Chapitre 9.2 ~ Alexandre

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J'éclatai en sanglots, incapable de continuer. Je pris la tête dans mes mains. J'étais à bout. Je n'avais pas encore versé une seule larme depuis le début de ce cauchemar. Mais là, voir Vincent ici, c'était la goutte d'eau. Les vannes étaient ouvertes. Je ne pouvais plus contenir mes émotions. Oui, j'étais un homme, et oui, je pleurais. Et je n'en avais rien à foutre. J'avais besoin d'extérioriser ma douleur. Vincent se rapprocha de moi et posa doucement la main sur mon épaule qu'il serra, en signe de soutien. J'appréciais sa présence et son silence. Après quelques minutes, il me parla à voix basse, comme il l'aurait fait avec un enfant :

— Alex, oui, je sais ce que tu as vécu. Ça a dû être horrible. Mais maintenant, c'est terminé. Tu es en sécurité, ton frère est en préventive depuis qu'il a été arrêté. Calme-toi. Je suis là, je suis avec toi. Pleure si ça te fait du bien. Vas-y. Pleure. Laisse tout sortir.

Ses mots me firent du bien. Il avait toujours la main sur mon épaule et je ne voulais pas qu'il la retire. Peu à peu, je repris mes esprits et séchai mes larmes avant de lui répondre :

— Mais il ne s'agit pas de moi, il s'agit d'Anna putain ! Tu te rends compte, Vincent, elle aurait pu... À cause de moi, elle a bien failli... je ne pourrai jamais me le pardonner...

— Stop. Je t'arrête tout de suite. Tu n'es en aucun cas responsable de cette histoire. C'est ton frère qui a pété les plombs, pas toi ! Tu m'entends Alex ? Tu n'es en aucun cas responsable de ce qu'il vous est arrivé ! Regarde-moi !

Je ne voulais pas écouter ce qu'il me disait et pourtant, ça me faisait du bien d'entendre ses mots. Ça me réconfortait un peu. Ça diminuait légèrement le poids de ma culpabilité. Je tournai doucement la tête vers lui pour le regarder dans les yeux. Il retira sa main de mon épaule et lui aussi se tourna face à moi, sur le lit, et me redit d'une voix ferme et déterminée :

— Alex, je te le répète : tu n'es pas responsable de tout ce bordel, OK ?

— Je... Je me sens tellement coupable.

— Mais, enfin, ce n'est pas toi qui as tailladé Anna avec un couteau que je sache, non ?

— Non, c'est ce salopard d'Olivier.

Rien qu'en prononçant son prénom, je sentis la colère remonter en moi en un éclair. Ma respiration s'accélérait et j'avais de nouveau des envies de meurtre. Maudit soit-il. Je repris avec de la rage dans la voix :

— J'ai envie de le tuer, Vincent, je te jure ! À chaque fois que je repense à ce qu'il nous a fait, j'ai envie de l'étrangler !

— Je sais, je sais. Mais calme-toi, il est en prison. Et il va payer pour ce qu'il vous a fait, d'accord. Ton père m'a dit que tu avais porté plainte contre lui, non ?

— Oui. Et je compte bien aller au bout de la procédure, crois-moi.

— OK. Alors, laisse la justice faire son travail tu veux ? Il va morfler, ne t'inquiète pas ! Il a quasiment été pris en flagrant délit donc je pense qu'il va prendre une sacrée peine de prison.

— J'espère bien.

— Écoute, Alex, tu ne penses pas que le plus important, maintenant, c'est Anna et toi ?

— Anna et moi ? Il n'y a plus d'Anna et moi.

— Hein ? Comment ça ? J'ai raté un épisode ? Explique-moi !

— Vincent, tu es con ou tu le fais exprès ? Tu crois vraiment qu'après l'enfer qu'elle a vécu à cause de moi, elle voudra continuer sa relation avec moi ? Sérieux ?

Je me levai d'un bond et j'allai taper du poing sur le mur situé en face du lit. Vincent se leva aussi. Il semblait déstabilisé par ce que je venais de lui dire, mais il me parlait toujours avec la même voix décidée :

Les Ombres du Passé ~ Tome 2 ~ Apprivoise-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant