chapitre sept

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BAKU est sans aucun doute le circuit urbain favori du pilote de la Scuderia Ferrari -hormis son grand prix national-

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BAKU est sans aucun doute le circuit urbain favori du pilote de la Scuderia Ferrari -hormis son grand prix national-. Toute la partie du château, située dans le deuxième secteur est un plaisir pour lui. Bien qu'il ait en deux-mille dix-neuf planté sa monoplace dans les techpro à ces mêmes virages. Il a toujours apprécié ce circuit, cet environnement.

Les circuits en ville permettent de mettre en avant toutes les qualités d'un pilote de formule un, et le monégasque en a bien conscience. Conscience que l'adrénaline augmente à chaque fois qu'un pneu frôle un mur, mais jamais il ne pourra expliquer cette sensation à quelqu'un qui ne l'a pas vécu. Tout est bien trop complexe aux yeux des supporters, aux yeux des ingénieurs... ce sport est à part.

Charles entre sur le paddock avec un immense sourire aux lèvres. Il se sent prêt, préparé pour ce week-end de course à haute intensité, et prêt à enfin rafler une première victoire en cette saison deux-mille vingt-trois. Chloé marche à ses côtés, un sourire plaqué sur son visage également. La blonde adore être sous le feu des projecteurs et le monégasque l'a bien remarqué.

En se dirigeant vers l'hospitalité Ferrari, le couple croise le pilote de chez Alpine, pour le plus grand malheur de la jeune femme. Elle agrippe fermement le bras du brun afin de lui montrer son mécontentement, qu'il ne remarque pas puisque les deux amis se saluent chaleureusement.

— Ça va calamar ? Il salue également Chloé qui l'ignore royalement.

— Et toi Pierrot, tu vas faire un autre podium ce week-end ?

— Seulement si c'est toi sur la plus haute marche, il rit pour encourager son ami.

— J'aimerais bien, la saison est compliquée j'ai l'impression de revivre deux-mille vingt-et-un quelques fois.

— Je me doute, mais ça va venir, vos premières améliorations arrivent quand ?

— Imola.

— Ça va le faire, t'en fais pas. Bon je te laisse, j'ai meeting avec Alpine. On se voit plus tard !

Chloé patiente, regardant sa montre avec une telle lassitude que le mépris pourrait se sentir à des kilomètres, sans même adresser le moindre mot, le moindre regard envers le français et lorsqu'ils se quittent, Charles est agacé.

— Je t'ai demandé un seul effort...

La jeune femme ressert sa poigne sur le bras du monégasque qui grimace, avant de se reprendre et de sourire brièvement au cas où des photographes viendraient à les prendre en photo. Chloé reste discrète malgré tout, et souriante, tandis que cet avertissement sonne comme une menace aux oreilles du monégasque.

Il l'abandonnera dans le garage Ferrari pour le restant de la journée, occupé à effectuer les deux premières séances d'essais libres en ce vendredi.

Un prétexte afin de se tenir loin d'elle, même si, sans réellement pouvoir contrôler ses sentiments, une part de lui manque Chloé. Il a besoin d'elle malgré toutes ces tensions. Ces années de bonheur ne peuvent être gâchées pour des conflits si anodins selon lui.

Charles le sait, ils se réconcilieront sur l'oreiller et tout sera terminé.

Il espère que la jeune femme ne le dérangera pas durant ces prochains jours plus qu'importants, lui qui a pour objectif de soulever le trophée de la première place dimanche, devant les Mercedes et les Redbull.

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Sterenn soupire de soulagement en sortant de son partiel, libérée d'un poids qui s'est glissé en elle il y a des années de cela. L'année est enfin terminée mais cela ne veut pas dire qu'il faut se reposer sur des acquis. Apprendre ne veut pas dire retenir sur le long terme, et c'est ce piège qu'elle souhaite déjouer. Comme son quotidien n'est rythmé que par la kinésithérapie, elle n'enlève rien des post-it et feuilles accrochées sur ses murs.

Elle les laisse tel un souvenir amer. À lire quelques fois afin de se remémorer du plus important. Sterenn est soulagée. La prochaine année se résume à des stages, qu'elle peine à trouver pour le moment. Ses peurs se confirment : que son vœu le plus cher ne se réalise pas.

Alors elle se lance : écrire des CV, des lettres de motivations diverses et variées dans l'objectif d'avoir au moins une proposition de stage pour septembre. S'y prendre à l'avance est toujours un avantage dans ce milieu. Et décrocher les propositions alléchantes est ce que Sterenn souhaite, évidemment.

Après des heures d'écriture et de relecture barbantes, elle s'accorde une pause. Traîne sur son téléphone et dans les photos qui défilent sur ses réseaux sociaux, les résultats des essais de formule un. À vrai dire, elle ne suit pas vraiment le sport automobile. Juste légèrement depuis que Charles est entré dans sa vie.

Pourtant ils se sont peu parlés, ont simplement échangé un baiser avant de se quitter. Cela a suffi à Sterenn pour succomber.

Il lui en faut peu, mais elle ne se l'avouera jamais. De toute façon, elle doit se concentrer sur la fin de ses études, et rien que de faire entrer une nouvelle personne dans sa vie, quelque soit la nature de cette relation, n'est pas la solution. Néanmoins il est trop tard à présent.

La voici contrainte d'être peut-être froide, afin que lui-même soit répugné par l'étudiante et ne parte de son plein gré. En attendant, elle sourit grandement. Charles a terminé premier des deux séances d'essais libres. Elle l'espère heureux. En tout cas, elle imagine Elio satisfait des résultats de son ami.

Elle se demande si la formule un est pour le brun ce que la kinésithérapie est pour elle. Une addiction parfaite.

Certainement, puisqu'il faut tout de même du courage et de brefs neurones afin d'oser piloter à cette vitesse en risquant sa vie à tous les virages, deux fois par mois. Sterenn soupire. La kinésithérapie est nettement moins dangereuse.

Peut-être que c'est ce que Charles recherche. La dangerosité. Chercher ses limites, sentir l'adrénaline couler dans ses veines.

Sterenn secoue la tête. Pourquoi analyser quelqu'un qui hante ses pensées ? Il faut qu'elle arrête. La bretonne éteint son téléphone et se couche dans ses draps. Espérant secrètement qu'il n'arrive rien de grave au monégasque, mais cette pensée honteuse ne fait que traverser son esprit.

Voilà ce qui arrive lorsque l'on se laisse aller le temps d'une soirée. Elle savait que la proposition d'Elio n'aurait pas dû être acceptée.

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hello hello, chapitre quelque peu calme mais le prochain sera difficile à lire, je préfère vous prévenir en avance :( passez un bon week-end et à dimanche !

-alcools

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