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TIERNEY
    DE NOS JOURS

- Tiens, c'est pour ton mal de tête.

Gabriel me tend un verre d'eau ainsi qu'un Doliprane pour apaiser mon mal de tête. Je ne sais plus ce qui s'est passés la nuit dernière, en réalité, mais la bière qui m'a mis une claque en a aussi mis une à ma mémoire.

- C'est trop tard, c'est avant de dormir qu'on doit prendre ça, dis-je en sentant la remonter de bière dans ma gorge.

- Ce n'est jamais trop tard, poil de carotte.

- C'est vrai que tu as du vécu toi.

À l'université, Gabriel enchaîner les gueules de bois, les soirées un peu trop alcoolisées étaient son centre d'intérêt. Je ne comprendrais jamais comment il a pu obtenir son diplôme avec si peu de présence en cours et aux examens.

La maison est en bordel total et me rappelait l'idée que c'est nous qui allons nettoyer ce foutoir me donne encore plus mal à la tête.

Ma meilleure amie pointe le bout de son nez la tête dans la gaze et s'assoie sur le tabouret à côté de moi. Avant de poser sa tête sur mon épaule et des soufflets d'un air traumatique.

Gabriel lui tend à son tour un verre et à Doliprane, qu'elle avale d'une traite. Des pas raisonnent dans les escaliers et nous tournons tous les trois la tête, surpris que quelqu'un soit resté pour la nuit sans qu'on le sache.

- Bonjour à vous, s'écria le brun à moitié nu dans la cuisine de Gabriel

Il ouvre les placards à la recherche d'une tasse et allume la cafetière.

- Fait comme chez toi, mon pote, s'écria étonnait Gabriel

À ma droite Gaby se racle la gorge pour attirer l'attention de l'inconnu dans la cuisine, ce qui fonctionne puisqu'il lui coule un regard admiratif avant de venir s'installer à côté d'elle et de déposer un vaste baiser sur sa chevelure. J'en reste outré de l'audace. Tandis que Gabriel ferme les points fermement contre les plans de travail.

- On va arrêter ça tout de suite, murmura Gaby en le poussant légèrement pour lui faire comprendre qu'il envahit son espace. Je ne me souviens de rien. J'étais ivre et a priori toi aussi, donc ce qu'on va faire c'est que tu vas finir ton café et ensuite récupérer tes affaires ou ton costume, puis tu t'en vas.

- Attends, tu m'as murmuré que c'était la plus belle nuit de ta vie avant de t'endormir dans mes bras, s'exclama l'inconnu.

Devant le regard ahuri de ma meilleure amie, le brun lui tend sa main et se présente, comme s'il ne s'était jamais rencontré :

- James, celui avec qui tu as passé la nuit à parler de tous tes secrets.

J'entends un soupir venant de derrière moi et je devine que Gabriel est le coupable.

- On n'a pas couché ensemble ? demanda ma meilleure amie soulager

- Non. On était trop ivre pour ça.

Il engloutit son café après cette révélation et disparaît à l'étage, aussi vite que son apparition. Nous ne parlons pas. Nous nous regardons sans comprendre ce qui vient de ce passé. Et puis nos rires jaillissent du plus profond de nos entrailles, des rires de malaises et d'angoisse, jusqu'à finir en pleurs de rire.

- J'ai cru que j'allais lui briser les doigts à poser les mains sur toi, devant moi.

- Et moi, j'ai cru que j'avais couché avec lui !

- Ta vie est trop aléatoire, dis-je à ma meilleure amie en buvant d'un trait l'eau ainsi que le Doliprane. Ça doit être encore mieux que dans tes bouquins.

Cher  inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant