CHAPITRE 8

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Les semaines filèrent à la vitesse de l’éclair. Depuis le premier rendez vous, Ryùko et moi s’écrivions régulièrement. On apprenait à se connaître petit à petit. J’allais quelquefois le voir jouer et il m’accompagnait régulièrement jusqu’à chez moi ou jusqu’à la bibliothèque. Je passais énormément de temps à étudier et je n’avais presque plus jamais le temps de me poser à la rivière. Un soir avant le weekend, alors que le groupe d’activité avait annulé, je me retrouvais libre de faire ce que je voulais après les cours. Ryùko avait un entrainement et je pensais immédiatement à la rivière. Je pressait le pas toute excité à l’idée de passer au moins deux ou trois heures là bas, à lire ou écouter des nouveaux groupes que j’avais découvert récemment. Je m'achètai même une pâtisserie et un jus en chemin histoire de profiter pleinement de ce moment juste pour moi. Quand j’arrivais un agacement énorme me frappa. Katsuki était là, posé exactement à mon endroit. J'avançais vers lui prête à le faire dégager, je n’avais aucune patience aujourd’hui. 

-Tu es à ma place, dis-je avec empressement

Il tourna la tête lentement et me regarda avec des yeux sombres. Il répondit lentement : 

-Pardon?

-T’es à ma place, je veux me poser là, donc je voudrais que tu partes.

-Y’a ton nom marqué quelque part?, dit-il en regardant autour de lui faisant semblant de chercher.

-Je viens tout le temps ici, je sais que tu passes le soir, tu dois me voir alors ne fais pas semblant.

-Tu sais que j’ai grandi dans ce quartier? Tu crois que ce spot était là, bien sage à t’attendre? Je viens ici depuis que je suis tout petit, et toi, t’arrive et ça devient ta place? Non mais tu te prends pour qui?!

Je restai confondu. Je n’y avais même pas pensé. Je me senti stupide d’un coup, mais mon ego avait le controle, je voulais vraiment passer un petit moment là, enfaite je sentais que j’en avais besoin. Je m'apprêtais à essayer de passer un genre de marché avec lui, quitte à mettre mes griefs de côté. Je ferai n’importe quoi pour qu’on me laisse seule pendant quelques heures. Je commençai : 

-Ecoute…

-Mais c’est quoi ton problème?! Explosa Katsuki

Il s’était levé et me regardait avec colère. Son agressivité ne me laissa même pas le temps de réfléchir. Je hurlais : 

-C’est toi mon problème! T’es qu’un p’tit pourri gâté qui rêve de devenir un super héros, espèce de bouffon tu ne te rends même pas compte à quel point c’est ridicule. 

J’était inarrêtable, j’allais lui balancer tout ce que j’avais sur le cœur, j’était hors de contrôle. Mais il me coupa.

-C’est moi qui suis ridicule? Et toi alors? T’es qu’une gamine sans objectivité. Tu blâmes les héros pour ce qui est arrivé à ta mère, mais c’était un accident. UN seul héro à foiré, elle est morte par sa faute, elle est devenue un dommage collatérale, c’est triste mais c’est un fait isolé, et toi tu les mets tous dans le même panier!

J'étais sous le choc, la colère m'envahissait.

-Un “dommage collatérale” comme tu dis, ce n’est pas le premier, il en arrive plus que tu ne crois, et je ne blâme pas les super héros, je blâme le système en place, ce même système qui les met sur un pied d’estale. Les gens idolâtre les héros et non plus aucun raisonnement sur ce qui se passe vraiment. Oui parfois il y a des accidents, et je comprends que ça arrive, mais qu’est ce qui se passe après, tu le sais? Rien. Rien que des excuses bidon et un dédommagement financier. Alors oui, ça aide, mais tu crois vraiment que ca remplace ce que j’ai perdu? Les gens qui meurent par la faute des super héros sont des gens avec une vie, une famille, pour moi c’était ma mère! Et tout le monde s’en fout, du moment qu’ils sauvent des gens après, ça compense, personne n’en parle, les victimes sont anonymes et vu qu’on reçoit une belle somme d’argent on ferme notre gueule, parce qu'on a plus de droit de se plaindre. Mais ce n'est pas juste, je veux qu’on parle de ma mère, de tout ce qui est arrivé, je ne veux pas punir le héro qui est responsable, mais je voudrais que les gens sachent. Et ça n’arrivera pas tant qu’il y aura cette idolâtrie ridicule! Vous avez le cerveau lavé, vous êtes vraiment une bande d’abrutis, et oui, je vous mets tous dans le même panier!

Je hais les super-héros Où les histoires vivent. Découvrez maintenant