L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)

Chapitre 16

Cela faisait maintenant plusieurs jours que la pluie s'abattait sur Londres. En ce samedi après-midi, Harry ne savait pas quoi faire pour tuer le temps, enfermé entre les murs de son appartement. Installé derrière son écran plat, il écoutait d'une oreille distraite les commentaires de l'animatrice d'un jeu télévisé stupide. Ses yeux fixaient l'écran sans vraiment prêter attention aux tâches que les candidats effectuaient. Il était ailleurs.

Son regard voilé d'amertume s'égara sur la table basse. Il fixa quelques secondes le trousseau de clés qui s'y trouvait posé et se mit à penser qu'il devait rendre ces fichues clés à Louis. Il le revoyait, marchant sous la pluie glacée, un sourire sur les lèvres. Toutes ses pensées appartenaient à cet homme brun et mystérieux. La nuit, il se réveillait en sursaut, ayant l'impression qu'une bouche familière recouvrait sa peau de baisers humides ou qu'une main rassurante ébouriffait ses cheveux. Mais quand sa main cherchait à tâtons le corps de Louis, elle rencontrait seulement les draps froids. Il comprenait alors qu'il venait de sortir d'un rêve. Un rêve avec Louis.

Bien souvent, lorsqu'il soulevait la couverture après s'être réveillé de ce genre de rêve, il se rendait compte avec dépit que son ventre était mouillé. Il prenait alors le chemin de la douche et terminait la nuit derrière son ordinateur portable, n'osant pas se rendormir. Ce genre de mésaventure ne lui était plus arrivée depuis la puberté. À l'époque, son père le charriait souvent avec ce genre de chose dont les hommes étaient victimes. Il surnommait ce phénomène « les rêves humides ». Sauf qu'à l'époque, Harry ne rêvait pas de Louis mais d'une actrice de films X qui le faisait fantasmer.

Louis lui manquait. Il ne pouvait le nier. Repenser à lui le mettait mal à l'aise et engendrait tout un tas de questions dérangeantes auxquelles il ne trouvait aucune réponse. Louis ne lui parlait plus, ne lui téléphonait plus, ne lui rendait plus visite, tout comme Harry le lui avait demandé, il le laissait en paix. Cependant, quelque chose chez Harry, sans doute la partie de son cœur qui succombait au charme de ces orbes noirs comme la nuit, se tordait de douleur devant l'ignorance de Louis.

Quelque part, Harry aimerait que Louis se batte pour lui, qu'il le harcèle jour et nuit au téléphone, qu'il ne cesse de multiplier les déclarations. Il se sentait bien égoïste : Louis souffrait atrocement par sa faute et il savait parfaitement qu'il ne suffirait que d'un mot pour tout changer. Mais que ce soit par crainte du ridicule ou simplement par fierté, Harry ne ferait rien. Absolument rien. Il continuerait à contester ce sentiment dérangeant tenaillant son estomac. Il était lâche et le resterait sans doute encore un certain temps.

La sonnette de la porte d'entrée retentit, le sortant de ses rêveries. En soupirant, il se leva du canapé pour aller ouvrir.

Il se raidit en l'apercevant sur le pas de sa porte. Ses doigts se crispèrent autour de la poignée et il battit des cils, incrédule.

-Mariana ? Que... fais-tu là ? questionna-t-il.

Elle lui sourit et il remarqua que ses longs cheveux noirs, ondulants habituellement dans son dos, se réunissaient en une queue de cheval, mettant ainsi en valeur son visage au teint de porcelaine. Elle portait un carton remplis de vêtements.

-Je... Helena m'a dit que tu étais ici. Je suis venue te rapporter les affaires que tu as oubliées à... la maison, articula-t-elle.

Le dernier mot peina à sortir de sa bouche. « À la maison ». Cette courte phrase sonnait d'une drôle de façon dans ses tympans et n'avait désormais plus le moindre sens. Harry ne répondit pas, se contentant de la regarder avec stupéfaction. Elle baissa les yeux mais son sourire ne s'effaça pas.

-Tu me laisses entrer ? demanda-t-elle.

Il opina de la tête et dégagea le passage. Les petits talons de la brunette claquèrent sur le parquet tandis qu'elle parcourait le salon d'un regard curieux.