chapitre trente-trois

1.5K 126 83
                                    

STERENN EST ALLONGÉE sur son canapé, esseulée

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

STERENN EST ALLONGÉE sur son canapé, esseulée. Les lumières de son sapin de Noël clignotent malgré le fait qu'il fasse encore jour dehors. La bretonne n'a pas l'habitude de célébrer le vingt-cinq décembre seule, mais cette année, elle y est contrainte. En effet, ses parents ont eu un voyage d'affaire de dernière minute, ne leur permettant pas de fêter le réveillon avec leur fille.

Sterenn s'est habituée à l'idée, mais elle doit avouer que ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur. Le réveillon en famille ne lui semble être qu'un lointain souvenirs alors que dans son petit sapin, les boules brillent.

Depuis quelques semaines, avec Charles, ils sont plus distant l'un de l'autre. Moins tactiles, surtout. Avec son stage, Sterenn n'est pas souvent à Nice, et même si la saison deux-mille vingt-trois du monégasque ne s'est pas achevée sur un titre de champion du monde, il n'a pas eu le temps d'être souvent dans l'appartement qu'ils partagent.

Le procès avance doucement mais sûrement. La date a été décidée depuis que Chloé a été incriminée, et elle sera jugée le douze juin deux-mille vingt-quatre, dans environ six mois.

Les cauchemars hantent toujours les nuits les plus sombres du brun. Il lui arrive de se réveiller en sursaut et de paniquer en voyant le corps de Sterenn à ses côtés. Néanmoins, l'entente du son de sa voix ne fait rien d'autre que d'apaiser ses pensées détériorées.

En tant que stagiaire, la jeune femme vit le bonheur absolu. Le travail de ses rêves les plus lointains se confirme comme étant divin, et sa volonté de réussir dans ce milieu n'est que plus immense à présent.

Son téléphone se met à vibrer. Sans grande conviction, elle répond à l'appel après avoir remarqué que son ami voulait lui parler.

— Sterenn ?

— Oui Charles, tout va bien ?

— Très bien, j'ai une proposition à te faire.

— Je t'écoute.

— Est-ce que ça te dirait de fêter Noël avec ma famille cette année ? Je sais que c'est tardif, mais...

— N'importe quoi, je ne fais pas partie de votre famille et même, je ne connais pas bien ta mère ou tes frères.

— Quand je leur ai dit que tu fêtais le réveillon seule, ils m'ont tout de suite proposer de t'inviter, alors... ça me ferait vraiment plaisir que tu acceptes.

— Charles...

— Allez, ça me fait de la peine que tu sois seule à Nice, j'ai vraiment envie que tu viennes, ma famille te considère énormément, après... tout ce qu'il s'est passé.

— Moi qui comptais passer ma soirée devant des films de noël à critiquer tous les dialogues clichés... fait la jeune femme en riant. Le monégasque sourit, conscient qu'elle a accepté la proposition.

— On se voit ce soir chez ma mère, merci d'avoir accepté Sterenn.

Sterenn acquiesce et raccroche aussitôt. Dans sa tête, c'est la panique totale. Il faut absolument qu'elle achète quelque chose pour Charles et sa famille ; le seul problème : on est en plein après-midi en ce vingt-quatre décembre. Les magasins sont bondés et la bretonne comprend qu'elle va devoir longuement batailler afin d'avoir des cadeaux pour tous les Leclerc.

La jeune femme se vêtit de son manteau d'hiver afin d'affronter la fraîcheur du mois de décembre. Elle jure déjà en remarquant le nombre incalculable de personnes dans le centre-ville. Sterenn est efficace, elle parvient à boucler ses achats pour la fin de l'après-midi, plutôt fière d'avoir trouvé en seulement deux petites heures des cadeaux pour l'intégralité de la famille. Sterenn a à cœur de leur faire plaisir, de les remercier de l'inviter à une célébration qui pourtant est si familiale pour les chrétiens, pratiquant comme non-pratiquant.

Durant le reste de l'après-midi, la jeune femme s'affaire à se préparer afin de rejoindre la famille monégasque. En même temps, la bretonne reçoit un appel de sa mère, installée avec son père à l'autre bout du monde.

— Coucou ma chérie, ici nous sommes déjà le vingt-cinq, donc on te souhaite un joyeux noël avec ton père !

— Hello maman, joyeux noël à vous aussi.

— Qu'est-ce que tu vas faire ce soir ? N'oublie pas que l'on revient le vingt-sept, donc on peut faire notre repas ce jour-là.

— C'est parfait ! J'aimerais bien que l'on rentre en Bretagne quelques jours d'ailleurs. Figure-toi que les Leclerc m'ont invité à leur réveillon, donc je me retrouve à le fêter avec eux, je me prépare pour y aller.

— Ils t'ont invité ? Chéri, tu ne dois pas passer un appel avec l'entreprise ? Si bien sûr, va faire un tour dehors. la mère attend que son mari quitte la pièce sans broncher. Raconte-moi tout maintenant.

— Maman, il n'y a rien à raconter.

— Sache, Sterenn, que je t'ai fécondé il y a maintenant vingt-quatre ans, bientôt vingt-cinq en cette année deux-mille vingt-quatre qui approche à grands pas, alors je te connais par cœur. Enfin, par cœur... j'étais persuadée que tu avais le béguin pour Elio, mais pour un des Leclerc, je n'aurais pas parié !

— Tu me gènes.

— Je suis là pour ça, elle arrête de parler, attendant patiemment que sa fille réponde.

— Il se pourrait qu'il se passe quelque chose de mon côté depuis quelques mois effectivement... mais tu sais, avec tous les problèmes auxquels Charles fait face, je préfère refouler un peu tout ce que je ressens et me contenter d'être présente.

— C'est une situation compliquée, ça doit être douloureux pour toi ma Sterenn.

— Je ferais tout pour lui si tu savais... je ne sais pas comment l'expliquer, c'est comme s'il était à part et que je ne voyais que lui, à n'importe quel moment.

— Je me revois à l'instant même où j'ai croisé le regard de ton père. Elles se sourient mutuellement. Bon ma fille, je vais te laisser te préparer, passe une merveilleuse soirée, je t'aime.

— Je t'aime aussi maman, dis-le à papa aussi, on se voit dans quelques jours.

Elle raccroche par la suite et soupire en essuyant les larmes perlant aux coins de ses yeux. La situation est extrêmement compliquée lorsqu'un cœur aimant restreint ses sentiments aussi longtemps. Sterenn se persuade que c'est la meilleure solution. Un jour, ils se trouveront.

La jeune femme se vêtit d'une robe et de talons avant de ranger précautionneusement ses cadeaux dans un sac afin de les emmener sur la principauté. Elle prévient le monégasque de son départ et quitte sa ville chérie pour retrouver les terres de souvenirs enfantins. La bretonne songe à tout ce qui a pu changer en si peu de temps. Il y a huit mois, elle n'était qu'une étudiante anxieuse, avide de bien faire, de réviser sans discontinuer persuadée qu'elle n'était pas assez intelligente.

Toujours fermée aux autres, plutôt timide et ne sachant réellement ce qu'est l'amour, n'ayant connu que des relations ne tenant pas la route. Aujourd'hui, elle est stagiaire dans une grande équipe européenne de Basket-ball, découvre des sentiments et émotions méconnus mais agréables, s'est ouverte à autrui en mettant de côté son introversion. A fait d'inoubliables rencontres et Sterenn remercie cette année deux-mille vingt-trois de lui avoir apporté un bonheur incommensurable.

□□□

heyyy, on sent que l'on est proche de la fin ! les mois commencent à défiler de plus en plus vite et les rapprochements se feront de plus en plus fréquents... à vendredi <3

-alcools

BRUISESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant