- Elle est drôle ta copine.
- Ce n'est pas ma copine.
Il soupire. Carlson soupire pendant que je tire sur mon joint.
Je suis à peine revenu de Los Angeles, ça fait trois heures que j'ai mis les pieds dans son appartement et il me parle déjà de Mila.
- Parce que je me suis pointé chez toi comme une fleur pour récupérer ce que tu m'avais demandé et j'ai été... accueilli.
Qu'est-ce que Heidelberg a encore foutu ?
- Non, tu vois avec un immeuble aussi sécurisé, j'y suis allé comme un surhomme. Je me sentais bien dans mes pompes jusqu'à ce qu'elle m'accueille avec un flingue.
Oh bordel ! Carlson ne traîne clairement pas dans le même monde que nous.
- Je ne te cache pas que j'ai légèrement flippé. J'avais l'impression qu'un zombi allé me tuer.
Un zombie ? Mais qu'est-ce qu'il me chante ? Mila n'est pas un zombie. Elle rayonne autant que le soleil.
Il se redresse, une bière fraîche dans les mains avant de me dévisager.
- En fait, vous pourriez faire une colocation. Je vois bien un nom du style : Zombieland.
Mais il n'en a pas marre de dire des conneries ?
- Bref, elle est mignonne enfin... elle a un joli corps mais là, je crois qu'elle ne mettra personne dans son pieu.
Je vais le tuer.
- Elle ne portait qu'un tee-shirt sale, une culotte et des chaussettes hautes alors qu'on crève de chaud dans cette putain de ville. Je ne te parle pas de l'état de son tee-shirt. Il y avait une tache de café. Sa coiffure, c'était l'Afghanistan mec. Un véritable champ de bataille.
Qu'est-ce qu'il raconte ? Mila ne se laisserait jamais aller à ce point.
- Donc, elle ouvre la porte et braque son arme sur moi. Le tout appuyé contre l'encadrement de la porte comme si ce qu'elle tenait n'était qu'un pistolet à eau. Je ne sais pas si elle monte la garde mais personnellement, je ne me frotterai pas à ce cerbère.
Si elle apprend que mon meilleur ami la traite de cerbère, il est bon pour faire un petit séjour à l'hôpital, ou pire, être soignée par elle-même. Je ne dis pas qu'elle soigne mal. Bien au contraire. Je pourrais me faire recoudre tout le corps par ses mains douces et j'adore le regard qu'elle porte à la plaie comme s'il s'agissait d'un défi mais si on la contrarie, je pense qu'il ne vaut mieux pas, qu'elle nous soigne.
- J'ai levé les mains et je me suis présenté. Elle n'a pas bougé. Je me suis senti jugé comme jamais. Je ne l'avais jamais vue mais j'en viens à me demander ce qu'il te plaît chez elle. Peut-être son agressivité ? Le fait qu'elle tienne une arme comme un jouet ? Ou son tatouage sur la cuisse ? C'est vrai que ça ressemblait drôlement à un poème. Un peu comme celui que tu as sur le bras.
Je ne montre rien mais mon souffle s'arrête dans ma gorge. Comment ça un tatouage sur la cuisse ? Heidelberg n'a pas de tatouage.
- Tu es sûre que c'était elle ?
- Une brune, les yeux bleu-vert, le teint légèrement hâlé. Bref, le stéréotype même d'une espagnole.
- Avec un tatouage sur la cuisse ?
- Ouais. Mais il avait l'air récent, l'encre était trop foncée pour qu'il date de quelques mois.
- Tu n'as pas pu le lire ?
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[L.3] LOVE & POETRY
RomanceLa poésie, ce n'est pas juste des mots qui s'assemble. La poésie, c'est une émotion. La poésie, ce n'est pas juste apprendre quelques vers. La poésie, c'est faire passer un message. Il y a un deal. Dix est le nombre convenu. Je ne lui donnerai que ç...