Première Partie

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« Un accident peut être le cauchemar qui fera de votre vie un rêve. »

Stéphane Théri


La première chose qu'il sentit à son réveil fut ce martèlement incessant dans son crâne. Il avait l'impression qu'un troupeau d'éléphants lui avait marché dessus avant de revenir à reculons et de repasser une seconde fois, s'amusant à le piétiner encore et encore. Il n'avait jamais eu aussi mal à la tête de toute sa vie.

La deuxième chose fut qu'il ne pouvait pas bouger. Il était allongé sur quelque chose de mou, ça, il le sentait, mais ses membres ne réagissaient pas. Que ce soit ses jambes, ses bras ou ses orteils et doigts, rien ne voulait remuer ni même tressaillir. Son cœur s'emballa. Pourquoi il n'arrivait pas à bouger ?

Un bip strident et rapide lui agressa alors les tympans. Il n'avait pas fait attention que son ouïe était si sensible. Il grogna. Enfin, il émit une sorte de grognement qui eut du mal à vibrer dans sa gorge, comme s'il n'avait pas parlé depuis plusieurs jours. Il avait également la bouche pâteuse et son nez lui grattait.

- Izuku ?

La voix douce, mais hésitante sur sa droite, lui fit froncer des sourcils. Ok, ça, il y arrivait.

- Oh mon Dieu...docteur ! Docteur !

La voix s'éloigna en sanglotant, le laissant dans un silence inquiétant. Seul le bip régulier se faisait entendre. Ce son lui était familier, il était à l'hôpital ? Mais...pourquoi ? Qu'est-ce qui se passait bon sang ?! Il entendit alors des pas précipités venir dans sa direction avant qu'ils ne se stoppent tout aussi rapidement.

- Mr Midoriya, vous m'entendez ? demanda une voix grave.

Oui. Mais, au lieu de cette réponse, une sorte de couinement sorti d'entre ses lèvres. Il entendit quelqu'un hoqueter à travers des pleurs et des soupirs de soulagement.

- Ok Mr Midoriya, allez-y doucement. Essayez déjà d'ouvrir lentement les yeux.

Un peu plus réveillé que tout à l'heure, en se concentrant, il réussit à plisser des paupières puis à papillonner des yeux. La luminosité lui agressa la rétine, il les referma vivement. Après quelques essais, sous les encouragements de ces personnes qu'il sentait autour de lui, il parvint enfin à les garder ouverts. Ils se posèrent sur un plafond blanc et écaillé par le temps. L'ombre d'une silhouette se dessina dans son champ de vision, mais elle était encore floue.

- Je vais relever le dossier de votre lit afin que vous puissiez nous voir, d'accord ?

Étonnement, il réussit à hocher la tête. Mais, ce n'était pas la chose à faire. Le martèlement lui vrilla le crâne, lui faisant voir des petits points blancs. Lentement, il se sentit être redressé sans qu'il puisse, ne serait-ce, bouger le petit doigt. Il avait l'impression d'être enfermé dans une boite, avec seulement la tête qui dépasserait, une sorte de camisole de force. Mais cette camisole était son propre corps. C'était effrayant.

Une fois relevé, à moitié assis sur ce lit aux draps d'un blanc immaculé, il put enfin mettre un visage sur les personnes présentes dans la pièce. Il y en avait cinq au total. Une en blouse blanche, un homme de grande stature, une montagne de muscles à lui tout seul. Il avait tout sauf la carrure d'un médecin. Ses cheveux blonds retombaient doucement sur sa nuque alors que deux mèches rebiquaient sur le haut de sa tête. Cette coupe était pour le moins très étrange. Ses yeux bleus, d'une douceur saisissante, le regardaient avec gentillesse et un grand sourire étirait ses lèvres. Autour de lui, deux infirmières en blouses vert pomme lui souriaient aussi de façon chaleureuse. Il ne put que leur répondre par la même mimique. Apparemment, ses muscles faciaux voulaient bien travailler, eux.

Son Souvenir [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant