Encore une nuit passée dans cet hôpital. Une mauvaise nuit. J'avais fait des cauchemars. Plusieurs fois, je m'étais réveillée en sursaut, le cœur battant la chamade, le front en sueur. Plusieurs fois, j'avais été tentée de sonner pour qu'une infirmière me donne un calmant, mais je ne l'avais pas fait. Pourquoi ? Je n'en savais trop rien.
Je n'arrivais pas à me souvenir en détails de ce dont j'avais rêvé, mais je savais que cela avait un rapport avec mon enlèvement. J'étais déprimée. Je vérifiai mon téléphone pour la centième fois depuis que j'étais totalement réveillée. Toujours aucun signe d'Alexandre. Il n'avait pas répondu à mon texto de la veille. J'avais promis à Inès de ne pas lâcher l'affaire. Alors je décidai de lui écrire à nouveau :
« Alexandre, je t'en prie, même si tu n'oses toujours pas venir me voir, fais-moi au moins un signe. Dis-moi quelque chose. J'ai besoin d'avoir de tes nouvelles, s'il te plait. »
Je le suppliais presque de me contacter. J'étais vraiment pathétique, mais je ne savais pas comment m'y prendre. Alors le plus simple pour moi était d'être sincère avec lui. J'avais des choses à lui dire, et je voulais les lui dire de vive voix, pas par textos interposés. Sans trop y croire, je tentai de l'appeler.
Une fois de plus, j'entendis sa voix sur son répondeur. Une fois de plus, je ne laissai pas de message. Je poussai un profond soupir de découragement. Cette nouvelle journée dans mon lit d'hôpital ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. Il était à peine sept heures du matin. Le temps allait être long. Très long.
Une infirmière entra dans ma chambre quelques minutes plus tard pour ouvrir les stores et prendre mes constantes. Un petit moment après, une autre infirmière m'apporta le plateau du petit déjeuner. Je n'avais pas vraiment faim, mais je me forçai à avaler quelque chose malgré tout. J'étais en train de terminer ma dernière biscotte lorsque mon téléphone m'indiqua l'arrivée d'un message. Mon cœur fit un bond et je me précipitai pour vérifier de qui il provenait. Ma joie fut de courte durée. C'était Inès. Pas lui.
« Coucou ma belle, comment tu te sens aujourd'hui ? Tu as eu des nouvelles d'Alexandre ? J'essaye de passer te voir en fin de journée, bisous ! »
Malgré ma déception, un sourire se dessina instinctivement sur mon visage. J'avais vraiment de la chance de l'avoir comme amie. Je lui répondis tout de suite :
« Coucou toi ! J'ai mal dormi mais ça peut aller. Non, pas de nouvelles d'Alexandre malgré mes textos et mes appels. Ça me déprime. On se voit peut-être ce soir, ça me réconforte... Bisous ma chérie ! »
Sa réponse ne tarda pas à arriver :
« Ne baisse pas les bras, je suis sûre qu'il va finir par te contacter ! Il faut y croire ! A plus, bisous ! »
Je voulais y croire. Notre histoire naissante ne pouvait pas se terminer aussi brutalement. Tout ça à cause de la folie de son frère. Non, je ne pouvais pas laisser passer cette chance de construire une relation avec Alexandre, même si ça me terrifiait encore. Grâce au soutien d'Inès, je me sentais plus déterminée que jamais à lui parler. Et même s'il ne venait pas me rendre visite à l'hôpital, je trouverai bien un moyen de le voir une fois rentrée chez moi. Il n'allait pas se débarrasser de moi aussi facilement ! Cette pensée me réconforta et je terminai tranquillement mon petit déjeuner en essayant de rester positive.
Je réalisai que j'avais tellement été obnubilée par Alexandre que je n'avais même pas prévenu mes parents que j'avais retrouvé la mémoire ! Du coup, j'envoyai un texto à ma mère, puis à mon père, pour leur annoncer la « bonne » nouvelle. Bonne, tout était relatif. Je n'avais pas prévu que les souvenirs reviendraient avec autant de force et de peurs. J'espérais qu'avec le temps, mes cauchemars et mes flashes allaient s'estomper.
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Les Ombres du Passé ~ Tome 2 ~ Apprivoise-Moi
RomanceAnna avait décidé de tenter de construire une relation avec Alexandre, malgré son passé de soumis. Elle l'avait laissé entrer chez elle, dans son intimité, dans sa vie. Tout simplement parce qu'elle avait réalisé qu'elle l'aimait, malgré son passé i...