Chapitre 20 (2ème Partie)

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Dans un élan de courage, Louis attrapa la main de Harry. Un geste amical, un geste rassurant pour le convaincre que tout allait bien. Le bouclé releva les yeux, incrédule. Ses prunelles rencontrèrent le sourire tendre et bienveillant de Louis. Les yeux de Louis firent naître en lui un sentiment de quiétude. Il se sentait étrangement bien, la main dans celle de Louis, les yeux ancrés dans les siens. Le brun pressa sa main, lui arrachant un agréable frisson. La chaleur émanant de la paume de Louis semblait se propager dans tout son corps.

Ils se dévorèrent du regard pendant de longues secondes, sans dire un mot. Il existait des moments où la parole n'avait pas sa place, des moments où les yeux se montraient très bavards. Inconsciemment, Louis se rapprocha de Harry sans briser leur échange visuel et sans lâcher sa main. Il eut envie de l'embrasser, là tout de suite. Il se noyait dans ses yeux si intense, sentant sa main étreindre la sienne avec plus de force.

Leurs torses s'effleurèrent timidement. Harry respirait avec aisance le parfum aux arômes orangés flottant autour de son ami. Louis le contemplait avec une tendresse et une fascination qui lui serrait le cœur. Le bouclé sentait son souffle tiède lui caresser le visage. Sa bouche s'entrouvrit, prête à happer celle du brun. Son cœur accéléra ses battements, rendu fou par cette odeur familière lui rappelant son plus beau souvenir. Il ferma les yeux, attendant avec une certaine impatience que les lèvres de Louis viennent se coller aux siennes. Il n'était pas en très bon état ce matin et la mort venait de le frôler mais à cet instant précis, il ne désirait qu'une seule chose : faire l'amour avec Louis.

Louis en était convaincu : il s'extasierait toujours devant sa beauté angélique. Les lèvres de Harry semblaient l'appeler mais il n'osait y déposer les siennes. La dernière fois qu'il l'avait fait, il n'avait récolté qu'un douloureux rejet. Pourtant, une lueur nouvelle pétillait dans les yeux de Harry. Une lueur ravivant la flamme qui s'était éteinte au fond de son cœur.

L'espoir.

Tremblante d'hésitation, sa main se leva avec l'intention de caresser la joue de Harry. Ses phalanges le chatouillaient tant elles désiraient effleurer cette peau hâlée à la douceur du satin. Incertaine, sa main s'arrêta à mi-chemin, à quelques centimètres de cette bouche à la saveur sucrée. Harry ne bougeait pas d'un poil. Lire en lui était difficile pour Louis. Il ne savait que faire ou que dire. Son esprit s'embrouillait, victime d'un dilemme impitoyable. Partagé entre le doux souvenir de cette langue tournoyant avec la sienne et celui, bien plus cruel, de ces mots acides aspergeant son visage, Louis ne savait s'il devait l'embrasser ou non.

Il n'eut pas le temps d'étayer davantage sa réflexion. Son téléphone portable vibra soudainement contre sa cuisse, le faisant sursauter. Harry rouvrit brutalement les yeux et Louis reprit ses esprits. Il se dépêcha de reculer. L'appareil cessa de vibrer juste au moment où il le sortait de sa poche. Mal à l'aise, Louis bondit sur ses pieds et évita les orbes qui le dévisageaient avec insistance.

-Je reviens, s'exclama-t-il. Je vais appeler Alexander pour lui dire que tu vas bien.

Il avait bafouillé cette phrase d'une voix rauque et indécise. Ses mots étaient maladroits et ce n'était pas dans ses habitudes de s'exprimer difficilement. Il était journaliste après tout, l'expression, orale comme écrite, ça le connaissait. En passant une main dans ses cheveux noirs, Louis sortit de la chambre au pas de course, laissant un Harry désorienté occupé à fixer le mur situé en face de lui.

-Et merde... souffla simplement le bouclé.

Louis marcha le long du couloir jusqu'à se trouver trois portes plus loin. Il ne voulait pas se montrer faible, même devant lui. Surtout devant lui. Sa main était victime de fourmillements désagréables et il plia les doigts pour les faire disparaître.

-Ce mec va finir par me tuer, murmura-t-il, cela dit je suis dans le bon endroit si je fais une attaque.

Il composa le numéro d'Alexander. Il ne s'écoula que deux sonneries avant que la voix rocailleuse du vieil homme ne résonne dans son oreille.

-Louis ?

-Monsieur Alexander... Harry va bien.

Louis poussa un soupir de soulagement.

-Je suis soulagé ! Desmond et Anne rentrent de vacances dans une semaine et je juge préférable de ne rien leur dire pour le moment étant donné que ce bon à rien est tiré d'affaire !

-Je suis du même avis que vous.

-Gifle-le pour moi si tu veux bien.

-D'accord.

-Louis ? Louis, est-ce que ça va ? Ta voix est étrange.

Il perdit le fil de la conversation. La nausée gagna sa gorge et il peina à ravaler sa salive. Sa main massa son estomac douloureux tandis qu'il laissa le téléphone s'écraser sur le sol. Épuisé par ce trop plein d'émotions, il s'écroula sur le linoléum beige, les yeux inondés de larmes et la bouche tremblotante.

Ses mains serrèrent ses côtes douloureuses dans l'espoir de calmer les soubresauts dont il était victime. La respiration hachée et le cœur en vrac, il n'avait plus le contrôle de lui-même. La peur et l'angoisse n'avaient rien trouvé de mieux pour s'exprimer et quitter son esprit. La gorge nouée par une salve de mots qui ne parvenaient pas à s'en échapper, le cœur retourné par cet amour trop douloureux, il avait l'impression qu'on lui arrachait l'estomac tant il le faisait souffrir.

Il essayait de se convaincre que Harry allait bien et que tout redeviendrait comme avant. Comme avant. Une ombre voila son regard. Une ombre reflétant la nostalgie des souvenirs passés, la mélancolie des éclats de rire qu'ils avaient poussés ensemble, le manque de son sourire et la brûlure laissée par des baisers dont il finirait par oublier la douceur. Non, rien ne serait comme avant désormais. Il devait l'accepter.

Il avait vraiment faillit le perdre aujourd'hui. Harry avait faillit mourir par sa faute. Parce qu'il le savait, il le ressentait jusque dans ses entrailles : Mario Castro tirait les ficelles. Ça il le savait, il n'y avait aucun doute possible qu'il soit derrière ça. Il n'avait aucune preuve mais il le savait. Si seulement il était parvenu à mentir jusqu'au bout, Harry serait marié à Mariana et ne se trouverait pas cloué au fond d'un lit d'hôpital. Oui, il était coupable. Il porterait ce fardeau toute sa vie.

Perdu dans ses songes, il ne remarqua pas tout de suite la main occupée à tapoter son épaule. Une voix féminine souffla sur sa nuque et il se retourna à la volée, surpris par cette présence soudaine. Il se retrouva nez à nez avec une femme blonde coiffée d'une queue de cheval. Ses grands yeux bleus le scrutaient avec un mélange d'intérêt et de compassion. Cette empathie qu'il percevait au fond de ses pupilles brillantes blessa sa fierté et il se releva avant de balayer ses larmes d'un revers de manche.

-Est-ce que ça va monsieur ? demanda-t-elle d'une voix douce.

Il ne lui répondit pas et détourna ses yeux bordés de rouge. La jeune femme lui tendit son téléphone portable, accompagnant le geste d'un sourire rayonnant.

-Merci, chuchota-t-il.

Elle tenta de lui remonter le moral mais il ne lui en laissa pas le temps. Louis tourna les talons et s'éloigna sans dire un mot. Il avait besoin de prendre l'air et de faire le vide dans son esprit avant de confronter Harry.

En sortant de l'hôpital, il songea que cet homme au regard magnétique finirait par le tuer d'un seul sourire.

Parce que son sourire était son arme la plus redoutable.

A suivre...

Hello !
La scène du baiser romantique n'est pas encore pour tout de suite comme vous avez pu le lire, mais on s'en rapproche XD Pauvre Louis haha il faut croire que j'aime le faire souffrir.

L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant