CHAPITRE - 3

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Pour avoir un équilibre parfait, le grammage doit être minutieux.

Pas trop épais, ni trop fin.

Une simple ligne blanche, quelque millimètre d'épaisseur et un tube pour aspirer.

Il n'a que quelques minutes pour s'envoyer le crâne en l'air, Denki n'est pas au courant de ça et comme un clochard il s'est enfermé dans les toilettes.

C'est fou de se dire que ça va durer à peine une demi-heure, quelques pauvres minutes où sa tête va exploser de sensation totalement grisante.

Mais il en a besoin.

Assis à même le sol, la tête un peu dans les vapes avec le corps encore sale de la nuit complète dans son lit, il a du mal à respirer correctement.

Le cœur qui s'emballe, l'adrénaline qui chute, les tremblements incontrôlables ainsi qu'une douleur immonde au plus profond de la cage thoracique.

Le manque, chose qu'il connaît bien.

Très, très bien.

L'environnement n'arrange pas sa situation parce qu'il ne peut pas fumer ni se distraire comme il veut.

Il a d'ailleurs pensé à son rival.

Lui qui fume constamment, il ne peut pas stopper son stress et hors de question de lui proposer sa came.

Comme d'habitude, ses sentiments sont comme les montagnes russes, un coup oui un coup non, c'est le bordel et la il a besoin de ressentir de l'euphorie.

De l'extase.

De ressentir ce pouvoir.

D'être bousculé dans ses retranchements, qu'il entrevoit ce qu'il voudrait avoir.

Il doit juste garder en tête que c'est temporaire, et ne pas tomber dans la psychose du désespoir.

Après un regard bref sur sa montre autour du poignet, il veille à ce qu'elle reste suffisamment allumée pour voir ce qu'il fait.

Ça serait con de souffler dessus, pas vrai ?

Sans geste brusque, malgré l'envie qui trépigne au fond de ses entrailles, il récupère le tube en carton fait à la va-vite tout à l'heure puis bloque sa respiration.

La narine collée sur le sommet, il dépose le bout sur le début du raille puis sans attendre, aspire tout en se déplaçant vers la droite et prend l'entièreté du contenu.

Instinctivement, il balance sa tête vers l'arrière et bloque sa narine avec le creux de sa main, histoire de tout garder.

Heureusement qu'il a tout rangé, il n'a que trois minutes pour filer à la douche.

Sans perdre de temps, il se relève et va jusqu'à la douche pseudo commune.

Il jette un rapide regard s'il y a quelqu'un, qui par chance, non, puis s'engouffre dans la cabine.

Il a évidemment déposé son sac dans le vestiaire juste à côté et a bien fermé pour qu'on ne fouille pas dedans.

Vite, le temps va trop vite.

Il se dévêtit maladroitement et manque de peu de tremper ses vêtements tant il est impatient, ou surtout en pleine défonce.

L'eau froide le saisit, ce qui le réveille instamment, mais reste tout de même en dessous, attendant patiemment qu'elle se réchauffe.

Ce qui se passe, en même temps les effets commencent à grimper, et un soupir d'aise s'échappent de ses lèvres mouillées.

Ça y est, il va respirer.

𝔹𝔸𝕂𝕌𝔻𝔼𝕂𝕌 • 𝔻É𝕊Éℚ𝕌𝕀𝕃𝕀𝔹ℝ𝔼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant