Septième Partie

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« Se pardonner à soi-même, c'est accepter humblement ses blessures et s'en libérer en même temps... »

Roland Poupon

Cette bombe, lâchée d'entre les lèvres d'Izuku, laissa place à un silence des plus angoissants. A seulement quelques mètres l'un de l'autre, les deux amis se regardaient, l'un totalement perdu, l'autre, stressé au possible. Katsuki s'était légèrement redressé et se retrouvait à présent sur les genoux. Dans ses yeux, se lisait toute l'incompréhension qu'amenait cette phrase sortie de nulle part et, progressivement, ils s'embuèrent, alors qu'il réalisait tout l'impact que cela signifiait.

- Comment...c'est impossible...tu...

De sa place, Izuku voyait bien que le cerveau de son ami carburait à cent à l'heure, essayant de mettre en place les informations, tel un puzzle aux nombreuses pièces. Son regard rubis se perdait sur la nature qui parsemait le sol, comme si elle allait pouvoir l'aider à comprendre. Il était tout à fait conscient du caractère invraisemblable de ses propos. Lui-même était passé par cette phase à la sortie de son coma, alors il comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir Katsuki à cet instant. L'impression de sombrer.

- Je t'en prie, crois-moi, implora Izuku. Je peux te dire autre chose sur lui, si tu veux.

Il était prêt à faire n'importe quoi. Pour lui. Pour eux.

- Les vêtements qu'il porte, des anecdotes sur vous, des....

- Stop, l'arrêta le blond, un doigt levé. Je...même si c'est...enfin, j'te crois.

Il releva le regard sur lui et le cœur d'Izuku se gonfla d'espoir. Il le croyait vraiment ?

- Personne n'était au courant qu'j'avais acheté une bague. Même pas mes parents. Alors...y'a pas trente-six mille solutions...

Ses yeux se remplirent de larmes à nouveau.

- Il...il est vraiment là ?

Sa voix s'était faite précautionneuse, comme si poser cette question allait briser l'instant.

- Oui Katchan, il est là, à ma droite. Et...il pleure aussi.

- Ouais, ricana le serveur, il a toujours eu la larme facile.

- Pff, tu t'es regardé ! intervient le rouge en rigolant à travers ses larmes.

Ce fut à Izuku de pouffer doucement et d'expliquer pourquoi il riait. Après toute cette tension, c'était rafraîchissant de rire un peu. Cela lui fit du bien. Cependant, il n'osait pas encore approché, ce qui s'était passé précédemment l'avait quelque peu...chamboulé.

- Deku...j'suis désolé. Je...J'ai failli t'faire du mal...J'sais pas comment tu m'as repoussé, mais...t'as bien fait.

Sa voix trembla sur ces derniers mots. Toujours à genoux, il donnait une image de lui tout autre de celle habituelle. Il était loin le Katsuki arrogant et sûr de lui, là, il avait juste l'air brisé et à bout émotionnellement. Son teint d'habitude légèrement hâlé était devenu pâle, ses yeux, si perçants à l'accoutumée, avaient perdu cet éclat qui les caractérisait, et son corps semblait lourd tant sa souffrance lui pesait.

- C'était Eijiro, il s'est interposé.

Même si Izuku n'en comprenait pas la cause, c'était bien le rouge qui l'avait protégé. Le regard rubis en face de lui se voila de plus belle et le blond enfouit son visage dans ses mains. Ses épaules se mirent à tressauter sous ses pleurs qui reprenaient.

- Faut qu'tu restes loin de moi. Eiji...Eiji aussi aurait dû...J'suis une mauvaise personne...

Ses sanglots redoublèrent et l'hésitation d'Izuku se brisa en mille morceaux. Il ne pouvait décidément pas rester de marbre face à son ami.

Son Souvenir [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant