L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)

Chapitre 9

-Ne te marie pas, chuchota-t-il, ne te maries pas... ou alors marie-toi avec moi. Je te rendrais heureux.

Le ton de sa voix était désespéré et tremblait légèrement.

-Pardon ? parvint à articuler le bouclé.

-Harry... tu ne vois pas que je t'aime comme un fou ?

-Louis...

Une larme coula sur la joue du bouclé. Louis la balaya de son pouce et lui fit un triste sourire auquel Harry répondit. À la fois troublé et surpris par cette réaction, il laissa son visage se déposer sur la poitrine hâlée et suante du bouclé. Le cœur qu'il désirait gagner cognait tranquillement contre son oreille. Si proche et si loin à la fois. Il écoutait chaque son que produisait cet organe inaccessible en imaginant que chacun de ses battements lui était destiné. Bercé par le buste qui se soulevait lentement sous lui, Louis ferma les yeux. Il frissonna en sentant une main hésitante caresser sa chevelure brune.

Quelques gouttes de sueur glissèrent le long de sa joue. Un soupir lourd de sens arriva jusqu'à ses tympans mais paradoxalement une main remonta de ses reins jusqu'à ses omoplates, laissant derrière elle une agréable chair de poule. Il aurait pu rester contre sa peau jusqu'à ce que la mort vienne le chercher. Mais il ne disposait que d'une simple nuit. La plus belle de toute son existence, pensa-t-il. Louis entremêla ses doigts dans ceux de Harry. Il les serra fortement. Sans doute craignait-il que le bouclé disparaisse soudainement. Il ne voulait pas se réveiller de ce rêve magique.

Louis tentait de le repousser loin de lui pour se protéger, pour éviter de souffrir davantage, mais ce sentiment semblait s'accrocher à sa peau avec véhémence : l'espoir. Bien qu'il se l'était interdit, un mince espoir naquit en lui. Pourquoi toute cette tendresse ? Sans doute aurait-il préféré que Harry se montre froid et sec avec lui après ce qui venait de se passer. Il aurait eut moins de mal à le quitter. Mais ce qui se produisait en ce moment alimentait davantage son amour et rendrait son souvenir plus douloureux encore. Sa peau, sa bouche, sa langue, ses cheveux, son cœur... chaque partie de son corps portait la marque de Harry. Son essence même s'en trouvait modifiée. Il ne serait plus jamais le même.

Rien d'autre n'existait autour de lui. Il ne ressentait plus rien. Juste le contact doux et rassurant de la main de Harry qui allait et venait sur son dos dénudé. Une sensation inespérée. Il eut l'impression que cette paume qui le cajolait avec douceur ne disparaîtrait jamais. Les phalanges du bouclé semblaient faîtes pour parcourir sa peau. Cela lui faisait autant de mal que de bien car dès que le soleil se lèverait sur le monde, il devrait se séparer définitivement de cette main qui frôlait son épiderme.

Si seulement cette nuit pouvait ne jamais finir...

Prenant enfin conscience de la réalité, Louis se redressa. Il évita le regard de Harry, sachant que cela le ferait succomber une nouvelle fois. Il roula sur le côté, mettant fin à leur contact. Harry ne le retint pas. Il frissonna. Il faisait beaucoup plus froid à présent. Il tremblotait malgré l'épaisse couverture qui recouvrait son corps. Leurs visages ne se trouvaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Louis le contemplait inlassablement, hypnotisé par une telle beauté. Il voulait en connaître les moindres détails. Il voulait être l'indispensable de Harry. Il voulait lui être vital.

Il se surprit à se rendre jaloux de tout. Il voulait devenir l'oxygène que respirait Harry. Il voulait devenir le sang qui courrait dans ses veines. Il voulait devenir l'eau qu'il buvait et frôlait ses lèvres. Il voulait habiter ce cœur qui n'avait encore jamais aimé réellement. Il désirait que ce corps soit le sien dans sa totalité. Il voulait être l'unique, la personne avec laquelle Harry souhaitait faire sa vie. Il voulait que Harry n'ait besoin que de lui, tout comme c'était son cas. Ce n'était rien d'autre qu'un rêve qu'il nourrissait depuis des années. Seulement, la réalité était bien plus cruelle : jamais Harry ne serait à lui.