Le bureau de la directrice était silencieux. Rien ne bougeait, hormis le phénix de l'ancien directeur qui lissait ses plumes.
Hermione était assise sur la chaise qui faisait face à McGonagall. Cette dernière demanda :
- Qu'est-ce qui vous tracasse miss ?
- Rien madame, mentit Hermione.
- Ce n'est pas ce que j'ai cru voir. Depuis quelque jour, vous semblez ailleurs, en retrait. Et bizarrement, votre changement de comportement a eu lieu en même temps que le réveil de monsieur Malefoy. S'est-il passé quelque chose ?
- Rien madame, mentit de nouveau Hermione.
- Je n'en crois pas un mot. Si je vous ai convoqué ici, c'est parce que le bal de noël à lieu dans deux jours, et que vous ne m'avez toujours pas fait parvenir vos projets.
- Nous avons pris du retard, je vous les ferais parvenir demain, c'est promis.
- Miss Granger, les promesses sont faites pour être tenues.
- Vous aurez les plans demain, je vous l'assure.
- Je n'en doute pas, miss. Mais j'aimerais que votre comportement change, que vous redeveniez une élève sérieuse.
- J'y travaillerais.
- Très bien, j'en ai fini. Il y a-t-il une chose dont vous souhaitez me parler ?Hermione réfléchit profondément. Il y avait en effet une chose qu'elle aimerait demander.
- Est-ce possible de trouver deux animaux légendaire au même endroit ?
- Oui, c'est tout à fait possible. Quel animal avez-vous découvert ?
- Un phénix.
McGonagall resta muette. Elle sembla chercher quoi répondre. D'une voix calme et posé, elle répondit :
- Comme tous les animaux, les phénix se reproduisent. Il est tout à fait normal que vous en ai trouvé un. Est-ce tout ce que vous vouliez savoir ?
- Oui madame.Hermione se leva, après que McGonagall lui ai donné congé. Elle se dirigea vers la porte, mais quelque chose l'empêcha de partir. Elle sentait qu'un poids la retenait dans la pièce. Immédiatement, elle voulut s'en débarrasser, donc elle dit :
- Il y a autre chose madame.
- Quoi donc ?
- Est-il possible de perdre une partie de la mémoire ? Enfin, je veux dire, pas entièrement.
- Et bien, oui, c'est possible. Certaine personne oublie des périodes de leur vie, après un gros choque notamment, expliqua McGonagall.
- Non, je voulais dire, oublier tout ce qui concerne une personne, mais se souvenir du reste.
- Je n'ai jamais rien entendu de tel, fit McGonagall. Un sortilège puissant pourrait peux être avoir ce genre de conséquence.
- Et, il y aurait-il un moyen que...la personne se souvienne de nouveau ?
- J'ai l'impression que vous me cachez beaucoup de chose, miss Granger.
- J'ai lu ça dans un livre, et ça m'a intrigué.
- Et bien, pour vous dire la vérité, je n'en sais rien, navrée.
- Ce n'est pas grave, merci.
Hermione sortit du bureau de la directrice. Dans le couloir elle se retrouva face à Ginny, qui lui demanda :
- Alors, elle te voulait quoi ?
- Avoir les projets pour le bal, parce que nous avons du retard, répondit Hermione.
- C'est tout ?
- Oui, mentit Hermione.
- Allons manger alors, fit Ginny.
Hermione accepta, et toute deux se dirigèrent vers la grande salle, où déjà pas mal de monde était en train de manger.
Hermione avait l'air ailleurs, comme d'habitude. Mais cette fois-ci, Hermione avait une idée derrière la tête. McGonagall avait peux être raison, seul un sort était à l'origine de la perte de mémoire de Drago. Il fallait qu'elle découvre qui était derrière tout ça. Mais cette tâche était facile pour la jeune lionne. Le plus difficile, serait de discuter du bal ce soir, avec Drago...
L'air était frais dans le parc, en ce mois de décembre. Une fine couche de neige recouvrait l'herbe, et quelque flocon tombaient.
Assise dans le parc, avec un livre sur les genoux, Hermione lisait tranquillement. Elle fut tirée de sa lecture par un bruit de pas qui s'approchait. Elle leva les yeux, et vit le rouquin, son meilleur ami, Ron. Celui-ci avait une mine joyeuse, et il demanda :
- Comment tu vas Mione ?
- A merveille, mentit Hermione.
Mentir à Ron et Harry devenait une habitude maintenant. Elle ne voulait pas les tenir au courant de ce qui la tracassait. Le seul qui était réellement au courant de ce qu'elle ressentait, c'était Grégory, car il s'aventurait dans sa tête comme quelqu'un entrait dans une bibliothèque.
- Ça te dérange si je reste un peu avec toi ?
- Pas du tout, ça me fait plaisir que tu sois là.
- J'ai remarqué que tu nous fuyais, Harry et moi. Il y aurait-il quelque chose qui te tracasse ?
- Le bal est tout proche, il me prend tout mon temps, menti de nouveau Hermione.
- D'accord. Donc...tu y va avec qui ?
- Et bien, comme Malefoy s'est rétabli, je vais devoir y aller avec lui.
- C'est trop nul, fit Ron avec une mine boudeuse.
- Ne t'en fait pas pour moi, je n'aurais que la première danse à faire avec lui, ensuite, je vous rejoindrais, avoua Hermione.
- Tu as trouvé ta robe ?
- Non, pas encore.
- Tu attends quoi ? Le déluge ?
- Je n'ai pas le temps pour l'instant.Ron ne trouva pas grand-chose à dire, comme Hermione. Ils restèrent donc silencieux, et regardaient la neige tomber. Mais Ron trouva soudainement quelque chose à dire :
- Quand j'étais petit, ma mère me racontait que durant les périodes de neige, les couples qui se forment dure éternellement, tu y crois ?
- J'ai toujours su que la neige avait une part de magie, mais à ce point... je ne sais pas.
Hermione savait très bien où Ron voulait en venir, et il s'y prenait mal à son goût. Celle-ci prétendit avoir froid, donc ils rentrèrent à l'abri dans le château.
- J'ai quelque chose à faire, dit Hermione. Je te laisse.
- A plus tard.
Hermione se dirigea vers sa salle commune. En temps normal, elle espérait toujours que Drago ne s'y trouve pas, pour ne pas avoir à affronter son regard. Or, cette fois-ci, elle voulait qu'il soit là.
Lorsqu'elle entra, la pièce était vide, mais elle sentit qu'il était là, tout proche. Lentement, elle se dirigea vers la chambre de Drago, et pausa son oreille sur la porte, à la recherche de sa présence. Elle n'entendit rien. Mais il fallait qu'elle lui parle, qu'elle lui parle comme si de rien était, comme si elle ne souffrait pas. D'une voix décidée, elle cria :
- MALEFOY!!!
Le simple fait de l'appeler par son nom de famille la rendait dingue, mais il ne fallait pas qu'il s'en rende compte. Il fallait qu'elle soit forte. Il ne fallait pas qu'elle craque.
Une voix lui parvint enfin de la chambre de Drago :
- Quoi encore ?
- Il faut qu'on parle, pour le bal !Hermione avait fourni un effort monumental pour faire une phrase sans l'écorcher. Peux être que c'était parce qu'il n'était pas en face d'elle, parce qu'il était derrière la porte. De cette façon, elle aurait pu tout lui avouer, elle aurait pu tout lui dire, car elle ne le voyait pas. Mais la porte s'ouvrit, et Drago apparut dans l'encadrement de la porte, sourire aux lèvres. Celui-ci lui dit :
- Il était temps, c'est dans deux jours. Je t'ai connu plus rapide Granger.
Hermione ne répondit pas, déconcertée par son regard elle se contenta seulement d'aller dans sa chambre pour prendre de quoi écrire, et alla dans le salon, où Drago l'attendait déjà.
Hermione étala des feuilles et des plumes et attendit. Drago lui demanda :
- Alors, on fait comment ?
- On avait déjà prévu quelque truc, avoua Hermione.
- A bon ?
- Oui, mais...tu ne t'en souviens pas...
- Tant que tu t'en souviens, c'est le principal.
- On avait parlé de statue de glace, d'un immense sapin. Et tu n'étais jamais d'accord avec ce que je disais.
Hermione arrivait à parler sans coupure, car elle se concentrait sur la feuille qu'elle griffonnait, et prenait soin d'éviter le regard du prince des Serpentard.
Les deux préfets restèrent une heure à discuter du bal de noël, sans jamais s'adresser un regard. Puis tous deux regagnèrent leurs chambres, et s'endormirent