L'avion déposé dans un hangar et l'ensemble des papiers remplis par Maisie pour la garde de son bijou, nous quittons l'aéroport. Encore une fois, ma coéquipière prit les rênes de l'expédition, m'obligeant, le chauffeur avec moi, à parcourir la capitale française d'un bout à l'autre pour récupérer nos colis. Visiblement, le service de livraison est beaucoup moins efficace ici qu'aux Etats-Unis. Finalement, après presque quatre heures de balade, notre chauffeur nous dépose enfin à notre hôtel face à la gare.
Tous les paquets en main, je retiens un sourire quand j'entends certaines personnes commenter. Finalement, cela a eu du bon d'apprendre le français avec Denier. Pas que je sois capable de le parler, mais au moins de comprendre les bases. Suivant toujours Maisie, j'entre dans notre chambre pour la nuit. Dès demain, nous partons pour les Alpes.
Une nouvelle fois, ma collègue passe son appareil de détection, m'expliquant au passage comment l'utiliser. Pour la suite de notre aventure, je dois être capable d'agir correctement. Ne pas apprendre les nouvelles mesures de sécurité basique est hors de propos. Sur le même principe, j'essaye d'apprendre le plus possible sur cette époque, pour ne pas paraitre trop en décalage. Passer pour un gars old-school est correct tant que je ne passe pas pour un inculte. Et c'est ce que je suis pour l'instant, à ma plus grande frustration. Heureusement, Maisie m'a acheté un téléphone portable, la même chose que la tablette mais en plus petit. Ainsi, je peux faire autant de recherche que je veux et les sauvegarder. La capture d'écran a été une révélation, tout comme l'enregistrement d'image. Selon la brune, je suis devenu en quelques heures le cliché parfait de la surconsommation. J'enregistre sur mon téléphone tout ce que je vois ou fais dans l'espoir vain de le reconsulter un jour. Mauvaise langue, la plupart des informations sauvegardées sont pour ma culture générale. A ma connaissance, le voyage dans le temps ne se fait que dans un sens avec une phase congélation. Autant m'habituer au plus vite à cette époque.
- Que va-t-on faire de tous ces emballages ?
En effet, devant nous, étaler sur le sol, une multitude de papier et de plastiques recouvrent le sol. Ils sont le résultat de notre déballage à la suite de la fièvre acheteuse de Maisie. Visiblement, à cette époque, faire une randonnée et du camping demande beaucoup de préparation. Je n'ai pas reconnu l'utilité de la moitié des objets. Vu le regard de la brune, ils ne sont pas vraiment indispensables. Je pense qu'elle a profité de ma forme physique pour prendre tout ce qui la tentait. Enfin, pas que ça me gêne. Je peux porter plus de 100kg sur mon dos pendant toute la journée sans me fatiguer. Avantage sérum.
- On les laisse ici.
- Ce n'est pas très discret.
- Crois-moi, bien plus que de les jeter par nous-même. Tout à l'heure, le chariot de nettoyage va passer et comme j'ai demandé à l'accueil de venir dans notre chambre, nous pourrons tout jeter dans la poubelle commune. Personne ne pourra relier nos achats avec nous.
- Sauf si on nous a suivi.
- Si on nous a suivi, ils savent déjà tout et nous serions déjà aux arrêts.
- C'est pas faux.
- Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?
Maisie releva la tête, une expression interrogatrice sur le visage. Visiblement, je suis passé à côté de quelque chose... Faisant un signe de la main à ma collègue, je me plonge à nouveau dans l'histoire du monde, lançant ma nouvelle liste musicale. J'ai découvert une super application qui me permet d'écouter toute la musique que je veux. Ça et dessiner, c'est la meilleure chose au monde.
***
- Selon la carte, nous devrions arriver à ce qui était autrefois un chemin de fer.
A côté de moi, Maisie range son téléphone et la carte. Depuis presque une semaine désormais, nous voyageons dans les Alpes françaises à la recherche des traces du train. Nous avons déjà remonté plusieurs pistes, mais aucune de concluante. Visiblement, pendant la guerre, de nombreuses voies secondaires ont été mise en place à l'aide de rails servants autrefois aux mines. Dessus ne passaient que des petits wagons, généralement tirés par des mules, mais cela fait beaucoup d'endroit à inspecter. Après tout, le chemin utilisé par Hydra était secret, il ne doit probablement pas être référencé.
Remontant sur ma moto, une superbe Harley de location, Maisie et moi reprenons la route. Si certains paysages me parlent, aucun ne ressemble au chemin du train. Cela étant, nous étions en pleine hiver et en pleine bagarre, mes souvenirs sont assez flous. Sauf ce pont.
- Arrête-toi !
Jetant presque ma moto dans une chicane, je m'approche du pont. Il a vieilli, a été renforcé, mais je le reconnaitrais entre mille. C'est de ce pont que nous avons sauté sur le train. C'est ici que j'ai échangé ma dernière blague avec Bucky. C'est là que la fin a commencé.
- Que se passe-t-il ?
- Je reconnais cet endroit. Nous sommes parties d'ici, le train était juste en dessous.
- J'ai aucune mention de ce chemin.
- Hydra a toujours aimé le secret.
- Au moins, nous savons quelle route emprunter maintenant. Je vais mettre un GPS pour atteindre ce chemin et on remontera la piste, on finira bien par arriver à ton canyon.
- Merci.
Laissant la brune régler les détails sur son téléphone, je revois mes camarades du Commando Hurlants. Ils étaient tous là, en attente. Attend-moi Bucky, je viens te chercher.
Reprenant ma moto, je redémarre, suivant ma coéquipière. Chaque kilomètre me rapproche un peu plus de mon but et je sais que sans Maisie, je n'aurais jamais été aussi loin. Quand toute cette histoire sera terminée, je l'aiderai à appréhender sa cible. Vivre pour le gang, finalement, c'est la meilleure chose, c'est ce qui m'a toujours rendu heureux.
La route dévale sous nos roues et nous arrivons à un embranchement. Ce n'est qu'une petite dénivellation, à peine assez grande pour laisser passer la moto. Mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter. Je m'engage sans crainte sur le chemin, rapidement suivi de la brune. Une fois sur l'ancien trajet du train, nous remontons en selle, même si je prends cette fois-ci la tête. Après tout, je suis celui qui a les souvenirs.
Roulant à faible allure, je m'engage sur le chemin. Heureusement, personne ne se balade par ici et je peux rouler en plein milieu de la route. Plusieurs dizaines kilomètres défilent sans que je reconnaisse quoi que ce soit. En 70 ans, le paysage a pu complètement changer. Pas que je vais me décourager de sitôt. Je suis tellement proche du but. Même si je dois fouiller chaque centimètre carré de cette gorge, je retrouverais Bucky.
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Black Fox
FanfictionEt si Steve Rogers avait eu un autre passé ? Et s'il avait reçu de l'aide dès le début ? Et si, il n'était pas celui que l'histoire décrit ? Voici Steve Rogers, membre des Black Fox.