vous préviens d'avance, ce chapitre va vous faire râler, j'espère cependant qu'il vous plaira. 

J'ai encore beaucoup d'avance sur vous, alors pas d'inquiétude, on reste sur un chapitre par vendredi.  Je vous remercie encore pour tous vos charmants messages. Je vous embrasse, prenez soin de vous. 

Tendrement, 

Lou De Peyrac.

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Voilà donc qu'après quelques bulles et deux ou trois sourires, cela faisait finalement une heure qu'elle écoutait cette jeune rousse. Cette Miss Rouge-gorge, comme elle s'était présentée. Del Vecchio avait d'ailleurs pensé que ça lui allait bien. La jeune fille était plutôt bavarde, une bonne chose présentement, puisque Giulia n'avait jamais été d'un naturel liant, pour ne pas dire carrément sauvage. Elle ne connaissait pas son nom, et pourtant ça lui allait. Elle ne parvenait pas à lui donner un âge non plus. Elle la devinait peut-être légèrement plus vieille que Magda. C'était ça son problème dans l'instant. Oh non pas qu'elle avait un souci avec son âge, seulement qu'elle ne pouvait s'empêcher de la comparer sans cesse à Magda. Et en même temps, n'était-ce pas un peu pour ça qu'elle l'avait choisie ?

Leurs cheveux étaient sensiblement les mêmes et leurs sourires portaient une tendresse similaire. À vrai dire, toute la différence se trouvait dans les yeux. Ça ne tenait pas qu'à une question de couleur, même si ceux de sa compagne étaient bruns. Ce qui la frappait le plus, c'est que dans ceux de Magda bien sûr elle y trouvait un désir palpable, mais également un zeste d'autre chose, un sentiment qu'elle ne parvenait pas exactement à définir en bonne menteuse qu'elle était. Parce que si Madame Del Vecchio était vraiment honnête avec elle-même, elle devrait avouer qu'elle reconnaissait au contraire pertinemment bien de quelle nature relevait cette étincelle au fond des iris de cette couleur indéfinissable. Mais encore une fois, elle savait que cette nuit ne se prêtait pas à une quelconque honnêteté. Pourtant, la somme de ces éléments additionnés était véritablement effroyable : elle aurait aimé passer sa soirée avec Magda Volkov.

- Vous rêvez ? demanda la voix cristalline qui la sortit une énième fois de ses pensées.

- Un peu, pardonnez-moi, admit la brune en sirotant un verre de coca, seul soda qu'elle s'autorisait, ayant toujours eu un faible pour cette saloperie américaine. Elle se dit d'ailleurs que si Magda la surprenait à boire ça, elle l'aurait sans doute charriée, et elle aurait eu raison.

- À quoi pensez-vous ? demanda la jeune fille alors que l'alcool, bien que modéré, gagnait un peu ses yeux.

- « À qui » serait une meilleure question.

- Question que je n'aurai pas l'audace de vous poser, décida-t-elle en appuyant sa tête rousse dans la paume de sa main dans un geste que Magda aurait pu adopter.

Giulia fut surprise, cette jeune fille paraissait curieuse et pleine de vie. Il lui était donc étonnant qu'elle ne cherche pas à en savoir plus. Voyant son trouble, la plus jeune s'expliqua :

- J'aime à penser que quand on vient ici, on signe un accord tacite pour ne pas poser trop de questions.

- Sage décision, sourit la brune après un silence.

Un silence qui reprit bien vite sa place dans la conversation pourtant douce et légère jusque-là. Miss Rouge-gorge avait parlé de ses parents, parfois de ses conquêtes, et Giulia l'avait écoutée sans manifester d'impatience. À vrai dire, elle était le genre de personne à préférer écouter, peinant à se confier. Pourtant, l'accent slave lui avait tant manqué dans les mots de l'autre, qu'il lui avait parfois été difficile de garder le fil de ses pensées. Et à présent, voilà que toutes deux, amantes peut-être pour une nuit, se retrouvaient flottant à la surface lisse d'un silence.

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