Chapitre 22

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Marchant sous l'ondée, mains dans les poches, Louis se dépêchait de gagner la boulangerie-pâtisserie située à quelques mètres de l'hôpital. Il y avait bien trop de monde à la cafétéria du rez-de-chaussée et il détestait patienter. Autour de lui, les gens s'agitaient drôlement, se mettant à courir pour se protéger de la pluie. Un éclair déchira le ciel obscur et quelques personnes se pressèrent davantage afin de se mettre à l'abri. Louis les observait avec un léger sourire. Il aimait la pluie. Il l'avait toujours aimée. Mais il devait bien avouer lui préférer l'orage.

C'était grâce au grondement menaçant du tonnerre et à la lumière des éclairs que Harry était venu se coller à lui, une nuit d'été. Il aimait la mélodie de la pluie, cantilène ayant le pouvoir de l'apaiser immédiatement. Il aimait la fraîcheur de ces gouttes d'eau tombées du ciel et le gris des nuages. L'orage et sa pluie diluvienne étaient ce qui avait rapproché Harry de lui. Voilà pourquoi il les aimait tant.

Il pénétra à l'intérieur de l'établissement et une agréable odeur de pâtisserie mélangée à celle de la cannelle vint titiller ses narines. Tout comme les enfants, Louis adorait le sucre. Il se pencha un peu et scruta d'un œil gourmand les nombreuses pâtisseries qui s'offraient à lui. Entre les éclairs au chocolat, les tartelettes aux fruits, les muffins ou encore les chaussons aux pommes, il ne savait que choisir.

L'employée apparut derrière le comptoir en zinc et il la salua avec un sourire charmeur. Ses joues à moitié dissimulées par d'épaisses mèches rousses s'empourprèrent légèrement. Louis plaisait aux femmes et il le savait. Il songea un instant à jouer de son charme légendaire afin de se faire offrir les pâtisseries, puis il s'insulta de profiteur. Il opta finalement pour un beignet au sucre glace. Il allait payer lorsqu'il se souvint de l'amour inconditionnel que Harry portait au chocolat.

Tout sourire, il tourna le visage en direction de la jeune femme qui, sous le choc, laissa tomber sur le sol la baguette de pain qu'elle tenait en main.

-Cela vous ennuierait de rajouter un muffin au chocolat... s'il vous plaît ? souffla-t-il d'une voix suave.

-Oh... mais pas du tout ! balbutia-t-elle en s'empressant d'obéir.

-Vous êtes charmante.

Elle rougit violemment et bafouilla un « merci » maladroit avant de fourrer la pâtisserie dans un petit sac marron. Louis paya uniquement son beignet : elle lui fit don du muffin. Il la remercia gentiment avant de tourner les talons.

Soigneux, Louis glissa les pâtisseries dans les poches de sa veste afin qu'elles restent sèches. Il ne cilla pas en voyant une voiture familière s'arrêter à sa hauteur. La Mercedes noire commença à rouler au rythme de ses pas et la vitre teintée côté passager s'ouvrit lentement, dévoilant le visage blême de Mario Castro.

-Tu es trempé, Tomlinson, constata-t-il d'une voix faussement enjouée.

-Très aimable de me le faire remarquer. Sans vous, je ne me serais rendu compte de rien, rétorqua-t-il d'une voix froide.

Mario laissa s'échapper un rictus mesquin. Louis lui jeta un regard en coin.

-Ne te montre pas aussi caustique, cela ne te va absolument pas.

Louis ricana à son tour avant de s'arrêter. La Mercedes l'imita. Louis se courba et son visage se trouva à la même hauteur que celui de Mario. Les deux hommes s'affrontèrent du regard pendant de longues secondes. Quelques gouttes d'eau froide dégoulinaient de la chevelure brune de Louis et s'écrasaient sur le sol tandis que les essuie-glaces de la Mercedes restaient impuissants face à l'averse.

-Je sais que c'est vous, siffla Louis.

Mario lui sourit, dévoilant sa dentition parfaitement blanche.

L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant