Chapitre 19

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** Vic **

Je déambule doucement dans les petites rues de Rome. La nuit est présente depuis bien longtemps, j'ai perdu la notion du temps. Je regarde les terrasses pleine à craquer, des groupes d'amis, des familles, des couples.

Mon cœur s'alourdit à la vue d'amoureux profitant d'un moment dans leurs bulles, à la vue de tout le monde. Tout ce que je vois ou fait me rappelle Ach, ça fait déjà plus de 6 mois qu'elle est dans le coma, son état est stable mais pas assez pour la réveiller.

À chaque seconde de ma vie, je me pose la question de quand le médecin va m'appeler ? Que va-t-il me dire ? Quelle va mourir ? Où survivre ? Un soupir s'échappe de ma bouche. J'aimerais tant revenir en arrière, éviter ce foutu accident de voiture. Ou au moins lui dire un dernier " je t'aime ", un dernier baiser. Une partie de moi est morte à partir du moment où on m'a annoncer son accident. J'en suis venue à un point ou je veux juste la voir les yeux ouverts.

Elle me manque tant, je me sens vide sans elle malgré la présence de mes amis et de ma famille. D'ailleurs mon père et Nica sont venue, ils sont restés 3 semaines, leurs boulots ne leur permettaient pas de rester en Italie plus longtemps, ça m'a fait un bien fou de les voir. Depuis qu'ils sont rentrés au Danemark je les ais tout les jours au téléphones, ils sont inquiets de me voir en dépression, comme j'ai pu l'être après la mort de ma mère.

J'essaie de les rassurer comme je peux mais même moi, je ne suis pas sûr de ma santé mentale. Je ne sais pas combien de temps, je vais réussir à tenir comme ça. Je n'aime pas me sentir dépendante d'une personne, que mon monde tourne autour d'elle, me sentir perdu dès qu'elle n'est pas près de moi. Je me sens faible de ressentir ça, je m'en veut d'avoir autant changer pour Ach, de m'être autant attachée à elle pour la perdre par la suite.

Une larme solitaire s'échappe de mon œil, depuis que la rousse n'est plus à mes côté, je n'ai plus goût à rien. La musique qui me fait tant vibrer depuis des année me paraît maintenant fade, je n'arrive pas à créer de nouvelles chansons à la basse, plus rien ne m'inspire. Un autre soupire s'échappe de mes lèvres tremblantes.

Mon téléphone étant resté chez moi, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est et les gars ont dû essayer de m'appeler et doivent être inquiet quant à mon absence de réponse. Ils sont surprotecteurs depuis l'accident, ils ont eux aussi peur de me laisser seule. Je n'aime pas avoir toute cette attention autour de moi, j'ai l'impression d'étouffer. Plus je pense, plus ma respiration se fait lourde et difficile, sentant la situation m'échapper, je m'empresse d'aller dans une ruelle où il n'y a aucun passage.

Je commence à suffoquer et ma vision se brouille, des larmes que je ne peux pas contrôler coule le long de mes joues. Mes jambes tressaillent, je suis obligé de m'asseoir, mes penser commence à s'embrouiller. Je commence à trembler de partout et ma respiration se fait de plus en plus saccader, je ne suis maître de moi-même. Dans ses moment, je me contente de subir la crise de panique, je dois juste attendre qu'elle passe. Je ne peux pas appeler Dam pour qu'il m'aide, je suis finalement seule face à cette situation. Mes poumon me brûles et mon corps est douloureux à cause des spasmes, j'ai de plus en plus de mal à réfléchir. J'ai l'impression que je vais m'évanouir et que ça peut arriver d'un instant à l'autre. La peur me prends au tripes.

Dans un moment de lucidité, je tente des exercice de respiration que mon ancien psy m'avait conseillé. J'inspire en comptant jusqu'à 3, puis je bloque ma respiration jusqu'à 10 et expire en comptant jusqu'à 5. Je répète ça jusqu'à que je me calme, il m'a fallu plusieurs minutes pour y arriver car je n'arrivait pas à me concentrer à cause de mes angoisses.

Une fois à peu près calme, je me relève chancelante, mes jambes encore faibles. Debout, je ne me sens pas mieux, mon estomac me fait mal, je sens que je vais vomir. Ma phobie revenant au galop, je tente de me retenir, je ne supporte pas ça, que ça devienne de moi ou de quelqu'un d'autre. Je continue mes exercice de respiration en marchant doucement, l'air froid m'aide à remettre mes penser dans l'ordre. Sans pouvoir me contrôler, je vide mon estomac, la vue du vomi sur le sol me fait faire une deuxième crise d'angoisse. Je cours pour ne plus avoir cette vue et je trouve une fontaine pour rincer ma bouche.

Je me sens à la fois perdu et épuiser, j'espère vraiment qu'un fan ne viendra pas me voir ou que personne ne va me prendre en photo. Je dois avoir une tête pitoyable et ma marche est incertaine, je n'arrête pas de trébucher. J'arrive tant bien que mal à rentrer chez moi, Chili vient me dire bonjour et me fait comprendre qu'il est resté seul trop longtemps. Je m'assois sur le canapé, téléphone à la main, comme je m'y attendais on m'a laisser plein de messages et des appels manqués et je remarque qu'il est 4:00 du matin.

Ça me surprend qu'ils n'aient pas encore appelé la police en voyant que je ne leur répondait pas. Je les préviens qu'il ne m'est rien arrivé et je décide d'aller prendre une bonne douche. L'eau chaude détend mes muscles et m'aide à réfléchir correctement, je ne me reconnais plus. Je ne sais plus comment agir, je suis perdu, comme un chiot qui est dans un monde trop grand pour lui. Ma vie est sur pause, je ne sais pas comment la remettre en route. Trop de question sans réponse, des actions sans résultat. Je me bat pour survivre sans savoir si je vais pouvoir revoir Ach, j'ai l'impression de me noyer et que ma bouée de sauvetage s'éloigne petit à petit de moi me laissant dans mon désespoir. Chaque jour est plus douloureux que le dernier, je suis dans un cercle vicieux, incapable de m'en défaire. La clef pouvant me sortir de tout ça s'éloigne jour après jour, heure après heure.

Être sans nouvelle d'Ach m'angoisse et je ne peux pas me permettre d'harceler l'hôpital, je suis dans une constante attente. Lente et douloureuse.

J'éteins la douche tout en me séchant avec ma serviette. J'enfile une culotte et saute sous la couette, froide. Je reste sur mon téléphone jusqu'à que je tombe de sommeil sans m'en rendre compte.

Jusqu'au moment où je suis réveillée par un coup de fil.

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Hello tout le monde ! Après cette longue attente ( désoler encore ) voici le chapitre 19.

J'ai enfin retrouvé un semblant de motivation, et que ça fait du bien malgré ma grande fatigue.

N'hésitez pas à me donner vos avis, ça fait toujours plaisir.

Et vos hypothèses aussi !

Merci d'avoir lu et rendez-vous au prochain chapitre

Kiwi 🥝

Eye contact × Måneskin *Tome 2*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant