Hypersensible.

13.

Alors que cela faisait plusieurs semaines que le jeune couple était officieusement ensemble et que du côté de Chris, coaché par Scott dans le secret de Seb et Opa, l'heure était à la tentative de conquérir de plus en plus le cœur de Charlie, le doute commençait à s'immiscer dans les pensées d'Opaline.

Ce qu'elle pouvait détester parfois son anxiété.

Elle s'adorait et aimait cette partie d'elle, vraiment, c'était sa force après tout, mais à cet instant précis elle en était désespérée.

Tout se passait à merveille avec le brun, mais des questions venaient forcer l'accès dans ses pensées pour la faire douter et elle détestait ceci plus que tout.

Et la distance ? C'est vrai, une fois qu'elle serait rentrée chez elle comment ils feraient ?

Et s'il la quitte ? Comment elle fera ? Après tout ils finiraient par se revoir étant donné qu'il était le meilleur ami de son frère et ça deviendrait étrange.

Et les autres ? Les médias, quand ils l'apprendraient, se précipiteraient sur elle et leur couple pour venir tout gâcher.

Sa famille, comment réagirait-elle ? Son frère surtout, le meilleur ami du brun.

Alors que ses mains étaient prêtes à tirer ses cheveux par poignées, elle prit le premier objet qu'elle avait sous la main pour le balancer de toutes ses forces sur le mur le plus proche, seulement elle s'aperçut trop tard que cet objet était son téléphone. Était car il se trouvait à présent étalé au sol en miette, la vitre brisée et la batterie visible, ce qui n'était normalement pas possible.

C'est ce moment que choisit Seb pour rentrer dans la pièce, alerté également par le bruit, et vit la jeune femme recroquevillée sur le sol proche d'un téléphone en miette, se balançant s'avant en arrière tout en se triturant les doigts.

Il s'approcha doucement d'elle, signalant sa présence par ses bruits de pas avant de venir délicatement poser sa main dans son dos qu'il se mit à caresser tendrement.

Sebastian- Qu'est-ce qu'il t'arrive ma belle ? Un problème avec ton travail ?

La jeune femme se contenta pourtant seulement de bouger la tête de gauche à droite, restant de dos à son petit ami et continuant à laisser ses larmes dévaler ses joues.

Il resta alors muet, tentant d'analyser la situation sans pour autant réussir à arriver à une conclusion. Il s'assit alors plus confortablement qu'accroupi, mettant ses jambes en tailleur en se plaçant derrière la jeune femme, et se contenta de lentement venir lui masser le dos, détendant la jeune femme avant qu'elle ne laisse échapper un sanglot faisant sursauter Sebastian qui fit le tour pour se trouver face à elle. 

Sebastian- Je t'ai fait mal ? Demanda-t-il paniqué, ne faisant que se recroqueviller la femme un peu plus, cachant toujours son visage.

Opaline- Non...

Sebastian- Écoute ma belle, je ne pourrais pas t'aider si tu ne me parles pas. Dit-il de sa voix la plus douce alors que sa main venait doucement caresser sa cuisse, ayant compris après plusieurs semaines de relation ce qu'aimer la jeune femme, en autre les contacts physiques.

Opaline- Je... J'ai peur.

Elle prit une grande inspiration alors que le brun restait muet, pendu à ses lèvres.

Opaline- J'ai peur de l'avenir, de notre avenir. Je veux dire, je vais devoir repartir un moment donné pour recommencer les cours et toi tu vas rester là. J'ai peur que ça marche et puis, que va penser tout le monde, et mes frères, et le monde entier. Je veux pas devenir une bête de foire. Et après si tu me quittes je vais... Elle souffla de nouveau. Putain j'en ai marre de toujours penser autant Seb.

De nouveau des larmes se mirent à couler le long de ses joues alors qu'elle se laissait aller contre le torse du brun qui entoura ses bras autour d'elle.

Sebastian- Premièrement, je ne suis pas fan des relations à distance non plus mais on va réussir à trouver une solution. Je sais que toi aussi tu crois au destin et si on est fait pour être ensemble la solution viendra d'elle-même. Mais sache que je t'aime vraiment beaucoup et que je n'ai pas l'intention de te quitter avant au moins cent ans.

La jeune femme rit avant de faire les gros yeux en relevant brusquement la tête, tapant le menton du brun qui se mordit la langue.

Opaline- Oh non désolée mon amour. Mais tu... tu m'aimes ?

Sebastian- Oui Opa, je t'aime. Annonça-t-il d'un grand sourire.

Opaline- Moi aussi je t'aime Seb. Répondit-elle avant de s'avancer près du brun pour l'embrasser tendrement.

Sebastian- Ensuite, pour l'annonce on trouvera une solution mais je sais que ta famille, et la mienne aussi, le prendront bien. Les médias on verra plus tard, ou jamais, on s'en fout. Tout ce que je veux c'est que tu te sentes bien, à l'aise, et non pas sous pression. 

Elle acquiesça en silence, laissant ses mots la transpercer tout en écoutant le cœur de l'homme battre. Elle trouvait ce son doux et rassurant.

Opaline- Je me sens bien avec toi. Je veux dire quand tu es près de moi, mon cerveau arrête d'être en surchauffe et mon anxiété se calme. Tu as le don de m'apaiser et les deux seules personnes qui réussissaient à faire ça avant toi étaient Chris et Scott.

Le jeune homme ne répondit rien, seulement heureux de ce qu'Opaline venait de lui dire, et si l'on regardait attentivement, l'on aurait pu voir ses yeux briller.