CHAPITRE 2

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Les jours qui suivirent ne furent que déballage et installation. Il fallait finir car les cours commençaient pour moi et je ne serai plus disponible après la rentrée. Mon nouveau lycée demandait un certain  niveau, et même si j’avais toujours eu d'excellente notes, je savais que j’allais devoir redoubler d’efforts. Quant à mon père, il allait commencer sa nouvelle activité, ce qui lui causait pas mal de stress. Mais je savais que ça irait, car c’était le meilleur garagiste. En effet, quand on avait un alter comme le sien c’est plus facile, mais il avait aussi la passion de la mécanique, des vieilles voitures et des motos. Il me l’avait refilée évidemment, tout comme la passion de la musique.  Je trainais dans son garage depuis toujours, et j'avais appris très tôt à réparer des voitures. J’avais aussi hérité de son alter, en plus puissant. Il me suffisait de regarder n’importe quelle ingénierie mécanique ou électronique pour qu’elle se décompose devant mes yeux seul, et que je comprenne parfaitement comment elle fonctionnait. Je pouvais donc voir ce qui ne fonctionnait pas sur un moteur par exemple et le réparer. Bien sûr il m’aura fallu apprendre les outils et les techniques, mais mon père m’en avait enseigné la grande majorité. 

Un jour avant la rentrée, Matsuki Bakugo vient sonner chez nous, un plat de nourriture dans les mains. C’est moi qui ouvrit, et elle me fit un grand sourire.

-Bonjour Tsukiyo

-Bonjour mada… heu… Matsuki.

-Tu apprends vite, c’est bien, rigola-t-elle, comment vas-tu?

-Heu… je vais bien merci, hum… désolé pour la dernière fois, je ne voulais pas…

J'étais terriblement gêné.

-Ne t'inquiète pas, ton père nous a expliqué, je comprends ta réaction.

Elle sourit. C’était assez étonnant, la plupart des gens, lorsqu'ils apprenaient les circonstances de la mort de ma mère, étaient choqués, voire incrédules face à cette information. 

Elle enchaîna :

-Ta rentrée est demain n’est ce pas? Je vous ai apporté un bon plat fait maison, c'est réconfortant et ça donne de la force ! 

-Heu… merci… 

Je pris le plat et l’invitait à entrer comme la politesse l’exige, même si je n’en avais pas du tout envie. Mais elle déclina l’invitation prétextant des choses à faire. Tant mieux. Je n’arrivait pas à la cerner, c’était une femme gentille et attentionné, et la seconde d’après une terreur qui donnait froid dans le dos. Une vrai Dr Jekyll et Mister Hyde.

Mon père arriva quelques secondes après qu’elle soit partie. Je lui expliquait la visite de Mitsuki et du plat qu’elle avait fait pour nous. Mon père me regarda avec de grands yeux et on éclata de rire. Comme beaucoup de gens après la mort de ma mère, elle avait dû penser que mon père avait du mal à me faire à manger, mais c’était tout l’inverse, c’était lui le cuisinier de la famille, et même si j'étais capable de préparer de bon repas, j’avoue que je n’aimait pas du tout ça, c’était donc très pratique. 

Le soir venu, on dégusta le plat préparé par Mitsuki et, à notre grande surprise, c’était extrêmement bon. Si bon que mon père m’informa qu’il lui demanderai la recette et peut-être même quelques conseils cuisine. Décidement cette femme était un vrai mystère pour moi. Après le repas, je prit une douche, vérifia une dernière fois si j’avais bien toutes mes affaires de prêtes pour le lendemain, et me coucha avec une boule au ventre. Ce n'était pas tellement la peur de la rentrée, même si n’importe qui serait un peu stressé, mais je retournai dans ma tête toutes les raisons pour laquelle j’était là ou j’en était, cette nouvelle maison, cette ville, ce lycée, et cette nouvelle routine, juste mon père et moi. Je l’aimait plus que tout au monde, et je pouvais lui parler et compter sur lui pour n’importe quoi, mais j’avais aussi envie de parler à ma mère, j’avais envie de l’écouter, j'avais envie de la voir au quotidien, dans cette maison. Est ce qu’elle aurait aménagé différemment les lieux? Est ce qu’elle aurait aimé le quartier? Serait-elle devenue amie avec Mitsuki? Penser à tout ça me donnait la nausée, sachant que je ne le saurais jamais. Je pensais à la mer, aux reflets du soleil du soir sur son eau légèrement tremblante. Je fermais les yeux et m’endormis bercé par l’illusion d’être proche de l’eau.

Je hais les super-héros Où les histoires vivent. Découvrez maintenant