Chapitre 21

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Derrière le rideau de pluie ondulant sur la vitre froide de la chambre 145, Louis fixait les éclairs déchirant le ciel noir. Avec l'âge, Harry contrôlait mieux son stress face à l'orage et malheureusement, Louis n'eut pas besoin de le prendre dans ses bras pour le calmer. Autrefois, Harry paniquait au moindre murmure du tonnerre. Plus maintenant. Il fallait dire qu'à vingt cinq ans, il aurait l'air vraiment ridicule s'il tremblotait encore à la simple vue d'un éclair. D'ailleurs, le bouclé lui avait dit un nombre incalculable de fois qu'il pouvait rentrer chez lui. Louis refusa tout autant de fois et prit un congé maladie pour rester à son chevet.

Deux jours auparavant, la police vint questionner Harry. Ce dernier leur répondit qu'il ignorait l'identité de ses agresseurs et qu'il n'avait pas eu le temps de voir leurs visages. Louis ne pipa mot durant ce court interrogatoire mais n'en pensa pas moins. L'agresseur, ou du moins le chef de file, n'était autre que ce cher Mario Castro. Le brun n'en doutait pas une seconde, bien que Harry lui riait au nez et l'insultait de « paranoïaque » dès qu'il mentionnait le nom « Castro ».

Parfaitement rétablit, Harry sortait demain. Mais où pourrait-il aller ? Louis ne lui avait pas encore avoué que le propriétaire de son appartement l'avait expulsé sans scrupules. Coup du sort ou coup de Mario Castro ? Incorrigible cartésien, Louis ne croyait pas au hasard et remettait cette « malchance » sur le dos de Mario. Encore et toujours lui. Qui d'autre, après tout ?

Louis échappa un long soupir. Son haleine dessina un cercle de buée sur la vitre froide. Harry allait bien et c'était l'essentiel. Il espérait juste que Mario Castro resterait à sa place et cesserait de mettre sa vie en danger. Louis culpabilisait de ne pas l'avoir protégé et puis il devait bien assumer sa part de responsabilité dans cette histoire. Voilà pourquoi il ne rentrait pas chez lui. Il tenait à être là au cas où Mario pointerait le bout de son nez, il pourrait ainsi lui refaire le portrait et évacuer sa haine. Il veillerait sur Harry et si Mario tentait encore une fois de le tuer, Louis serait là pour le protéger au péril de sa vie. Parce que sans lui, sa vie ne valait rien.

Son estomac gronda furieusement, le ramenant à la réalité. Depuis combien de temps se trouvait-il devant la fenêtre, le regard inexpressif et l'esprit à mille lieues de cette chambre d'hôpital ? Trop longtemps déjà. En baillant, il s'étira comme un chat.

-Harry, je vais me chercher un truc à grignoter. Est-ce que tu veux quelque chose ?

Seules les gouttes froides s'écrasant contre la fenêtre se firent entendre.

-Harry ?

Louis se retourna pour voir un Harry endormi. Le brun fut surpris que Morphée soit arrivé à ses fins malgré les grognements furieux de l'orage. Les battements de son cœur s'affolèrent bêtement alors qu'il s'approchait du lit d'un pas hésitant.

Harry gambadait au pays des rêves. Ses cheveux et soyeux plus en broussaille que jamais lui donnait un air négligé qui lui allait parfaitement. Sa bouche entrouverte laissait passer l'air, émettant de temps à autre un léger ronflement. Endormi, Harry semblait paisible. La quiétude qu'il dégageait envahissait lentement Louis. Sa main s'égara sur celle de Harry avant de remonter le long de son bras nu. Ses doigts effleuraient déjà l'épaule du bouclé lorsque sa conscience se manifesta.

« Arrête ça », marmonna une petite voix au fond de son crâne.

Il ne pouvait lui obéir. Il ne voulait même pas essayer, à vrai dire. Harry dormait profondément. La tentation était trop forte. Son regard brilla d'une lueur passionnée lorsqu'il s'arrêta sur son visage au teint hâlé. Ces lèvres insolentes qu'il savait douces et sucrées l'appelaient sournoisement. Harry était beau. Incroyablement beau. Endormi, les traits détendus et la respiration régulière, il était résolument magnifique. L'index de Louis retraça les contours de ses lèvres et il se pencha vers son visage, fasciné.

L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant